Israël multiplie les atrocités à Gaza : vol d’organes, fosses communes, profanation de cimetières…

7 décembre 2023 - Les Palestiniens tentent de secourir les blessés immédiatement après une frappe aérienne israélienne sur la maison de la famille Salah dans le quartier d'Al-Batn Al-Thameen à Khan Yunis, au sud de Gaza. De nombreux Palestiniens ont été tués dans l'attaque. Les bombardements israéliens se poursuivent sans interruption et partout à Gaza, y compris dans les zones où les forces coloniales israéliennes ont ordonné aux Palestiniens de fuir. Au cours des deux derniers mois, les forces coloniales israéliennes ont tué plus de 20 000 personnes, dont au moins 78000 enfants. Des milliers de personnes sont toujours portées disparues et de nombreuses victimes restent ensevelies sous les décombres. Plus de 1,9 million de personnes ont été déplacées de force - photo : Mohammed Zaanoun/Activestills

Par Al-Mayadeen

Les forces d’occupation israéliennes ont commis un autre crime odieux impliquant la saisie des corps de martyrs palestiniens et le vol de leurs organes vitaux.

Dans une déclaration bouleversante, le Bureau des médias du gouvernement à Gaza a révélé que les forces d’occupation israéliennes ont restitué les corps mutilés de 80 martyrs après avoir volé leurs organes, ajoutant que les corps n’étaient pas identifiés et que l’occupant israélien refusait de préciser les noms de ces martyrs ni les lieux où leurs dépouilles avaient été dérobées.

L’occupation a répété le crime de vol d’organes plus d’une fois au cours de sa guerre génocidaire en cours, selon la déclaration.

Il a été souligné que les forces d’occupation israéliennes ont été impliquées dans un crime grave, à savoir l’enlèvement des corps des martyrs palestiniens et le vol de leurs organes considérés vitaux.

La déclaration souligne en outre qu’ « Israël » s’est déjà livré à la profanation de tombes à Jabalia, et qu’ « Israël » reste en possession de nombreux corps de martyrs de la bande de Gaza.

La déclaration souligne avec force que ce crime odieux n’est qu’une des nombreuses atrocités commises par l’armée d’occupation israélienne, en particulier après le feu vert donné par les États-Unis pour massacrer des civils, y compris les enfants et les femmes.

Dans sa déclaration, le bureau a appelé à la formation d’une commission d’enquête internationale totalement indépendante pour faire la lumière sur la saisie par l’armée israélienne des corps des martyrs et le vol de leurs organes.

Le ministère s’est également déclaré profondément choqué par le « silence inquiétant » des organisations internationales, en particulier de la Croix-Rouge internationale opérant dans la bande de Gaza.

La déclaration critique également ces organisations pour leurs positions sans consistance, occasionnelles et confuses, soulignant qu’elles sont loin d’être à la hauteur des principes humanitaires et éthiques requis face à des crimes aussi odieux commis par « Israël ».

Israël vole les dépouilles de gazaouis assassinés

Les forces d’invasion israéliennes ont fréquemment pris pour cible de nombreux cimetières dans la bande de Gaza, causant des dommages considérables, la profanation de tombes et le vol de corps, comme l’a rapporté l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme le 14 décembre.

D’après les informations recueillies sur le terrain, ces attaques ont touché le cimetière d’al-Falujah dans la partie nord, les cimetières d’Ali bin Marwan, de Sheikh Radwan, d’al-Shuhada et de Sheikh Shaaban, ainsi que le cimetière de l’église St-Porphyrius dans la ville de Gaza.

Ces attaques ont entraîné la destruction de nombreuses tombes, témoignant d’un mépris total pour le caractère sacré des défunts.

Les fréquentes attaques israéliennes ont causé des dommages importants, provoquant de grands trous dans ces cimetières, touchant des dizaines de tombes, comme l’indique Euro-Med Monitor.

De nombreuses tombes ont été sérieusement endommagées et, dans certains cas, les restes des personnes décédées ont été dispersés ou ont disparu. Les rapports reçus par Euro-Med Monitor indiquent que les forces d’occupation israéliennes ont creusé plusieurs tombes dans le cimetière d’al-Faluja, volant les corps des Palestiniens, alors que des inquiétudes se font jour quant à d’éventuels vols d’organes.

