« Israël » est un « tigre de papier » juste bon à massacrer des foules assiégées et sans défense

Un soldat des forces d'occupation extirpé d'un char d'assaut et fait prisonnier par la résistance. Les soldats de l'occupation sont des pleutres qui ne se sentent forts qu'en martyrisant des civils désarmés. Face à face avec des combattants entraînés, déterminés et motivés, et qui ont le droit pour eux, ces poltrons ne font jamais le poids - Image : extraction vidéo Brigades al-Qassam

Par Mohammed Al-Jaber

L’occupation israélienne est attaquée sur plusieurs fronts, et elle n’obtient de bons résultats sur aucun d’entre eux, ce qui montre sa faiblesse et sa fragilité et laisse présager son prochain effondrement.

« Israël » est plus faible qu’il l’a jamais été, et sa faiblesse ne se constate pas seulement sur le front de Gaza, contre le Hamas et le Jihad Islamiste, mais aussi également sur le front nord contre le Hezbollah, le front sud contre le Yémen, et même le front intérieur – contre lui-même.

Il est très facile d’accuser son ennemi de faiblesse, car personne n’est à l’abri de la propagande, mais le front médiatique est tout aussi puissant que le front de la bataille proprement dite, aussi ne vous fiez pas à moi, mais aux Israéliens eux-mêmes, qui reconnaissent la faiblesse de leur propre gouvernement et ses lacunes sur de nombreux fronts.

Des médias dits de gauche aux médias d’extrême droite, tous reconnaissent que l’occupation israélienne est fragile et qu’elle a échoué dans ses combats internes et externes.

Le lieutenant-colonel à la retraite des forces d’occupation israéliennes Avigdor Kahalani, a reconnu que l’opération Déluge d’Al-Aqsa menée par les Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, « continuera à nuire à la nation pour toujours ».

Les Brigades Al-Qassam ont légitimement pris d’assaut les territoires occupés (autour de Gaza, ndt), capturé des centaines de personnes et détruit une partie du mur de séparation qui séparait les Palestiniens de Gaza du reste de leurs terres palestiniennes, et vice-versa.

Cet événement, qui a eu un effet retentissant sur « Israël » et l’a conduit à mener des représailles qui durent depuis près d’un mois sur Gaza, « sera une blessure qui saignera pendant de nombreuses années, et la cicatrice, même si elle guérit, restera douloureuse [pour Israël] ».

Les colons israéliens ont peur, et le retraité Kahalani a déclaré que n’importe quel aveugle pourrait voir qu’en cas de guerre, peut-être régionale, les Israéliens « seront obligés de s’enfermer dans les abris ».

Cette faiblesse est palpable non seulement dans la manière dont Kahalani analyse les effets de l’opération sur « Israël » dans le journal d’extrême droite Makor Rishon, mais aussi dans ce qu’il dit ensuite dans son article.

Les colons n’ont pas confiance dans l’armée d’occupation

Le lieutenant-colonel de l’armée israélienne à la retraite a appelé à la formation de milices de colons, ce qui pourrait s’expliquer par leur manque de confiance dans les forces d’occupation israéliennes qui ne sont pas venues au secours des colons israéliens lorsque les brigades Al-Qassam ont jailli de Gaza pour se venger de l’occupation de leurs terres palestiniennes et de l’oppression qu’ils subissaient.

L’opération a duré des heures, et les Forces d’occupation israéliennes n’étaient pas là car elles se sont laissé surprendre, et elles n’ont pas réussi à arrêter la Résistance.

Il a souligné que les colons enfermés dans des abris ne savaient pas qui était responsable de la protection de leurs communautés, à part les équipes d’urgence, qui, soit ont répondu très timidement à l’opération du 7 octobre, soit ont été rapidement éliminés par la Résistance palestinienne.

Cette situation reflète un manque de confiance latent dans les forces d’occupation israéliennes.

« Il y a des milliers de citoyens armés parmi nous. Tous ceux qui ont des armes doivent se voir assigner une tâche claire et définie », a-t-il déclaré, se faisant l’écho du sentiment anti-Etat qui règne en « Israël » et est favorable à l’armement de tous les citoyens afin qu’ils puissent se protéger eux-mêmes, l’armée d’occupation s’étant révélée indigne de confiance et peu fiable après le 7 octobre.

Les colons préfèrent avoir des militants armés incontrôlables et anarchiques qui peuvent se tirer dessus ou même tirer sur d’autres colons non armés par panique – ce qui s’est produit même avec les unités d’élite de l’armée d’occupation – plutôt que de faire confiance à leurs propres soldats qui ont pour mission de les protéger.

Il a même mis en doute la capacité de l’armée à réprimer toute dissidence de la part des colons, en demandant : « Nos soldats sont-ils capables d’arrêter une attaque de la foule ? », ce qui, selon lui, pourrait arriver en cas de pénurie de nourriture et d’eau.

L’opération du 7 octobre n’a pas seulement ébranlé la confiance dans l’armée israélienne, mais aussi dans les agences de renseignement israéliennes, comme l’a également déclaré l’auteur : « […] les services de renseignement ne savent pas tout et ne le sauront pas non plus à l’avenir ».

Toute cette épreuve a montré aux Israéliens qu’ils n’étaient pas aussi préparés qu’ils le pensaient et que leur dissuasion n’était qu’une façade en carton. « Mes amis et camarades, il faut le reconnaître honnêtement, nous ne sommes pas prêts pour une nouvelle attaque comme celle du 7 octobre », a-t-il déclaré.

« Nous avons reçu une leçon », a-t-il conclu.

De nombreuses manifestations

La faiblesse ne se manifeste pas seulement dans le manque de capacité à répondre à une attaque ou dans la volonté de se mettre à l’abri, elle peut aussi prendre la forme d’une force excessive, car c’est aussi un signe de faiblesse, et c’est exactement ce que fait l’occupation israélienne.

Amos Harel, expert israélien en affaires militaires et en sécurité, a analysé dans Haaretz la façon dont les forces d’occupation israéliennes ont cessé de respecter les « limites » qu’elles s’étaient fixé lors des précédentes agressions sur Gaza – sans toutefois empêcher, loin s’en faut, les victimes civiles – telles que « le coup de semonce sur les toits ».

Harel a souligné que l’occupation israélienne ne frappait plus les toits pour avertir les civils de quitter une zone qu’ils allaient bombarder. « L’armée opère désormais avec moins de prudence », alors que les officiers de réserve de haut niveau appellent à un « changement fondamental des règles du jeu » lorsqu’il s’agit de combattre la résistance palestinienne.

Un autre aspect de la faiblesse d’Israël est sa dépendance excessive à l’égard des partenaires et alliés étrangers, que ce soit sur la scène internationale pour le soutien diplomatique ou sur le front pour l’aide militaire ; Harel a souligné que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « a vraiment besoin des Américains pour l’aider dans l’effort de guerre contre Gaza et peut-être aussi contre le Liban ».

Le président américain Joe Biden veut augmenter l’aide militaire à « Israël » pour préparer le terrain à une réponse « rapide, décisive et écrasante » contre la résistance palestinienne. La Maison Blanche a demandé au Congrès une aide supplémentaire de 14 milliards de dollars – dont la majeure partie est destinée à l’armement – et prépare la demande d’autres aides.

L’armée américaine affirme avoir préparé 2000 militaires et plusieurs unités pour un éventuel déploiement en « Israël ». Toutefois, les responsables de la défense déclarent que ces forces ne sont pas destinées à jouer un rôle de combat et qu’elles sont chargées de missions de conseil et de soins médicaux, mais que certaines d’entre elles pourraient être affectées au soutien des forces israéliennes.

Deux groupes de porte-avions, USS Gerald R. Ford et USS Dwight D. Eisenhower, ont déjà été envoyés dans la région. Ils comprennent un croiseur lance-missiles, au moins deux destroyers et des dizaines d’avions, dont des chasseurs à réaction, ainsi que quelque 5000 militaires.

Pour contrebalancer l’usage excessif de la force, on voit se développer une victimisation excessive, comme dans le cas de l’éditorialiste Shmuel Rosner, qui a écrit dans le Maariv centriste un long article, qui compare l’opération de la Résistance aux principales attaques surprises de l’histoire, telles que Pearl Harbor, l’offensive du Têt, une bataille des guerres puniques, etc.

Il parle aussi de ce dont tout le monde parle : l’image de l’occupation israélienne, cette façade de dissuasion qui a été complètement détruite le 7 octobre. « Israël ne peut pas paraître faible aux yeux de ses alliés qui ont investi en lui. Et oui, ne pas paraître faible est une question existentielle ».

En outre, il a souligné que l’occupation israélienne ne devait pas reculer, car la guerre en cours était une guerre pour laquelle il n’y avait « pas de choix ».

Encore et toujours la victimisation

Toujours sur le thème de la victimisation, l’éditorialiste a poursuivi en soulignant que les dirigeants mondiaux n’avaient pas de problème à soutenir l’occupation israélienne lorsqu’elle est en difficulté comme en ce moment, parce que, selon ses propres termes, « il est facile de soutenir les juifs en tant que victimes, il est plus difficile de les accepter en tant qu’agresseurs ».

Il a également reconnu la faiblesse des forces d’occupation et du gouvernement israéliens en soulignant que l’occupation israélienne « a une armée médiocre et des dirigeants médiocres », mais il a quand même appelé le public à faire confiance aux forces d’occupation israéliennes et au cabinet Netanyahu, ceux-là mêmes qui n’ont pas été capables de protéger leurs propres colons le 7 octobre.

Enfin, Mosab Hassan Youssef, un Palestinien qui a trahi la cause palestinienne, s’est retourné contre le mouvement de libération palestinien Hamas et est devenu un pro-israélien convaincu qui collabore avec l’occupation israélienne pour mettre fin aux opérations de la Résistance, a souligné que l’image publique de l’occupation israélienne après l’agression qu’elle mène sur Gaza « sera tachée de sang tandis que le Hamas y gagnera plus de financement, de reconnaissance et de pouvoir ».

Il a conclu en soulignant que le Hamas, à la fin de l’assaut mené sur Gaza et de toute guerre qui pourrait avoir lieu, « sortira de la guerre plus fort » qu’il ne l’était avant.

Conflits internes

Des manifestations ont eu lieu tous les samedis pendant 10 mois consécutifs pour condamner Netanyahu et son administration, mais aussi pour tenter de le renverser afin d’ouvrir la voie à un nouveau gouvernement, après qu’il a collaboré avec l’extrême droite pour revenir au pouvoir après avoir été évincé de son poste de premier ministre deux ans plus tôt.

La haine des Israéliens à l’égard de Netanyahu et de son administration fasciste a fait descendre des centaines de milliers de personnes dans la rue et a provoqué l’abandon du service militaire par des milliers de personnes, en signe de protestation.

Et aujourd’hui, Israéliens ne sont toujours pas satisfaits de leurs dirigeants.

Habituellement, dans toute nation – bien qu’ « Israël » ne puisse pas être considéré comme telle – les gens se rallient aux dirigeants avec patriotisme en temps de guerre ou lorsque la patrie est attaquée.

George Bush, par exemple, a vu sa cote de popularité monter en flèche après les attentats du 11 septembre et la guerre qu’il a ensuite menée contre des pays du Moyen-Orient qui n’avaient rien à voir avec ces attentats.

Netanyahu, quant à lui, souffre gravement du fait que le sentiment général de haine à son égard, qu’il prenne la forme de protestations contre son cabinet ou contre son inaction sur la question des captifs israéliens ou contre les meurtres de civils dont il est responsable, s’accroît de jour en jour.

En fait, la société israélienne est tellement divisée qu’un groupe de partisans du Likoud, interrogé par un journaliste du Haaretz, a affirmé que Netanyahu n’avait pas été prévenu de l’opération du 7 octobre parce que des responsables militaires hostiles à Netanyahu souhaitaient son départ et pensaient que cela ruinerait son image.

Un colon pro-Likoud convaincu, citant des théories conspirationnistes circulant sur les médias sociaux en « Israël », a fait allusion à cette question. L’intervieweur lui a demandé s’il voulait dire que les hauts responsables des services de sécurité avaient délibérément omis de prévenir Netanyahu parce qu’ils voulaient s’en débarrasser, et il a répondu : « C’est évident » :

« C’est évident. Le chef des services de renseignement militaire et le chef de l’armée de terre ont été les premiers à réaliser qu’il allait y avoir une guerre, mais ils pensaient que [les terroristes] s’infiltreraient et tueraient quelqu’un par-ci, par-là. Et que Bibi serait à blâmer. Ils n’ont pas compris la gravité de la situation », a déclaré le colon israélien.

« La haine de Bibi leur a fait perdre la tête », a-t-il insisté.

Le fossé qui divise la société israélienne semble se creuser au lieu de se refermer ; cela n’arrive pratiquement jamais dans un pays en guerre et pourtant c’est bien ce qui se passe.

Pendant ce temps, au lieu d’essayer d’unir le peuple derrière lui et de le mener à la guerre, Netanyahu se préoccupe d’améliorer son image dans les médias, comme l’affirment les membres de son bureau en expliquant aux journalistes que le fait de le dépeindre comme « faible » à cause de toutes les controverses en cours et de la réponse inadaptée à l’opération de la Résistance pourrait conduire à une nouvelle guerre sur le front nord.

« De nombreux […] journalistes, en particulier ceux qui ont habituellement une position offensive contre le premier ministre, ont été contactés par le bureau du premier ministre », affirme Haaretz. Netanyahu et son équipe leur ont dit : « Le Hezbollah est très attentif aux médias israéliens et à la façon dont le premier ministre est dépeint. Ils pensent qu’en dépeignant Netanyahu comme ‘faible’, le Hezbollah sera poussé à ouvrir son propre front dans la guerre ».

Entre-temps, la campagne de censure de Netanyahu a été battue en brèche par l’ancien chef de la direction du renseignement militaire israélien, Amos Yadlin, qui a déclaré que le Hezbollah ne déclencherait pas une guerre à cause de la façon dont Netanyahu était dépeint dans les journaux et les magazines israéliens.

« Pour prendre ses décisions, Nasrallah s’appuie sur son analyse de la puissance militaire d’Israël et de ce que les États-Unis vont faire. Il se moque de qui est assis dans le fauteuil », a-t-il déclaré.

L’occupation israélienne s’avère extrêmement fragile sur de trop nombreux fronts, et lorsqu’elle tente de compenser une lacune sur un front, elle perd du terrain sur un autre, ce qui prouve non seulement sa faiblesse mais aussi le chaos dans lequel elle se trouve, à cause de son incapacité à se gérer elle-même.

Ce chaos et cette faiblesse, ainsi que les nombreux autres problèmes auxquels l’occupation israélienne est confrontée, sont les signes que l’entité coloniale est bel et bien en train de s’effondrer.

4 novembre 2023 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet