Abbas devant le Conseil de Sécurité : pitoyable et hors du temps

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Des manifestants dans Gaza brandissent des affiches dénonçant Abbas et sa politique jugée des plus complaisantes vis-à-vis de l'occupant israélien - Photo : Archives
Stephen LendmanAbbas a depuis longtemps perdu sa crédibilité en collaborant avec Israël en tant qu’agent d’exécution contre son propre peuple – pour certains privilèges spéciaux dont il jouit depuis des années, une grande partie de sa fortune mal acquise étant dissimulée dans des paradis fiscaux offshore tandis que la plupart des Palestiniens vivent dans la pauvreté et sont cruellement persécutés, surtout les Gazaouis qui survivent sous le blocus.

Mardi, au Conseil de sécurité à New York, Abbas a proposé une conférence internationale de paix pour le milieu de 2018, qui traiterait les questions non résolues pour un statut final.

Les pourparlers de paix antérieurs n’ont abouti à rien. La résolution des conflits va à l’encontre des objectifs américains et israéliens. La violence et le chaos les servent.

Des années passées à trahir son peuple ont prouvé que l’on ne pouvait jamais faire confiance à Abbas, qui depuis Oslo trompe, exploite et persécute les Palestiniens pour le compte d’Israël.

Il a pendant si longtemps renoncé à tout pour rien en échange… La plupart des Palestiniens se méfient de lui. En 2005, Israël l’a installé comme président, le gardant dans ses fonctions tant qu’il s’avère utile. Maintenant, alors qu’il est octogénaire, peut-être pour plus très longtemps…

Sans l’approbation conjointe des États-Unis et d’Israël, aucun plan de paix ne sera accepté. Pour ce que cela vaut, Abbas a proposé une conférence de paix impliquant les Palestiniens, Israël et d’autres nations représentant la région et la communauté internationale sur la base de la résolution 1850 du Conseil de sécurité (2008).

Il a appelé les Palestiniens, Israël, les autres nations et les organisations internationales à poursuivre leurs efforts en vue d’une solution à deux États, ainsi que pour une coexistence pacifique de tous les pays de la région.

Il a exhorté toutes les parties à s’abstenir de toute action préjudiciable à l’issue des pourparlers et à œuvrer pour une “reconnaissance mutuelle et une coexistence pacifique entre tous les États de la région dans le cadre d’une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient”.

Washington, Israël et d’autres États voyous de la même région ont ignoré tous ces principes au cours de la dernière décennie – et il n’y a aucune chance de les voir tourner la page vers la paix et la stabilité, des notions qui leur sont totalement étrangères.

Selon les rapports, le résultat d’une conférence de paix doit inclure l’acceptation d’un État palestinien par la communauté internationale, basé sur les frontières de juin 1967 avec le statut d’État membre de l’ONU.

Abbas a appelé à la mise en place d’un mécanisme international multilatéral, aidant les deux parties dans les pourparlers pour résoudre tous les problèmes de statut final – dans une période de temps fixée à l’avance et avec des garanties pour une application sur le terrain.

Il a exhorté à s’abstenir de toute action unilatérale des deux parties durant les négociations, appelant en particulier au gel de la construction de colonies, à la suspension de la déclaration de Trump sur Jérusalem et à l’arrêt du transfert de l’ambassade de Washington dans la ville.

Les pourparlers doivent respecter les principes des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 242, 338 et 2334, a-t-il déclaré.

Une solution à deux États doit inclure Jérusalem-Est comme capitale palestinienne exclusive. Il a rejeté les solutions provisoires et les frontières temporaires, les échanges de terres mineures devant être permis si les deux parties étaient d’accord.

Les Palestiniens de la diaspora doivent avoir la garantie du droit au retour, garanti par la loi internationale.

Si un accord est trouvé, Abbas propose de laisser les Palestiniens voter pour l’accepter ou rejeter cet accord par référendum national.

Sa proposition, comme tous les autres plans de paix, est voué à l’échec le plus immédiat. Elle n’a aucune chance d’être mise en œuvre, ses principes étant rejetés par Washington et Israël.

La résistance engagée contre l’oppression israélienne est la seule voix pour une possible libération des Palestiniens.

Les pourparlers de paix fictifs sont une perte de temps, suscitant de faux espoirs, aboutissant à chaque fois à rien – une tactique israélienne pour traîner les pieds et faire diversion, afin d’avoir plus de temps pour continuer à voler la terre palestinienne.

* Stephen Lendman consacre son temps à des causes progressistes et des sujets nationaux, comme la guerre et la paix, l’impérialisme américain, la position dominante des entreprises, les persécutions politiques, et toute une série d’autres questions sociales, économiques et politiques. Son site : stephenlendman.org


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21 février 2018 – stephenlendman.org – Traduction : Chronique de Palestine