Génocide de la 4e révolution industrielle : comment les États-Unis utilisent « Israël » pour tester leur guerre avec l’IA

Illustration : al-Mayadeen

Par Julia Kassem

L’Occident ferme les yeux sur l’application brutale par « Israël » de ses essais d’armes – des déchirures de ligaments aux balles papillon paralysant les jambes en 2018, en passant par le phosphore blanc brûlant la peau.

En février 2023, la conférence REAIM s’est tenue aux Pays-Bas pour discuter de l’utilisation responsable et éthique de l’IA dans la guerre. Quelques mois plus tard, en septembre 2023, les nations participantes ont signé la Déclaration politique sur l’utilisation militaire responsable de l’intelligence artificielle et de l’autonomie.

« Israël », qui aspire pourtant à devenir un pionnier et un exportateur de la technologie de l’IA dans le monde entier, n’a pas signé la déclaration.

La quatrième révolution industrielle a dû poursuivre la tradition hégémonique occidentale consistant à imposer son système par la force au Moyen-Orient, où Blackrock a remplacé Haliburton en tant que réservoir emblématique du maintien de la domination économique américaine sur la région.

Tout en se manifestant comme une guerre des idées, glissant le consensus idéologique de la désindustrialisation et de la décentralisation par le biais d’ONG parrainées par l’UE et les États-Unis, ces derniers se sont à nouveau appuyés sur un bras très important de l’ingénierie de leur technocratie mondiale unipolaire à laquelle ils aspirent, le laboratoire d’essai atlantiste qu’est « Israël », pour tester le consensus de Washington sur l’assujettissement par la force, la surveillance, l’emprisonnement et la collecte de données – sur la population palestinienne.

Bien entendu, l’Occident ferme les yeux sur l’application brutale par « Israël » de ses essais d’armes – des balles papillon qui déchirent les ligaments et paralysent les jambes en 2018 au phosphore blanc qui brûle la peau.

« Des cibles à l’infini » : les Israéliens utilisent le système Lavender dans le génocide à Gaza

Le dernier génocide d’ « Israël » – dans le cadre de l’opération « Glaives de fer », lancée à la suite de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » – est un siège entièrement situé en pleine 4e révolution industrielle, encouragé par les régimes occidentaux qui dépendent de son succès non seulement pour éliminer la résistance, mais aussi pour être en mesure de perfectionner et d’étendre son emprise sur le consensus de l’économie du capital, fondée sur la collecte de données, l’ingénierie de l’IA et la « connaissance » – consensus économique du capital.

Le régime Biden ne se contente pas de fermer les yeux sur le génocide « israélien », il est en phase avec lui, avec Tel-Aviv en appliquant la demande de l’administration Biden de la vision de l’ancien PDG de Google, Eric Schmitt, d’un régime d’IA pour le maintien de l’ordre et la guerre.

Les États-Unis ont commencé à mettre en œuvre des formes avancées de technologie de l’IA dans la guerre avec le projet Maven en 2017, six ans avant le dernier génocide de Gaza piloté par l’IA.

Le PDG de Google de l’époque, Eric Schmidt, président de « l’innovation en matière de défense », a soutenu le projet. Un article paru en 2020 dans le New York Times a même décrit M. Schmidt comme « la liaison entre la Silicon Valley et le complexe militaro-industriel ». P

eter Thiel a soutenu le projet Maven aux côtés d’Eric Schmidt. Thiel est le président de Palantir Technologies qui s’est envolé pour « Israël » en janvier de cette année pour continuer à fournir des technologies de renseignement dans le cadre du siège, de l’assaut et du génocide de Tel-Aviv sur Gaza.

Theil, en plus de gérer un fonds de capital-risque, a largement profité de l’hystérie sécuritaire post-11 septembre pour lancer Palantir en 2003, qu’il a décrit comme un outil de détection du terrorisme comme Paypal était un outil de détection de la fraude financière.

« Israël » est devenu de plus en plus dépendant de Palantir pour l’analyse de ses big data militaires au cours de son siège brutal à Gaza, optant pour le géant américain de la technologie plutôt que pour ses propres entreprises similaires.

Cela montre à quel point la sécurité interne d’ « Israël » a été endommagée, ce qui va de pair avec une augmentation massive de la dépendance à l’égard de Washington pour combler les lacunes des appareils militaires et de sécurité « israéliens » perdus après le 7 octobre.

Depuis 2017, le développement de l’IA en tant qu’aspect pionnier de la guerre industrielle américaine n’a fait que progresser, bien que le logiciel Maven, testé par le 18e corps aéroporté américain en Caroline du Nord, ait détecté ses cibles avec un taux de précision sujet à erreur d’environ 60 % pour l’identification d’un char – ce taux tombant à 30 % lorsque les conditions météorologiques sont moins bonnes.

Les systèmes Gospel déployés par les « Israéliens » et Lavender, récemment révélés, sont des essais de guerre avec l’IA d’origine américaine utilisés par l’unité de renseignement d’élite 8200 d’ « Israël » – qui continue elle-même à lutter contre l’effondrement de sa sécurité, l’identité d’un haut fonctionnaire ayant récemment été divulguée dans un journal britannique.

Gaza : une « usine d’assassinats en masse » où chaque massacre est automatisé

Le soldat, identifié comme le « Brigadier Y.S. », a publié en 2021 un livre intitulé « The Human-Machine Team : How to Create Synergy Between Human & Artificial Intelligence That Will Revolutionize Our World » (L’équipe homme-machine : comment créer une synergie entre l’intelligence humaine et artificielle qui révolutionnera notre monde).

« Israël » a testé pour la première fois son carnage par IA en mai 2021 avec la campagne « israélienne » de bombardement « Guardian of the Walls » (Gardien des murs). C’était la première fois que Tel-Aviv déployait publiquement une technologie d’IA avec pour sujets d’expérimentation des Palestiniens détenus dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde.

En 2023, un officier de l’IOF de l’unité de renseignement d’élite 8200 d’« Israël » s’est vanté d’utiliser l’IA pour trouver et éliminer les commandants du Hamas à Gaza, se réjouissant que le « système fasse en quelques secondes ce que des centaines de chercheurs mettraient des semaines à faire ».

Plutôt qu’une marque de génie technologique et d’innovation, alors qu’ « Israël » se positionne comme le « centre technologique » du monde, sa dépendance à l’égard de la technologie de l’IA a marqué une étape importante dans le déploiement de la technologie militaire dans les guerres où la fin justifie les moyens et où l’opportunisme doit contrecarrer le potentiel à forte intensité de main-d’œuvre en déclin rapide.

« La dépendance rapide d’ « Israël » à l’égard de la technologie de l’IA ne témoigne pas de ses prouesses en matière d’innovation, car il s’agit d’une béquille destinée à combler les lacunes d’une force de combat massivement dépourvue de compétences et de volonté. L’ ‘armée TikTok’ a tenté de compenser son fatras d’enrôlés de force, qui n’ont manifestement pas la volonté de se battre, en appuyant simplement sur un bouton. »

De la même manière que les États-Unis ont inauguré la quatrième révolution industrielle pour accélérer la production et la plus-value au détriment de la main-d’œuvre, l’entité « israélienne » poursuit ces objectifs sur le champ de bataille en l’absence d’une véritable force de frappe.

Alors que le génocide à Gaza entre dans sa troisième semaine et que les systèmes Lavender marquent plus de 37 000 maisons de résistants palestiniens, la Maison Blanche publie un décret sur « la sécurité et la sûreté de l’IA ».

Alors que le décret ne mentionnait rien concernant la guerre, un peu plus de 11 jours plus tard, les États-Unis ont publié une déclaration sur « l’utilisation militaire responsable de l’intelligence artificielle et de l’autonomie » visant à établir un cadre internationalement reconnu sur l’utilisation responsable de l’IA dans le domaine militaire. En février 2024, 51 États en étaient membres – sans inclure « Israël ».

Eugénisme et technologie

L’article de +972, qui a été largement diffusé et qui a révélé le système d’IA Lavender, a été publié quelques mois après que l’utilisation du système « Gospel » par « Israël » ait été plus largement médiatisée.

Pourtant, les outils de génocide d’Israël, contrairement à l’image irréfléchie, non calculée et sans discernement dressée par l‘enquête +972, n’ont pas été utilisés à bon escient, représentait un effet intentionnel d’infliger un génocide délibéré alimenté par l’eugénisme.

En éliminant des lignées entières sur la base des lieux marqués par le système Lavender comme abritant des « cibles du Hamas » , « Israël » tente d’éliminer non seulement des lignées entières de ce qu’il considère comme des « combattants potentiels et futurs », mais aussi des artistes, des écrivains, des universitaires, ainsi que le système de soins de santé et le personnel soignant.

Les déclarations répétées du régime « israélien » annonçant son intention d’éliminer non seulement les lignées « littérales », mais aussi les lignées idéologiques, intellectuelles ainsi que les compétences.

Il est urgent d’enquêter sur le rôle des entreprises de médias sociaux dans le meurtre des civils de Gaza

Alors que les États-Unis cherchent à faire en sorte que l’intelligence artificielle englobe plus de 90 % du contenu de l’internet d’ici l’année prochaine, qu’ils sont les pionniers de la technologie du deep fake et qu’ils développent leur armement des médias sociaux et de Google en tant qu’appareils de police auxiliaires, « Israël », qui s’est retrouvé sans force de combat, avec une armée de l’air bien équipée mais sans troupes au sol ni combattants, cherche cette fois à perfectionner l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la conduite de la guerre.

En mai 2021, « Israël » a annoncé les combats de sa première « guerre avec l’IA », élargie aux « Glaives de fer » de 2023, lorsqu’ « Israël » a appliqué sa plateforme de génération de cibles « l’Évangile », afin d’étendre massivement la portée des assassinats.

Cette plateforme a permis non seulement le meurtre chirurgical de membres et de responsables de la résistance palestinienne, mais aussi l’élimination complète de lignées sanguines, en reproduisant le modèle de mort par association du logiciel espion Pegasus du NSO, afin de s’assurer que la Palestine n’était pas seulement privée de ses combattants et futurs combattants, mais aussi de sa gouvernance, de ses systèmes d’éducation, de documentation, de tenue de registres et de ses systèmes hospitaliers.

À la place, l’Occident construira son système technocratique de gouvernance, conçu par Google, dans le cadre de la gouvernance compradore de Biden, dirigée par l’Autorité palestinienne pour le spectacle.

Le soi-disant État juif s’appuie sur des justifications textuelles pour les atrocités commises, des injonctions de meurtre de bébés par des chefs spirituels de l’OIF Rafael Eliyahu Mali ou Rabbi Yaron Reuven – à la comparaison par Netanyahu de Gaza avec « Amalek », mais la véritable logique scripturale du plan d’ « Israël » provient du libéralisme pragmatique, où dans la tradition de John Stuart Mill, la fin justifie à elle seule les moyens.

Les « enfants de lumière », axiomatiques de l’Occident, sont toujours justifiés dans leur nécessaire conquête des « enfants des ténèbres » inhérents.

23 avril 2024 – Al-Mayadeen -Traduction : Chronique de Palestine – Éléa Asselineau

Soyez le premier à commenter

Laisser une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.