Israël se donne le droit de tuer à volonté !…

Photo : MEE/Mohammed Asad
Un garçon palestinien a été blessé par des tirs à balles réelles par des soldats israéliens à l'est de la ville de Gaza - Photo : MEE/Mohammed Asad
Netanyahou a félicité l’armée israélienne après les massacres de Palestiniens dans Gaza.

Les commentaires du Premier ministre israélien ont été faits sans tenir compte de la condamnation croissante de l’utilisation de tirs à balles réelles par les militaires des troupes d’occupation lors des manifestations du Jour de la Terre.

Dans un communiqué publié samedi, Netanyahu a remercié ses troupes de “garder les frontières du pays” et de permettre aux “citoyens israéliens de célébrer pacifiquement la fête [de la Pâque]”.

“Bravo à nos soldats”, a-t-il dit.

Plusieurs pays et groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé les tirs contre les manifestants palestiniens qui ont défilé par milliers le long de la clôture orientale de Gaza ce vendredi.

Au moins 17 Palestiniens ont été tués et plus de 1500 autres ont été blessés lorsque les forces israéliennes ont tiré à balles réelles sur les manifestants, et utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en acier recouvertes de caoutchouc pour les repousser de la zone clôturée, selon le ministère palestinien de la Santé.

Samedi, 49 autres personnes ont été blessées dans les manifestations qui se sont poursuivies.

Le groupe de défense des droits des Palestiniens Adalah a déclaré samedi que l’armée israélienne avait “accidentellement” pris la responsabilité des attaques contre les manifestants palestiniens, avant de supprimer le post de leur page Twitter officielle.

“Hier nous avons vu 30 000 personnes; nous sommes arrivés préparés et avec des renforts précis. Rien n’a été effectué de manière incontrôlée; tout était précis et mesuré, et nous savons où chaque balle a atterri”, dit une capture d’écran du message, rediffusé par Adalah.

Au lendemain des manifestations, les dirigeants de plusieurs pays ont dénoncé les actions d’Israël.


Abdelfattah Abdelnabi est mort après qu’un sniper israélien lui ait tiré dans le dos alors qu’il fuyait la clôture entre Gaza et Israël [Palestine de 1948].

“Je condamne fermement le gouvernement israélien pour son attaque inhumaine”, a déclaré samedi le président Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours dans la plus grande ville de Turquie, Istanbul.

Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste britannique, a qualifié l’utilisation de la force par l’armée israélienne d ‘ “effroyable”.

“Le gouvernement britannique doit faire entendre sa voix sur l’urgence d’un véritable règlement pour la paix et la justice”, a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur Twitter.

Des déclarations similaires ont été émises par le gouvernement jordanien, qui a qualifié ces attaques de “violation du droit palestinien de manifester pacifiquement et de recourir à une force excessive contre eux”.

Le Qatar a également condamné Israël vendredi, tandis que le Koweït a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) le même jour.

Cependant, les États-Unis ont bloqué la publication d’une déclaration du Conseil de sécurité condamnant le recours à la force par Israël.

Commémoration du Jour de la Terre

La manifestation de vendredi commémorait le Jour de la Terre, qui rappelle le jour du 30 mars 1976 quand six Israéliens palestiniens désarmés ont été abattus par les forces israéliennes lors de manifestations contre la décision du gouvernement israélien d’exproprier massivement des terres palestiniennes.

Le Jour de la Terre est considéré par les Palestiniens comme un jour de lutte contre la poursuite de la campagne de nettoyage ethnique menée par des groupes armés sionistes en 1948, lorsque plus de 750 000 Palestiniens ont été chassés de leurs terres dans ce qui est connu sous le nom de Nakba.

Environ 70% des deux millions d’habitants de Gaza sont des descendants des réfugiés de 1948.

La manifestation de vendredi a également donné le coup d’envoi d’une manifestation de sit-in de six semaines le long de la clôture, avec un point culminant pour la commémoration de la Nakba le 15 mai.

“Quand j’ai vu la beauté de nos terres volées, les arbres et la nature pittoresque de tout cela, je me suis demandé : pourquoi sommes-nous pris au piège ici ?” a déclaré à Al Jazeera l’organisateur de la campagne, Ahmad Abu Artema.

Ces événements font suite à des mois de colère contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

Trump a également obligé les Israéliens à réduire le financement de l’UNRWA, l’organisme de développement de l’ONU chargé d’aider les millions de réfugiés palestiniens.

31 mars 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine