
28 septembre 2025 - La petite Mia Abu Arar, âgée de 7 ans, reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Nasser de Khan Younis, dans la bande de Gaza, après avoir perdu la capacité de marcher et ses cheveux à cause de l'épuisement, de l'atrophie et des plaies dues à la malnutrition - Photo : Doaa Albaz / Activestills
Par Drop Site News
Cinquante Palestiniens ont été tués à Gaza au cours des dernières 24 heures, portant le nombre total de morts confirmés à plus de 66 000. Israël poursuit la destruction des infrastructures médicales de Gaza, les médecins mettant en garde contre une « extermination massive » dans un contexte de famine croissante et d’effondrement des soins de santé.
Au moins 33 Palestiniens ont été tués lors des attaques israéliennes sur Gaza vendredi, dont 24 dans la ville de Gaza, selon Al Jazeera. Au cours des dernières 24 heures, 50 corps et 184 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Cinq Palestiniens ont été tués et 48 blessés alors qu’ils cherchaient de l’aide. Le nombre total de morts enregistrés depuis le 7 octobre 2023 s’élève désormais à 66 055, avec 168 346 blessés.
Les forces israéliennes ont mené dimanche des attaques nocturnes « fire belt » (ceinture de feu) à travers Gaza, tuant plus de 40 Palestiniens. Des chars israéliens se sont approchés de l’hôpital Al-Helou à Gaza, qui a été touché à deux reprises, laissant 91 personnes, dont 12 nourrissons, assiégées à l’intérieur de l’établissement.
Parallèlement, un certain nombre de patients ont été évacués de l’hôpital Healing vers l’hôpital Baptist. Le complexe médical Nasser à Khan Younis a également signalé le décès d’un nourrisson dû à la malnutrition et au manque de soins.
Samedi, Israël a frappé un marché bondé près du centre commercial Abu Dalal dans le camp de réfugiés de Nuseirat, tuant au moins 15 personnes et en blessant des dizaines d’autres, dont beaucoup gravement, selon des témoins directs et des images filmées par Abdel Qader Sabbah de Drop Site.
Au total, au moins 91 Palestiniens ont été tués samedi lors d’attaques israéliennes à travers Gaza, selon Al Jazeera.
Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a déclaré lundi que 361 travailleurs médicaux étaient emprisonnés dans des centres de détention israéliens, leur lieu de détention et leurs conditions de détention étant cachés aux organisations de défense des droits humains.
Le ministère a déclaré que selon certaines informations, les détenus seraient confrontés à des conditions sanitaires catastrophiques et à des abus. Il a exhorté les organisations internationales à faire pression sur Israël pour obtenir leur libération immédiate.
Le Dr Mohammed Abu Salmiya, directeur général du complexe médical Al-Shifa à Gaza, a déclaré à Seraj TV que la ville de Gaza était confrontée à une « extermination massive » sous les bombardements incessants d’Israël, plusieurs hôpitaux étant hors service et des chars se trouvant à quelques centaines de mètres seulement d’Al-Shifa.
Environ 50 personnes sont tuées chaque jour et des dizaines d’autres sont gravement blessées, a-t-il déclaré, tandis que les usines de dessalement ont en grande partie cessé de fonctionner, limitant l’accès à l’eau potable, et que les organisations internationales, dont Médecins sans frontières, ne sont plus opérationnelles.
Le Dr Abu Salmiya a ajouté que les enfants sont affamés et tués, que l’occupation bloque les livraisons de nourriture et de médicaments, et que la famine s’aggrave.
Après avoir qualifié l’UNRWA d’organisation terroriste et démantelé ses opérations, Israël appliquerait des tactiques similaires à d’autres groupes humanitaires à Gaza, rapporte +972 Magazine.
Un nouveau processus de « réenregistrement » oblige les ONG à soumettre la liste complète de leur personnel, et tout employé lié à des appels au boycott au cours des sept dernières années risque de perdre son autorisation.
L’aide est de plus en plus acheminée par l’intermédiaire de la Fondation humanitaire de Gaza [GHF], qui ne gère plus que quatre sites, dont aucun dans le nord de Gaza.
Les ONG qui s’opposent à ce système s’exposent à des représailles, notamment la révocation de leurs permis et le refus de visas, ce qui amène les travailleurs humanitaires à avertir qu’Israël utilise l’aide humanitaire pour poursuivre le nettoyage ethnique tout en isolant ou en cooptant les organisations.
Le média saoudien Asharq Al-Awsat rapporte qu’Israël a lancé des frappes aériennes contre des familles de la ville de Gaza après que les anciens des clans Bakr et Doghmush aient refusé de collaborer avec le plan du Shin Bet visant à remplacer le Hamas par des organes dirigeants basés sur les clans.
Au moins 36 personnes ont été tuées et leurs proches ont été évacués par crainte de représailles. Le premier responsable du clan Bakr a souligné que ce refus était un acte patriotique et non une marque de loyauté envers le Hamas.
Israël s’appuie de plus en plus sur ces milices à Gaza, et le Hamas a à plusieurs reprises tendu des embuscades, arrêté et exécuté des collaborateurs.
