De nombreux membres du Hamas et autres responsables palestiniens ont été assassinés dans le passé – l’attentat à la voiture piégée est une des techniques favorites d’Israël, mais en aucun cas la seule.
Mardi, une bombe a explosé à côté du véhicule du premier ministre de l’Autorité palestinienne, Rami Hamdallah, à Gaza. Lui et le chef du renseignement de l’AP Majed Faraj sont indemnes et plusieurs passants sont légèrement blessés.
Le leader du Hamas, Ismail Haniyeh, a condamné l’attaque, et promis une enquête exhaustive.
Jusqu’à présent, personne n’a revendiqué l’attentat. Abbas, toute honte bue, a blâmé le Hamas pour l’incident dans une déclaration diffusée par son administration qui précisait que « cette attaque contre le convoi du premier ministre avait pour objet de saboter les efforts et les démarches (d’Abbas) pour mettre fin à la division et parvenir à la réconciliation », et aussi que :
« Celui qui a commis cet acte sert directement les intérêts de l’occupation israélienne, principal bénéficiaire de la division. »
Israël avait un mobile et une opportunité. Et on sait qu’il a tenté de saper tous les précédents efforts d’unité de l’AP et du Hamas.
Après l’incident de lundi, Hamdallah a déclaré qu’« il était toujours attaché à l’unité palestinienne ». En retournant à Ramallah, il a ajouté :
« Je reviendrai à Gaza malgré ce qui s’est passé aujourd’hui, et j’appelle le Hamas à laisser le gouvernement vraiment contrôler la bande de Gaza.
« Ce qui s’est passé aujourd’hui ne nous empêchera pas de poursuivre nos efforts de réconciliation. »
« Malgré ce qui s’est passé, nous continuerons à bâtir nos institutions et nous poursuivrons les efforts de réconciliation avec l’aide de l’Égypte. »
« J’appelle le Hamas et toutes les autres factions à participer au Conseil national palestinien qui se réunira en avril, car il s’agit d’une phase critique pour le peuple palestinien. »
Le Hamas a de son côté publié une déclaration où on peut lire ce qui suit :
« Le Mouvement islamique palestinien du Hamas condamne l’attentat contre le convoi du Dr Rami Hamadallah et le considère comme une tentative de nuire à la sécurité de la bande de Gaza, tout en sapant les efforts en cours pour parvenir à l’unité nationale et à la réconciliation interne. »
« Le Hamas souligne que ceux qui ont pris pour cible le convoi de Hamadallah sont aussi ceux qui ont assassiné le martyr Mazen Foqahaahaa et tenté d’assassiner le général de division Tawfiq abu-Naim. »
« De plus, le Hamas condamne les accusations portées par la présidence palestinienne contre le Hamas, et il demande aux services de sécurité et au ministère de l’Intérieur d’ouvrir de toute urgence une enquête sur l’incident afin de trouver le responsable et de l’amener devant les tribunaux. »
Dans le passé, le Hamas a accusé Israël d’assassiner ses fonctionnaires – le régime de Netanyahou est probablement responsable de l’attentat à la bombe de mardi.
Il s’agissait probablement d’une nouvelle tentative pour empêcher l’AP et le Hamas de se réconcilier, en prévenant Hamdallah, Faraj et d’autres comme eux, qu’ils risquaient leur vie dans cette entreprise.
Chaque fois qu’Israël a voulu se débarrasser de responsables de l’Autorité palestinienne, du Hamas ou autres, il est presque toujours arrivé à ses fins.
Les méthodes qu’il utilise pour ça sont plus meurtrières que l’explosion de la bombe de mardi ; elle n’était sans doute qu’un simple coup de semonce, et non une véritable tentative d’assassinat.
* Stephen Lendman consacre son temps à des causes progressistes et des sujets nationaux, comme la guerre et la paix, l’impérialisme américain, la position dominante des entreprises, les persécutions politiques, et toute une série d’autres questions sociales, économiques et politiques. Son site : stephenlendman.org
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14 mars 2018 – StephenLendman.org – Traduction : Chronique de Palestine
