Génocide à Gaza : les Israéliens sont au paroxysme de leur folie meurtrière

18 mai 2025 - Les Palestiniens pleurent les dizaines de personnes tuées dans une frappe aérienne israélienne qui a visé des familles déplacées dans la « zone de sécurité » du camp de tentes d'Al-Mawasi, près de Khan Yunis, pendant la nuit. La frappe a causé des destructions massives et incendié les tentes qui abritaient les personnes déplacées. Les forces israéliennes continuent de bombarder Gaza, tuant au moins 125 Palestiniens depuis l'aube - Photo : Doaa Albaz / Activestills

Par EuroMed Monitor

Depuis la libération du soldat américano-israélien Edan Alexander le 12 mai, les forces israéliennes ont intensifié leur campagne génocidaire à Gaza, tuant en moyenne plus de 80 Palestiniens par jour par des bombardements directs, et près de 20 autres par jour à cause de la famine et du refus de leur accès aux soins médicaux et aux moyens essentiels à leur survie.

Cette recrudescence des attaques meurtrières s’inscrit dans le cadre d’une escalade plus large menée par l’armée israélienne, marquée par une politique de la terre brûlée et la destruction systématique des zones résidentielles et des infrastructures restantes de Gaza.

La campagne en cours, qui en est maintenant à son 19e mois, se caractérise par des massacres, la famine forcée et le démantèlement délibéré des systèmes vitaux, dans le but explicite d’éradiquer la population palestinienne de Gaza et d’éliminer toute possibilité de retour ou de reconstruction.

Les Israéliens s’acharnent sur un champ de ruines, sur fond de famine délibérement provoquée

Les éléments recueillis sur le terrain révèlent qu’entre le 12 et le 18 mai, 564 Palestiniens ont été tués par des frappes directes, tandis que 122 autres sont morts de faim délibérée et du manque de soins médicaux.

En outre, 1386 civils ont été blessés au cours de cette période, soit une moyenne d’environ 233 blessés par jour.

Au cours de la même période, l’armée israélienne a émis au moins dix nouveaux ordres d’évacuation, visant principalement le nord de Gaza, l’ouest de la ville de Gaza et les zones orientales de Deir al-Balah et Al-Qarara.

Ces ordres ont entraîné le déplacement forcé d’environ 300 000 personnes, dont la plupart étaient des familles qui avaient déjà été déplacées à de nombreuses reprises depuis le début de l’offensive.

Ces ordres ont été émis sans que des couloirs de sécurité ou des destinations alternatives ne soient prévus, alors que les capacités d’hébergement s’effondraient, que les stocks de secours s’épuisaient et que les infrastructures essentielles étaient détruites.

Le bombardement continu des zones de déplacement nouvelles et existantes a transformé le déplacement en un mécanisme de mort lente plutôt qu’en un moyen de survie, une stratégie visant à vider des régions entières et à démanteler la présence civile palestinienne en vue d’une expulsion à grande échelle.

La nécropolitique israélienne : le pouvoir par le meurtre de masse

Les conditions humanitaires des personnes déplacées de force sont devenues catastrophiques et dégradantes. Des dizaines de milliers de civils, dont des enfants, des femmes, des personnes âgées et des malades, sont désormais contraints de dormir à même le sol, exposés au soleil brûlant ou au milieu des décombres, sans accès à l’eau potable, à une alimentation suffisante ou à des soins médicaux.

Cette situation désastreuse les expose à un risque de mort par famine, par maladie ou par de nouvelles frappes aériennes.

Malgré les espoirs suscités par la libération du soldat américano-israélien Edan Alexander, qui devait ouvrir la voie à un cessez-le-feu et faciliter l’acheminement effectif de l’aide humanitaire, la réalité est tout autre.

Les massacres se multiplient, aucune aide n’est autorisée à entrer et la communauté internationale reste silencieuse, tandis que les déclarations des États-Unis ne se traduisent toujours pas en actions concrètes.