Le Dr Muhammad Mustafa, médecin urgentiste palestino-britannique qui soigne des enfants à Gaza, a déclaré à Breaking Points que la situation humanitaire était catastrophique : « Un million d’enfants meurent de faim… un quart de la population est en phase 5 de famine, où quatre enfants sur 10 000 meurent chaque jour. »
Il a décrit avoir pratiqué des drains thoraciques sur des enfants sans anesthésie, qualifiant cela de « travail de boucher ».
Mustafa a averti que sans médecins, sans médicaments et sans infrastructures fonctionnelles, les gens meurent même s’ils ont de quoi manger, et il exhorte les gouvernements irlandais, australien et britannique à fournir une aide médicale d’urgence.
Le projet israélo-US pour Gaza
Le président Trump a déclaré dimanche que les négociations sur son plan en 21 points pour Gaza en étaient « à leur phase finale », rapporte Axios.
Le gouvernement israélien n’a pas officiellement commenté avant la réunion de lundi à la Maison Blanche entre Trump et Netanyahu, tandis que l’envoyé spécial Steve Witkoff, le gendre de Trump, Jared Kushner, et Netanyahu se sont rencontrés dimanche à New York pour tenter de « combler les divergences restantes ».
Axios a souligné deux points d’achoppement : Israël souhaite une clause plus stricte et contraignante sur le désarmement du Hamas, et Netanyahu insiste pour que l’Autorité palestinienne ne joue aucun rôle à Gaza, une « ligne rouge » qu’il a réitérée sur Fox News.
Le plan prévoirait « un processus de désarmement de la résistance et de démilitarisation de Gaza, qui comprend la destruction de toutes les armes lourdes et de tous les tunnels restants », bien que le Washington Post l’ait décrit comme impliquant la « destruction de toutes les armes offensives du Hamas ».
Rédigé par Witkoff et Kushner avec la contribution de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, le plan s’inspire des idées issues des précédentes discussions entre les États-Unis, Israël et la région.
Avant la rencontre entre Netanyahu et Trump lundi, Barak Ravid, d’Axios, fait état d’une « exaspération » à l’égard du dirigeant israélien au sein de la Maison Blanche. « Si Netanyahu dit non cette fois-ci, certains collaborateurs de Trump pensent qu’il pourrait se retourner contre le Premier ministre », a rapporté Ravid.
Ravid a maintes fois insisté sur les divergences entre Netanyahu et Biden et Trump, qui ont cependant toujours été suivies à plusieurs reprises par un soutien continu ou accru des États-Unis aux guerres d’Israël ou au sabotage des négociations.
Le Qatar, l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, rejoints par la Turquie, l’Indonésie, le Pakistan et les Émirats arabes unis, ont soumis des amendements au plan américain en 21 points pour un cessez-le-feu à Gaza, selon Ultra Palestine et Alaraby TV.
Les modifications proposées par les États arabes et musulmans prévoient un retrait israélien en deux phases, limitent les forces internationales à des tâches frontalières uniquement et proposent que le Hamas dépose volontairement les armes plutôt que d’être désarmé militairement.
La gouvernance serait transférée à une administration de « technocrates » entièrement palestinienne sous supervision internationale, l’Autorité palestinienne assumant un rôle d’après-guerre, tandis que le Hamas n’a pas encore été officiellement approché.
Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que les lignes rouges du Hamas dans les négociations reflètent les revendications plus larges des Palestiniens : une fin sans ambiguïté de la guerre, le retrait complet d’Israël de Gaza et les droits des Palestiniens à l’aide humanitaire, à la reconstruction et à l’autonomie.
Il a défendu la résistance armée comme un droit légitime en vertu du droit international, soulignant que les armes de Gaza sont des armes personnelles de base des combattants, et non la propriété du Hamas, et que les rendre reviendrait à renoncer à l’autodéfense alors qu’Israël poursuit ses attaques en Cisjordanie.
M. Badran a également déclaré que le Hamas avait officiellement invité le Fatah à un dialogue bilatéral au début du mois.
Dans la même interview, Badran a déclaré à Al Jazeera Mubasher que le groupe n’avait reçu aucune information officielle sur la proposition de cessez-le-feu en 21 points dont Donald Trump affirmait que le Hamas avait « pleinement connaissance ».
Il a déclaré que toutes les informations provenaient de fuites et de rumeurs dans les médias, aucune proposition officielle n’ayant été transmise par l’intermédiaire de médiateurs habituels tels que l’Égypte ou le Qatar.
Badran a souligné que si les États-Unis et Israël font souvent part de leurs idées publiquement, aucune proposition officielle complète n’a encore été transmise au Hamas.
Auteur : Drop Site News
* Drop Site News propose des actualités indépendantes sur la politique et la guerre. Ce média a été fondé par les journalistes d'investigation chevronnés Ryan Grim, Jeremy Scahill et Nausicaa Renner.
29 septembre 2025 – Drop Site News – traduction : Chronique de Palestine
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