
31 mai 2025 - Mais Abdel Aal, âgée de dix ans, a subi une fracture du crâne après avoir été touchée par une balle tirée d'un quadcoptère israélien alors qu'elle était à l'intérieur de sa tente dans la région de Mawasi à Khan Yunis Elle souffre maintenant d'hémiplégie, ce qui limite gravement sa mobilité. Mais est soignée à l'hôpital Al-Nasser, et doit se rendre d'urgence à l'étranger pour se faire soigner après que son état s'est détérioré, y compris l'émergence de vers de sa tête, car le complexe médical Nasser n'est pas en mesure de fournir des soins médicaux adéquats en raison du blocus israélien sur les fournitures médicales. Sa tante lance un appel au soutien pour aider Mais à retrouver sa mère, qui s'est déjà rendue en République arabe d'Égypte pour recevoir des soins médicaux - Photo : Doaa Albaz / Activestills
Par Disclose
Un cargo israélien va faire escale, jeudi 5 juin, à Fos-sur-Mer, près de Marseille. Le Contship Era doit embarquer le même jour, et en secret, 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs. Fabriqué par la société française Eurolinks, ce matériel militaire doit être livré à l’entreprise d’armement Israel Military Industries, révèlent Disclose et le média irlandais The Ditch.
Les livraisons de matériel militaire français vers Israël se poursuivent en secret.
D’après les informations de Disclose et du média irlandais The Ditch, un cargo de la compagnie israélienne Zim s’apprête à faire escale à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour embarquer 19 palettes contenant 14 tonnes de pièces pour cartouches de fusils mitrailleurs.
Al-Mayadeen – 4 juin 2025 – Des dockers français ont bloqué une cargaison d’armes destinée à « Israël », condamnant le rôle de la France dans le soutien à l’armée génocidaire. La cargaison comprenait des composants utilisés dans les attaques à Gaza, soulevant des questions de transparence.
Les dockers de la Confédération générale du travail (CGT) du golfe de Fos, dans le sud de la France, ont réussi à bloquer une expédition prévue d’équipements militaires de fabrication française destinés à « Israël ». La cargaison, produite par la société Eurolinks, devait partir du port de Marseille-Fos jeudi.
Cette décision fait suite à un reportage d’investigation de Disclose révélant que la cargaison comprenait 19 palettes contenant 14 tonnes de munitions qui seraient des composants de mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne.
Le syndicat a confirmé son refus de charger la cargaison sur le navire à destination du port de Haïfa, condamnant ce qu’il a qualifié de « complicité de la France dans le soutien à l’arsenal militaire israélien ».
« Ces connecteurs Eurolinks sont des pièces de rechange pour les mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne pour poursuivre ses massacres contre le peuple palestinien », a déclaré le syndicat dans un communiqué, réaffirmant la position de principe de ses membres et leur rejet catégorique de toute implication dans l’agression.
« Nous le répétons encore et encore : nous ne participerons pas au génocide orchestré par le gouvernement israélien », a déclaré le communiqué.
L’arrivée du Contship Era est annoncée ce jeudi 5 juin à 6 heures. Il doit repartir le même jour aux alentours de 23 heures, direction les villes italiennes de Gênes et Salerne.
Destination finale : le port d’Haïfa, dans le nord d’Israël.
Ces pièces détachées, appelées maillons, sont fabriquées à Marseille par la société française Eurolinks.
Utilisées pour relier entre elles des balles d’armes automatiques, elles ont été commandées par Israel Military Industries (IMI), une filiale d’Elbit Systems, l’un des principaux industriels de l’armement israélien.
L’entreprise, qui se présente comme « le fournisseur exclusif des forces israéliennes de défense », approvisionne Tsahal en balles de petit et gros calibre.
Par ses fournitures d’armes, l’état français participe activement au génocide à Gaza
D’après notre enquête, c’est la troisième expédition de ce type entre Fos-sur-Mer et Haïfa depuis le début de l’année 2025. Et ce, malgré les appels des expert·es de l’ONU à cesser les livraisons d’armes à Israël en raison du risque de génocide des Palestinien·nes, dans un conflit qui a fait plus de 50 000 morts, dont 15 000 enfants selon l’Unicef.
La première fois, le 3 avril dernier, le cargo Contship Era récupérait 26 palettes, soit près de 20 tonnes de marchandises, destinées à IMI, d’après des données maritimes confidentielles obtenues par Disclose et The Ditch.
La seconde expédition a eu lieu le 22 mai. Cette fois, le cargo embarquait deux millions de maillons : un million de M9, utilisés pour équiper des armes lourdes, et l’autre moitié composée de maillons M27. Ces derniers, prévus pour des fusils automatiques légers, seraient compatibles avec le Negev 5.
Employée à Gaza par l’armée israélienne, cette mitrailleuse a été utilisée dans le « massacre de la farine », le 29 février 2024, où plus d’une centaine de civils palestiniens ont été tués à proximité d’un convoi d’aide humanitaire.
Contacté à de nombreuses reprises par Disclose, le PDG d’Eurolinks, Jean-Luc Bonelli, n’a pas répondu.
Les contrats entre l’israélien IMI et Eurolinks ne sont pas nouveaux. En octobre 2023, avec l’autorisation du gouvernement, la société française a exporté vers Israël 100 000 maillons produits dans son usine marseillaise, comme Disclose et Marsactu l’ont révélé en mars 2024.
Le lendemain de nos révélations, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, assurait en conférence de presse que ces livraisons étaient destinées à la « réexportation » vers des clients d’Israël. Une affirmation identique à celle formulée à l’époque par Jean-Luc Bonelli auprès de Disclose : « Les licences qui nous sont octroyées par les autorités [françaises], contraignent IMI à n’utiliser nos maillons que pour les cartouches destinées à leurs clients étrangers. »
Mais, de l’aveu même du fabricant, aucun contrôle n’a été réalisé par les services de l’ambassade de France à Tel-Aviv pour vérifier l’identité du destinataire final.
Huit mois après cet épisode, le ministre français des armées changeait de version lors d’une audition devant les sénateur·ices. Il assurait dorénavant que les maillons d’Eurolinks auraient été « assemblés en Israël » avant… de revenir en France. « Donc, concluait le ministre Sébastien Lecornu, il n’y a pas d’armes vendues à Israël. »
Quelle explication fournit-il aujourd’hui ? Sollicité par Disclose, le ministère des armées n’a pas réagi avant la publication de cet article.
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Enquête : Ariane Lavrilleux avec The Ditch
Rédaction en chef : Mathias Destal
Édition : Pierre Leibovici
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Auteur : Disclose
* Les journalistes de Disclose enquêtent pendant plusieurs mois, et en équipe, sur des sujets d’intérêt général trop souvent délaissés. Crimes environnementaux, délinquance financière, santé publique, lobby industriel, vente d’armes, violences sexuelles…
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4 juin 2025 – Disclose.ngo
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