Pendant ce temps, des personnes âgées et des patients continuent de mourir chaque jour de faim après 78 jours consécutifs de fermeture totale de tous les points de passage.

Le blocus total, imposé depuis le 2 mars, a eu des effets dévastateurs et durables, en particulier sur les groupes les plus vulnérables de la bande de Gaza. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique systématique d’Israël visant à démanteler les fondements de la vie et à éliminer tous les moyens de survie. Ce siège ne peut plus être considéré comme une simple aggravation d’une catastrophe humanitaire, comme cela pouvait être le cas avant octobre 2023, mais comme un outil stratégique actif utilisé dans le cadre d’un génocide.

L’annonce par l’armée israélienne de centaines de frappes aériennes ces derniers jours, combinée à ses incursions terrestres dans le nord et le sud de Gaza dans le cadre de l’opération « Chars de Gédéon », indique clairement le lancement d’une offensive à grande échelle qui met en danger la vie de centaines de milliers de Palestiniens, soit par des meurtres directs, soit par la famine forcée.

À Gaza aujourd’hui, les civils succombent à la faim, la plupart des familles survivant désormais avec un seul maigre repas tous les un ou deux jours, une situation qui illustre l’utilisation systématique de la famine comme arme de génocide.

Les déclarations de l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, affirmant que les États-Unis cherchent à prévenir une crise humanitaire à Gaza et s’efforcent de faciliter l’acheminement de l’aide, sont à la fois condamnables et profondément trompeuses.

Ces déclarations occultent une réalité indéniable : la situation à Gaza a dépassé le stade d’une crise humanitaire classique pour devenir une catastrophe multiple et un génocide organisé, perpétré avec des armes israéliennes et soutenu pleinement, tant sur le plan politique que militaire, par les États-Unis. Ce moment constitue une tache profonde dans l’histoire moderne.

La communauté internationale doit reconnaître que mettre fin à tous les actes de génocide, y compris mettre fin à la famine, garantir l’acheminement de l’aide et mettre un terme aux violations graves commises à l’encontre des civils palestiniens, n’est pas une question de négociation ou de convenance politique. Il s’agit d’obligations juridiques absolues en vertu du droit international.

Les droits fondamentaux des civils à Gaza, en particulier le droit à la vie, à l’alimentation et à la dignité, ne sont pas négociables et ne doivent pas être compromis par des arrangements politiques ou des négociations.

Comment faites-vous à Gaza pour continuer à vivre ?

Ces droits doivent être respectés immédiatement et sans condition, en pleine conformité avec le droit international, le droit international humanitaire et les principes fondamentaux de la justice mondiale.

Tous les États, tant individuellement que collectivement, doivent s’acquitter de leurs responsabilités juridiques en prenant des mesures urgentes pour mettre fin au génocide dans la bande de Gaza, en mettant en œuvre des mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens, en veillant au respect par Israël du droit international et des décisions de la Cour Internationale de Justice, et en tenant Israël responsable de ses crimes contre les Palestiniens.

La Cour Pénale Internationale doit exécuter les mandats d’arrêt délivrés contre le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens dans les plus brefs délais, conformément au principe selon lequel il n’y a pas d’immunité pour les crimes internationaux.

La communauté internationale doit également imposer des sanctions économiques, diplomatiques et militaires à Israël pour ses violations systématiques et graves du droit international.

Ces sanctions devraient inclure un embargo sur les armes, la fin de tout soutien politique, financier et militaire, le gel des avoirs des responsables impliqués dans des crimes contre les Palestiniens, l’imposition d’interdictions de voyager et la suspension des privilèges commerciaux et des accords bilatéraux qui procurent à Israël des avantages économiques lui permettant de poursuivre ses crimes.

Les pays dotés de tribunaux à compétence universelle doivent délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre des dirigeants politiques et militaires israéliens impliqués dans le génocide et engager des poursuites judiciaires, même par contumace, afin de remplir leur obligation juridique internationale de poursuivre les crimes graves et de lutter contre l’impunité.

19 mai 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine

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