Les Israéliens massacrent délibérément et en priorité les civils dans Gaza

23 avril 2025 - À l'hôpital Nasser, une Palestinienne pleure la mort de son frère, tué par une frappe aérienne israélienne la nuit dernière à Khan Younis. Il a été enterré aux côtés de cinq autres Palestiniens tués par les forces coloniales israéliennes la même nuit lors d'attaques distinctes dans la ville. Au moins 16 autres personnes ont été blessées dans ces frappes - Photo : Doaa Albaz / Activestills

Par EuroMed Monitor

L’escalade brutale des attaques israéliennes contre les civils dans la bande de Gaza est profondément alarmante. Des familles entières, avec des femmes et des enfants, sont tuées à un rythme effroyable, alors que la communauté internationale ne parvient pas à mettre un terme à ce génocide qui dure depuis près de 19 mois.

Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a nié devant les médias qu’Israël visait des civils, les avions militaires ont continué à effectuer des frappes aériennes qui ont délibérément tué des femmes et des enfants dans la bande de Gaza.

Ces crimes horribles ne sont plus l’exception à la règle ; au contraire, la récurrence de ces atrocités démontre une politique israélienne systématique défiant toutes les lois et normes internationales.

En une semaine seulement – entre le 20 et le 26 avril – Israël a assassiné 345 Palestiniens et en a blessé 770 autres, selon des données de terrain indiquant qu’au moins 94 % des victimes étaient des civils. Les enfants (51 %), les femmes (16 %) et les personnes âgées (8 %) représentaient ensemble 75 % des personnes tuées.

Parmi les victimes restantes (hommes adultes), la vérification sur le terrain a confirmé qu’au moins 63 sur 81 occupaient des emplois civils ou des professions indépendantes sans lien avec une quelconque activité militante ou organisationnelle, ce qui renforce encore la nature essentiellement civile des victimes.

Rien n’indique que les victimes adultes de sexe masculin, pour lesquelles des données détaillées n’étaient pas disponibles au moment de cette publication, étaient impliquées dans les hostilités ou associées à des activités militantes. Israël n’a fourni aucune preuve crédible du contraire.

En tant que telle, la présomption légale générale du statut civil des victimes s’applique dans cette situation, accordant aux personnes ciblées une protection totale en vertu du droit international humanitaire, la charge de la preuve du contraire incombant à Israël.

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L’augmentation sans précédent du nombre de victimes civiles coïncide avec la poursuite des déclarations mensongères de Netanyahu, qui nie avoir pris des civils pour cible, ce qui constitue une tentative flagrante de tromper l’opinion publique internationale et de dissimuler les crimes israéliens sur le terrain.

Entre-temps, les nombreuses preuves recueillies sur le terrain, les témoignages, les photographies et la documentation directe confirment tous que les femmes et les enfants constituent la plus grande partie des victimes et que les bâtiments, les infrastructures et les abris restants de l’enclave font l’objet de bombardements systématiques et intensifs.

L’objectif de ce ciblage permanent est sans conteste de tuer les civils et de détruire les fondements de la vie des Palestiniens, accélérant ainsi leur déracinement progressif de leur terre.

Au cours des dernières semaines, l’équipe d’Euro-Med Monitor sur le terrain a documenté des cas répétés de familles entières anéanties, ainsi que le ciblage délibéré de familles spécifiques dans un schéma suggérant une intention claire de les anéantir.

Le fait que le gouvernement israélien continue d’alimenter de faux récits, parallèlement à l’escalade de ces crimes, réaffirme sa politique systématique de dissimulation des violations et de protection de leurs auteurs.

Israël et ses alliés opèrent dans un cadre d’impunité totale visant à saper la justice, et révèlent dans le même temps au monde les fondements biaisés du droit international.

Les vies civiles, y compris celles des enfants et des femmes, ne sont pas des dommages collatéraux à négliger ; il s’agit de personnes réelles avec des histoires personnelles, délibérément et systématiquement tuées sans que les Israéliens ne reconnaissent aucune obligation légale ou même morale.

Protéger la vie des civils et demander des comptes aux responsables est un devoir légal et moral auquel la communauté internationale ne doit pas se soustraire.

Le 28 avril à l’aube, l’aviation israélienne a bombardé une maison à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. La frappe a tué 12 membres de la famille Kaware, dont Zainab al-Majayda et ses six enfants. L’un des frères d’al-Majayda avait été tué par Israël trois mois plus tôt.

L’armée israélienne a récemment intensifié son utilisation de drones suicides pour cibler les tentes et les maisons des personnes déplacées. Ces drones sont équipés de caméras de surveillance et de systèmes de guidage avancés, qui permettent de suivre les cibles avec précision et en temps réel.

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Cette technologie, qui permet aux opérateurs de surveiller une cible jusqu’au dernier moment et de décider de frapper ou de s’abstenir, élimine toute marge d’erreur ou de hasard. Elle confirme que ce type de ciblage est effectué sciemment et délibérément, en violation flagrante des règles de protection des civils prévues par le droit international humanitaire.

Lors d’une autre attaque récente, l’armée israélienne a utilisé un drone suicide pour viser une tente abritant des personnes déplacées dans le quartier d’al-Mawasi à Khan Yunis, vers 1 h 50 du matin le vendredi 25 avril. L’attaque a anéanti une famille entière : Ibrahim Khalil Abu Taima (33 ans), sa femme enceinte, Hanadi Shaaban Abu Taima (29 ans), et les trois enfants du couple, Samira (9 ans), Azem (6 ans) et Raafat (4 ans).
Le soir du même jour, des avions israéliens ont bombardé la maison de la famille Al-Amour, l’anéantissant presque entièrement. Le couple et ses neuf enfants – dont trois garçons et quatre filles – ont été tués, un seul enfant ayant survécu au massacre.

À la suite de la documentation de plusieurs attaques menées par ce type de drone, il est apparu clairement que la plupart des victimes étaient des enfants, des femmes et des civils non armés. Cela démontre une fois de plus qu’Israël prend délibérément pour cible et tue en masse des civils palestiniens dans le cadre du génocide en cours dans la bande de Gaza.

Le fait qu’Israël prenne délibérément pour cible de simples abris – y compris des tentes de fortune et des maisons à moitié détruites – avec des bombes lourdes ou des drones suicides, sans aucune nécessité militaire justifiée, révèle une politique systématique visant à causer le plus grand nombre possible de victimes civiles et à instiller la terreur au sein de la population palestinienne.

Ces actions sont explicitement interdites par le droit international.

La plupart des attaques israéliennes, qui frappent des sites purement civils, ne sont suivies d’aucune tentative officielle de justification. Dans certains cas, des sources militaires israéliennes affirment qu’un membre d’une faction palestinienne armée était la cible.

Ces prétextes peu convaincants ne justifient pas l’énorme nombre de civils tués et ne reflètent pas l’ampleur des pertes humaines et matérielles causées par les attaques en cours.

Israël répète régulièrement la même affirmation chaque fois que l’opinion publique internationale s’élève contre ses crimes, affirmant qu’il visait des « militants » pour justifier ses attaques contre les civils, sans fournir de preuves concrètes et vérifiables ni permettre à une partie indépendante de vérifier ces affirmations.

En outre, les enquêtes internes qu’Israël annonce après avoir commis certains crimes, ont manqué d’indépendance et de sérieux. Ces enquêtes n’ont manifestement pas pour but de demander des comptes aux auteurs de ces crimes ou de rendre la justice, et servent principalement à fournir une couverture formelle aux soldats et aux officiers impliqués.

Dans les rares cas où des mesures punitives sont prises, elles se limitent à des actions administratives mineures qui ne reflètent en rien la gravité des crimes commis ou la sévérité des violations.

Les affirmations d’Israël, en elles-mêmes, ne l’exonèrent pas de ses responsabilités en vertu du droit international, y compris le devoir de mener des enquêtes efficaces, de tenir les auteurs responsables et de fournir une réparation aux victimes.

Euro-Med Monitor condamne fermement l’acceptation automatique d’allégations israéliennes non fondées, car la complicité silencieuse accorde effectivement à Israël une licence pour continuer à cibler des civils sous une fausse couverture juridique, sapant ainsi la substance et l’efficacité du système juridique international.

Même si l’on supposait qu’un combattant était présent ou traversait une zone, cela ne justifierait pas ces massacres brutaux et ne dispenserait pas Israël des obligations qui lui incombent en vertu du droit international et du droit humanitaire international. Israël reste pleinement tenu de respecter les principes d’humanité, de distinction, de nécessité militaire, de proportionnalité et de précaution.

Nazisme 2.0

Afin de réduire au minimum les pertes en vies humaines et les blessures infligées aux civils, ces obligations doivent être respectées lors de la planification et de l’exécution de toute opération militaire, y compris en prenant des précautions dans le choix des méthodes et des moyens de guerre, sans exception.

Les massacres perpétrés par Israël contre les Palestiniens sont devenus un spectacle familier, accueilli dans un silence quasi total alors que le génocide est essentiellement retransmis en direct dans le monde entier.

C’est comme si le massacre de civils palestiniens – commis ouvertement par Israël et ses alliés sans crainte de conséquences juridiques ou morales – était devenu une réalité implicitement acceptée au sein du système international.

L’indifférence de la communauté internationale à l’égard de ce type de crimes n’est pas seulement un échec moral, mais une grave violation des obligations juridiques des États et de la communauté internationale.

Elle transforme le massacre des Palestiniens d’actes criminels en politiques menées ouvertement devant le monde entier. Le silence face à ces crimes constitue un manquement évident à l’obligation légale de prévenir les génocides et de punir leurs auteurs, comme le prévoit la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.

La méthode israélienne de massacre reflète une politique claire visant à éliminer les civils palestiniens de la bande de Gaza, à semer la panique, à les priver d’abri ou de stabilité, à les forcer à des déplacements répétés et à les soumettre à des conditions de vie mortelles.

Tout cela est aggravé par les bombardements israéliens continus dans la bande de Gaza, y compris les attaques sur les zones désignées comme zones humanitaires, et le ciblage des abris, même ceux situés à l’intérieur des installations de l’UNRWA.

Tous les États, individuellement et collectivement, doivent assumer leurs responsabilités juridiques en prenant des mesures urgentes pour mettre fin au génocide dans la bande de Gaza, en mettant en œuvre des mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens, en veillant à ce qu’Israël respecte le droit international et les décisions de la Cour internationale de justice, et en tenant Israël pour responsable de ses crimes à l’encontre des Palestiniens.

La Cour pénale internationale doit réémettre des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens dans les plus brefs délais, conformément au principe selon lequel il n’y a pas d’immunité pour les crimes internationaux.

La communauté internationale doit également imposer des sanctions économiques, diplomatiques et militaires à Israël pour ses violations graves et systématiques du droit international.

Ces sanctions devraient inclure un embargo sur les armes, la fin de tout soutien politique, financier et militaire, le gel des avoirs des fonctionnaires impliqués dans les crimes contre les Palestiniens, l’imposition d’interdictions de voyager et la suspension des privilèges commerciaux et des accords bilatéraux qui procurent à Israël des avantages économiques lui permettant de continuer à commettre ses crimes.

28 avril 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine

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