Fêter Noël en Palestine occupée est un acte de résistance

Par Al-Mayadeen

Beit Lahm fait revivre Noël après deux ans, envoyant un message de fermeté et d’espoir au milieu de la guerre menée par « Israël » contre Gaza et de l’escalade de l’occupation en Cisjordanie.

La ville de Beit Lahm, en Cisjordanie occupée, a célébré Noël cette année après deux ans d’interruption, alors que les Palestiniens continuent de subir la campagne génocidaire d’Israël à Gaza et la répression intensifiée en Cisjordanie.

Beit Lahm revêt une importance spirituelle et historique considérable pour les chrétiens du monde entier, car c’est le lieu de naissance de Jésus-Christ et le berceau du christianisme.

La ville abrite l’église de la Nativité, l’une des plus anciennes églises du monde, construite sur le site considéré comme le lieu de naissance du Christ, faisant de Beit Lahm une destination centrale pour les pèlerinages chrétiens et une pierre angulaire de l’identité chrétienne palestinienne.

Dans ce contexte, la décision de Beit Lahm de relancer les célébrations de Noël revêt une profonde signification symbolique, réaffirmant la résilience et le dévouement des Palestiniens à la vie, à la foi et à l’endurance collective malgré la guerre et l’occupation.

« Noël est un message de détermination et d’espoir »

S’adressant à Al Mayadeen, le maire de Beit Lahm, Maher Canawati, a déclaré que la décision de relancer les célébrations de Noël après deux années extrêmement difficiles était intentionnelle, la décrivant comme un message adressé au monde entier pour montrer que le peuple palestinien reste déterminé.

M. Canawati a déclaré que les célébrations avaient pour but de transmettre la résilience et l’espoir aux habitants de Beit Lahm, de Gaza et de toutes les villes palestiniennes, soulignant que le message était envoyé depuis la « ville de la paix » et le lieu de naissance du Christ.

Il a qualifié l’atmosphère à Beit Lahm de déterminée plutôt que de défaitiste, notant que les rues étaient remplies des rires des enfants et de l’optimisme pour un avenir meilleur, malgré la réalité de l’occupation.

Le premier élu de la cité a souligné les restrictions sévères imposées à la ville, notant que Beit Lahm est encerclée par des dizaines de colonies israéliennes et de postes de contrôle militaires, tandis que le mur de séparation a coupé la ville à la fois de son arrière-pays historique et d’al-Quds.

Il a souligné que l’isolement de Beit Lahm par rapport à al-Quds était sans précédent dans l’histoire.

Malgré cette réalité, M. Canawati a déclaré que les Palestiniens restaient attachés à leur terre et à leur identité, les décrivant comme un peuple en quête de vie et de dignité.

Il a ajouté que la poursuite des célébrations de Noël sous l’occupation reflétait le refus de renoncer à la présence culturelle, spirituelle et nationale palestinienne.

Qualifiant les Palestiniens de « pierres vivantes » de la terre, M. Canawati a conclu en invitant les pèlerins et les amis de Beit Lahm à revenir, soulignant que la ville reste vivante dans sa foi, son histoire et son inébranlable résistance.

Noël en temps de génocide

Au cours des deux dernières années, Noël à Beit Lahm a été marqué par le deuil plutôt que par la fête, en solidarité avec Gaza.

En 2023, la municipalité a annulé toutes les festivités sous le thème « Le Christ dans les décombres », la place de la Mangeoire présentant une crèche représentant l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh au milieu des débris de béton.

En 2024, les célébrations sont restées largement annulées ou limitées à des cérémonies religieuses sous le thème « Le Christ est toujours dans les décombres ».

Les chefs religieux ont profité des sermons de Noël pour mettre en avant les déplacements et les souffrances actuels, sans illumination du sapin ni décorations dans les rues, reflétant ainsi la gravité du moment.

Le retour de Noël en Palestine intervient au milieu d’une dévastation sans précédent à Gaza, où « Israël » a massacré plus de 70 000 Palestiniens et en a blessé plus de 171 000 autres, parallèlement à un siège étouffant et à des rafles massives.

Dans le même temps, les forces israéliennes et les colons ont intensifié la violence dans les villes et les camps de réfugiés de Cisjordanie, tuant des centaines de personnes, en blessant des milliers d’autres et soumettant des communautés entières à des déplacements, à la destruction de leurs biens et à l’expansion des colonies.

L’expansion des colonies israéliennes, la confiscation des terres et les restrictions de mouvement ont également remodelé le tissu social de Beit Lahm, contribuant au déclin constant de sa population chrétienne indigène.

Auteur : Al-Mayadeen

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24 décembre 2025 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine