En Macronie : les sordides prestations des “intérimaires” du pouvoir

Violences policières contre les Gilets Jaunes - Photo : Olivier Arandel
Violences policières contre les Gilets Jaunes - En Macronie, la police, chargée aujourd'hui de contrôler le confinement généralisé, n'hésitera pas à user de violence, sachant qu'elle bénéficie d'une totale impunité - Photo : Olivier Arandel

Par Daniel Vanhove

Non!, évidemment que non, en France, il n’y pas la guerre ! Malgré le style anaphorique et le ton grave du président en exercice, la France n’est pas en guerre sur son territoire.

Peut-être sa professeure de théâtre a-t-elle oublié que hors scène, dans la vraie vie, répéter les choses avec une telle insistance est souvent aveu de faiblesse.

Même s’il s’agissait d’une métaphore que le président voulait forte, afin de marquer les esprits, elle est très mauvaise et il convient de la dénoncer pour ce qu’elle est. Parce que si un jour – et vu l’histoire du pays, de l’Europe, et des tensions que l’absurde politique de l’UE alimente, il ne faut pas l’exclure – le pays était réellement en guerre, comme c’est le cas sous différentes formes depuis 6 ans au Yémen, depuis 9 ans en Libye, depuis 10 ans en Syrie, depuis 25 ans en Irak, depuis 40 ans en Afghanistan, ou depuis 70 ans en Palestine… que dirait alors ce mauvais “intérimaire” du pouvoir aux citoyens : qu’il s’agit d’une pandémie ?… La nation France n’est donc pas en guerre sur son territoire, et dans la bouche de son président, utiliser un tel vocabulaire est honteux ! Par contre, la France participe aux guerres de tous les pays cités ci-dessus… et là, le président aurait pu chiffrer le coût que cela représente et les montants astronomiques dont l’ensemble des services sociaux ont été privés par ces choix guerriers du président dans son suivi atlantiste ! Mais pour cela, il faut du courage que n’a pas ce gringalet ayant manifestement endossé un costume trop large pour ses épaules.

Il convient donc de reprendre dans son entièreté cette phrase du philosophe Brice Parain, ami de Camus à qui une partie de la phrase est faussement attribuée, disant : “Mal nommer un objet c’est ajouter au malheur de ce monde, car le mensonge est justement la grande misère humaine, c’est pourquoi la grande tâche humaine correspondante sera de ne pas servir le mensonge.”

Et vu la gravité de la situation générale dans ce monde globalisé dont on sent bien qu’il craque de partout, revisitons l’Histoire un peu plus loin pour se rappeler la sentence de Platon qui il y a plus de 2000 ans déjà disait : “La perversion de la cité commence par la fraude des mots”. Parce que sans doute est-on là au cœur de ce qui se passe vraiment en France et dans nos ‘démocraties’ occidentales ces dernières années : le règne du mensonge travesti en vérité.

Que “l’ado de l’Elysée” court vers ses prédécesseurs Hollande et Sarkozy pour y prendre conseils, n’est pas anodin. Ce monde obscur de l’entre-soi tourne à plein régime et fonctionne bien. Ces menteurs qui n’ont pas plus de décence que de dignité, n’ont pas besoin de longues explications entre eux, ils se comprennent instantanément puisqu’ils parlent le même langage.

Les deux dernières interventions du mauvais acteur élyséen pourraient faire l’objet d’une analyse détaillée, et révéleraient combien les affirmations qui y sont assénées sont fausses et totalement biaisées. De manière globale, la plus énorme est sans doute ce changement de ton à l’égard du personnel médical. Ce président qui avec ses prédécesseurs n’ont cessé de détruire la sécurité sociale et particulièrement le monde de l’hôpital – près de 100.000 lits ont été supprimés depuis 20 ans, particulièrement dans l’hôpital public – voudrait faire croire qu’il a soudain compris le message que le personnel hospitalier s’époumone à lui crier et qu’il a méprisé tout au long de ses interventions sur le sujet. Après avoir passé la première moitié de son mandat à détruire le service public, le voici qu’il lui lèche les bottes et considère les médecins et soignants comme les héros de la nation !

Il faut donc rappeler et marteler aux électeurs que si “guerres” il y a, ce sont celles que ce délinquant mène aux côtés des USA, et pour lesquelles il trouve toujours assez d’argent au lieu de le consacrer pour garantir la santé des Français ! Quelles obscénités faut-il entendre !? Du même genre que celles qu’il tenait avec la première dame le 06 mars, invitant les citoyens à continuer à sortir, aller au cinéma, au théâtre, au resto alors que le virus était déjà à l’œuvre. Quelle imposture, quelle incompétence!

Deuxième mauvaise ‘intérimaire’ du pouvoir : l’ancienne ministre de la santé, A. Buzyn… qui a déjà perdu son job, alléchée par la mairie de Paris où elle a échoué lors du 1er tour des municipales. Celle-là même qui affirmait le 03 mars sur France2 que “tout a été préparé, et ça bien avant que le coronavirus n’arrive en France… stock de masques, machines respiratoires, commandes, etc.” Au moins celle-là a débarrassé le plancher et nous épargnera ses facéties plus saugrenues et mensongères les unes que les autres…

Troisième mauvais “intérimaire” du pouvoir : le 1er ministre E. Philippe, disant tout et son contraire, à quelques heures d’intervalle, avec l’aplomb de ceux qui ont l’habitude de mentir sans sourciller. C’est une seconde nature chez ces gens-là… A tel point qu’à ce jour, un collectif de 600 (!) médecins ont entrepris une action en justice contre ce 1er ministre et Mme. Buzyn pour “mensonges d’État”. Du jamais vu dans les annales…

Quatrième mauvais “intérimaire” du pouvoir : le ministre de l’intérieur, Ch. Castaner à qui la première dame devrait urgemment donner des cours de théâtre, tant il est nul en communication. L’entendre est pénible, le voir insupportable, les deux en même temps est une insulte à l’intelligence. Celui qui a démontré son incompétence crasse à gérer les manifs des Gilets jaunes, et dont on a pu voir les dérives à travers les ordres donnés aux forces de l’ordre, ne tire aucune leçon de ses échecs. Il en rajoute et ne fait qu’aggraver son cas…

Cinquième mauvais “intérimaire” du pouvoir : le ministre de l’éducation, J-M. Blanquer. Dans ce cas aussi, les volte-faces sont d’usage courant : d’une part, il affirme le 05 mars que « Dans tous les scenarios (c’est moi qui souligne) que nous avons, il n’est pas prévu de fermer les écoles » … on connaît la suite. Ce même ministre qui déclarait quelques heures plus tard que la France risquait de connaître une contamination à hauteur de 50 à 70% de la population. Qui est-il donc pour avancer de tels chiffres ? Sur quelles bases scientifiques s’appuie-t-il pour lancer de telles prévisions ? Quant au BAC, les lycéens ne savent pas à quoi s’en tenir. Là il est dit qu’il sera reporté en septembre, ailleurs qu’il sera “donné” à tous les lycéens. Et cette année déjà amplement amputée pour causes de grèves diverses, semble totalement perdue pour l’ensemble des jeunes, quelque soit le degré dans lequel ils sont scolarisés. Ce ne sont pas les décisions de Mr Blanquer qui risquent de relever le niveau déjà désastreux de l’enseignement, comme s’en alarment les professeurs d’universités…

Sixième mauvaise “intérimaire” du pouvoir : la ministre du travail, M. Penicaud, dont on se demande si elle comprend elle-même son cafouillage verbal. A moins qu’elle ne soit ‘imbibée’ en permanence, selon des langues moins aimables ? Dans ce cas aussi, quelques cours avisés de la première dame ne seraient pas inutiles. Après le message exalté de son immature président qui semblait soudain avoir retrouvé les vertus de l’État providence, cette ministre en profite pour rappeler que les acquis sociaux seront revus à travers la loi “urgence coronavirus”. Vous pensiez avoir compris que dans un élan de solidarité et de sécurité sanitaire l’État vous encourageait à rester chez vous pour votre propre protection et celle des autres, ben vous devrez en payer l’addition !… et ce gouvernement acoquiné au grand patronat n’est pas prêt d’oublier les quelques aménagements provisoires consentis bien malgré lui. Des technocrates dociles doivent déjà calculer dans quelque alcôve retirée, comment récupérer tout cela, intérêts compris, sur le dos des travailleurs : congés amputés, semaine de 48h voire de 60h, jour de carence supprimé, …

Je pourrais encore en citer bien d’autres, comme B. Lemaire, ministre de l’Economie & des Finances qui a pour lumineuse idée de proposer une prime de 1000 euros mensuels à celles et ceux qui continueraient à se rendre sur leur lieu de travail. Pas belle, la vie ? D’un côté des sirènes d’alarme présidentielles vous intiment de rester chez vous pour protéger votre vie, et les flics traquent jusqu’aux SDF pour verbaliser à tour de bras ; d’un autre on vous propose de la risquer pour 1000 balles. Faut oser, quand même !…

Et faut-il énumérer les stupidités quasi quotidiennes débitées par la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye ? Désolé pour elle, mais elle porte bien son prénom ! Sans oublier le nazillon de service, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, dont le képi est manifestement trop grand pour la taille de la boîte crânienne qui abrite ce qui lui sert de cerveau, et qui dans son cas, porte tellement bien son nom !

Sans oublier qu’autour de cette équipe d’imposteurs, s’y dissimule toute leur administration, fidèle relais des ordres d’en haut, où planqués, craintifs de perdre leurs petits avantages, se démènent et multiplient la paperasse inutile. Avec un tel gouvernement, décidément, la France est dans de beaux draps. Sans parler des merdias de service où les chroniqueurs habituels parviennent à distiller leur venin raciste, liant le coronavirus à l’islam ou à la Chine…

Que les citoyens ne s’y trompent : les décisions qui sont prises ne le sont pas pour la préservation de leur santé. Nos vies, corvéables à merci, ne préoccupent pas cette classe de nantis. En revanche, le pouvoir va profiter de la pandémie du Covid-19 pour imposer des lois qui ne pourraient jamais l’être en temps ordinaires. La mise en scène orchestrée sert à plonger la population dans un état de choc, de panique, de sidération l’empêchant de réagir à ce qui s’annonce. C’est ce que Naomi Klein a développé dans son livre “La stratégie du choc” paru en 2007 et dans lequel elle détaille la manière dont les États profitent de situations exceptionnelles pour faire passer des lois impopulaires. Et en France, comme on peut le voir, cela n’a pas tardé. Toute une série d’acquis sociaux vont être revus et détricotés au profit du grand capital, jamais rassasié.

La question que les Français et plus largement les citoyens de l’UE doivent se poser est la suivante : va-t-on encore soutenir un tel pouvoir pendant longtemps ? Parce qu’à y regarder de près, voilà des décennies que cela dure. Que faut-il donc de plus pour dégommer cette caste d’imposteurs, de voleurs et d’incapables ?! Quels sont ces citoyens, même minoritaires, qui votent pour ce tas d’incompétents, d’amateurs, de voyous ? Faut-il rappeler que ce ne sont que des ‘intérimaires’ ? De passage au pouvoir. Mais que s’ils ne conviennent pas, il faut les dégager !?

Et au-delà du problème intérieur, les réflexes de l’Allemagne et de la France face à l’appel à l’aide de l’Italie ne resteront pas sans trace. Ni l’attitude de l’Allemagne avec la Suisse. Après avoir laissé l’Italie et la Grèce se débrouiller avec le problème migratoire, voici que les principaux pays de l’Europe se détournent de la solidarité et optent pour le “chacun pour soi”… Tout comme la République tchèque qui a reconnu avoir détourné une cargaison chinoise à l’attention de l’Italie dans l’envoi de matériel médical face au refus d’aide intra-européenne. Depuis, l’Italie a fait appel à la Chine, à Cuba, au Venezuela, et à la Russie, tous pays désignés par l’administration américaine comme “l’Axe du Mal”, et vis-à-vis desquels l’UE s’aligne dans les sanctions inhumaines dictées par les USA.

Comme l’ont prédit certains, il y aura sans doute un avant et un après Covid-19. Et l’après risque d’être un terrain de règlements de compte d’une Europe qui a raté l’occasion de montrer sa solidarité, avec une forte probabilité d’une sortie de l’Italie, qui serait alors suivie par la Grèce, l’Espagne, le Portugal, voire la France d’une institution technocratique qui aura démontré son incapacité à mettre en pratique ses ambitions purement idéologiques mais toutes théoriques, sans effets concrets dans la réalité quotidienne des citoyens.

Ces gens-là pensent-ils pouvoir vivre tranquillement, une fois leur carrière politique terminée ? Pensent-ils que la population regarde ce qui se déroule sous leurs yeux sans réfléchir ? La surprise risque d’être de taille, une fois l’épidémie passée. Tous les ingrédients sont rassemblés pour une déferlante de Gilets jaunes couleur feu !

a1* Daniel Vanhove est Observateur civil et membre du Mouvement Citoyen. Il a publié aux Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire : Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes – 2004 et La Démocratie mensonge – 2008

25 mars 2020 – Transmis par l’auteur