L’Observatoire a souligné avec force que même les personnes décédées n’ont pas été épargnées par le génocide israélien en cours contre les Palestiniens de Gaza, qui a débuté le 7 octobre.

L’organisation a mis en évidence la violation systématique par Israël du caractère sacré des morts et des cimetières, ce qui constitue une violation flagrante des principes du droit humanitaire international et des règles de guerre régissant la protection des cimetières pendant les guerres.

Vol et trafic d’organes

L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a rapporté, le 26 novembre, que l’armée israélienne détenait les corps de nombreux Palestiniens tués au cours de l’agression israélienne en cours à Gaza.

L’organisation a demandé une enquête internationale indépendante sur le vol d’organes. Euro-Med Monitor a constaté que l’armée israélienne avait confisqué des dizaines de corps dans le complexe médical d’Al-Shifa, à l’hôpital indonésien et dans les zones adjacentes du prétendu « couloir de sécurité » désigné pour les très nombreux habitants déplacées de force. ***

Les inquiétudes concernant le vol d’organes sont apparues après que des professionnels de la santé à Gaza ont trouvé des preuves de l’absence de cochlées, de cornées et d’organes vitaux, tels que des foies, des reins et des cœurs, au cours d’examens rapides.

Depuis longtemps, « Israël » retient les corps des Palestiniens et les conserve dans des fosses communes secrètes appelées « fosses des combattants ennemis ».

Ces tombes, situées dans des zones militaires fermées, ne sont marquées que par des plaques métalliques. L’organisation a cité au moins 145 dépouilles de Palestiniens dans les morgues israéliennes, environ 255 dans le « cimetière des nombres » près de la frontière jordanienne, et 75 personnes disparues non identifiées par « Israël ».

Selon un précédent rapport d’Euro-Med Monitor, les autorités d’occupation israéliennes ont conservé les corps des Palestiniens à des températures inférieures au point de congélation, parfois en dessous de -40 degrés Celsius, afin d’éviter toute intervention et si possible dissimuler le vol d’organes.

Le groupe de défense des droits de l’homme a souligné qu’ « Israël » a légalisé la rétention des corps des Palestiniens décédés et le vol d’organes, citant une décision de la Cour suprême israélienne de 2019 autorisant l’enterrement temporaire dans le « cimetière des nombres ».

Fin 2021, des lois israéliennes ont été promulguées, permettant à l’armée et à la police de retenir les corps des Palestiniens. Des rapports ont fait surface ces dernières années, suggérant l’utilisation illégale de corps palestiniens par « Israël », y compris le vol d’organes pour les utiliser dans les laboratoires des écoles de médecine israéliennes.

Il convient de noter que le Dr Meira Weiss, médecin israélien, a révélé dans son livre « Over Their Dead Bodies » que des organes prélevés sur des Palestiniens décédés ont été utilisés pour la recherche médicale dans les facultés de médecine des universités israéliennes et transplantés sur des patients israéliens.

Dans le même contexte, Yehuda Hess, l’ancien directeur de l’Institut de médecine légale « israélien » Abu Kabir, a admis avoir volé des tissus humains, des organes et de la peau à des Palestiniens décédés, sans que leurs proches ne le sachent ou n’y consentent.

Une enquête de CNN en 2008 a identifié « Israël » comme une plaque tournante du commerce mondial illégal d’organes humains et a impliqué l’entité dans le vol d’organes de Palestiniens décédés à des fins d’utilisation illégale.

Euro-Med Monitor a vérifié qu’ « Israël » est la seule entité à conserver systématiquement les corps des personnes qu’elle a tuées, et qu’elle est l’un des plus grands centres mondiaux de commerce illicite d’organes humains, justifié sous le prétexte de la « dissuasion sécuritaire » et en totale contravention avec les chartes et accords internationaux.

Le groupe de défense des droits de l’homme a également affirmé que le refus de remettre les corps des défunts pour qu’ils soient enterrés dans les règles, conformément à leurs coutumes religieuses et pour leurs familles en deuil, pouvait constituer une punition collective.

Un tel acte est explicitement interdit par l’article 50 du règlement de La Haye et l’article 33 de la quatrième convention de Genève.

27 décembre 2023 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine