L’OTAN ne défend pas l’Ukraine, mais la poignarde dans le dos

De petits groupes de soldats ukrainiens - mal encadrés, manquant d'entraînement et de motivation puisque parfois enrôlés de force - sont envoyés à l'assaut des fortifications russes. Les champs de mines, les tirs de mortiers et d'artillerie ainsi que les drones d'attaque transforment ces mini-offensives répétées en véritables abattoirs pour l'armée ukrainienne - Photo : via topwar.ru

Par Jonathan Cook

Le sommet de l’OTAN qui s’est tenu cette semaine en Lituanie n’a fait que souligner l’hypocrisie totale des dirigeants occidentaux en ce qui concerne la guerre par procuration qu’ils mènent en Ukraine pour « affaiblir » la Russie et évincer son président, Vladimir Poutine.

Les États-Unis et l’Allemagne avaient clairement indiqué avant le sommet qu’ils bloqueraient l’admission de l’Ukraine au sein de l’OTAN parce qu’elle était en guerre avec la Russie. Ce message a été officiellement annoncé par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, mardi.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que l’OTAN avait pris une décision « absurde » et faisait preuve de « faiblesse ». Le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, n’a pas tardé à lui reprocher son manque de « gratitude ».

Si Kiev rejoint l’alliance militaire à ce stade, les membres de l’OTAN devront aller à la défense de l’Ukraine et combattre directement la Russie. La plupart des États occidentaux sont réticents à l’idée d’une confrontation directe avec une Russie dotée de l’arme nucléaire – et ils préfèrent la guerre par procuration qui ne coûte que du sang ukrainien.

Mais le fond de l’affaire, qui est encore plus abject, est occulté : C’est l’OTAN qui est responsable de la durée de cette guerre qu’elle utilise maintenant comme argument pour ajourner l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance militaire.

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L’OTAN a mis Kiev dans le pétrin sanglant dans lequel elle se trouve actuellement, mais elle n’est pas prête à l’aider à en sortir.

Après tout, c’est l’OTAN qui a tout fait pour séduire l’Ukraine à partir de 2008, en lui promettant une adhésion à terme – avec l’espoir non dissimulé qu’un jour, l’alliance serait une puissance militaire capable de menacer la Russie devant chez elle.

C’est le Royaume-Uni qui est intervenu quelques semaines après l’invasion russe de février 2022, vraisemblablement sur ordre de Washington, pour faire échouer les négociations entre Kiev et Moscou – des négociations qui auraient pu mettre fin à la guerre tout au début, avant que la Russie ne commence à s’emparer de territoires dans l’est de l’Ukraine.

Un accord à l’époque aurait été beaucoup plus simple qu’aujourd’hui. Très probablement, il aurait exigé de Kiev qu’il s’engage à rester neutre, plutôt que de chercher à s’intégrer secrètement à l’OTAN. Moscou aurait également exigé la fin des attaques politiques, juridiques et militaires du gouvernement ukrainien contre les populations russophones de l’est du pays.

Aujourd’hui, le principal obstacle à la conclusion d’un accord sera de persuader le Kremlin de faire confiance à l’Occident et de revenir sur l’annexion de l’est de l’Ukraine, à supposer que l’OTAN permette un jour à Kiev de reprendre les pourparlers avec la Russie.

Enfin, ce sont les membres de l’OTAN, en particulier les États-Unis, qui ont expédié d’énormes quantités de matériel militaire pour prolonger les combats en Ukraine, faisant ainsi exploser le nombre de morts dans les deux camps.

Un pétard mouillé

En bref, l’OTAN utilise maintenant la guerre même qu’elle a tout fait pour alimenter comme prétexte pour empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’alliance.

Par ailleurs, le message que l’OTAN a envoyé à Moscou est que la Russie a pris la bonne décision en envahissant l’Ukraine – si l’objectif, comme Poutine l’a toujours affirmé, est de garantir la neutralité de Kiev.

C’est la guerre qui a empêché l’Ukraine d’être complètement intégrée dans l’alliance militaire occidentale. C’est la guerre qui a empêché la transformation de l’Ukraine en une base avancée de l’OTAN, où l’Occident pourrait placer des missiles à tête nucléaire à quelques minutes de Moscou.

Si la Russie n’avait pas envahi le pays, Kiev aurait été libre d’accélérer le processus secret d’intégration à l’OTAN. Que doit donc conclure Zelensky de son exclusion de l’OTAN, après avoir enfoncé son pays dans la guerre au lieu de négocier sa neutralité ?

Jusqu’à présent, la « contre-offensive de printemps » tant vantée par l’Ukraine s’est transformée en un pétard mouillé, malgré le discours des médias occidentaux sur la « lenteur des progrès ». Et Moscou s’accroche aux territoires ukrainiens qu’elle a annexés.

Tant que Kiev ne pourra pas « gagner la guerre » – et il semble qu’elle ne le puisse pas, à moins que l’OTAN ne soit prête à combattre directement la Russie et à risquer une confrontation nucléaire – elle sera exclue de l’alliance militaire (*).

Ne vous attendez pas à ce que l’impasse dans laquelle se trouve l’Ukraine soit mise en lumière par les médias occidentaux qui semblent incapables de faire autre chose que de régurgiter les communiqués de presse de l’OTAN et de se réjouir de l’augmentation des profits du complexe militaro-industriel occidental.

Crimes de guerre

Une autre question épineuse est la décision prise la semaine dernière par l’administration Biden de fournir à l’Ukraine des armes à sous-munitions – de bombes si petites que, lorsqu’elles n’explosent pas, elles continuent de tuer et de mutiler des civils qui ne les voient pas, des dizaines d’années après la guerre.

Il arrive qu’un tiers des bombes n’explosent pas immédiatement, mais des semaines, des mois ou des années plus tard.

La décision de Washington fait suite à la fourniture récente par la Grande-Bretagne à l’Ukraine d’obus à l’uranium appauvri qui contaminent la zone avec une poussière radioactive pendant et après les combats. Les preuves recueillies dans des régions telles que l’Irak, où les États-Unis et la Grande-Bretagne ont tiré un grand nombre de ces obus, indiquent que les retombées peuvent se traduire par une augmentation des cancers et des malformations congénitales pendant des décennies.

L’année dernière, la Maison-Blanche s’est empressée de dénoncer l’utilisation des bombes à fragmentation comme un crime de guerre, quand c’était la Russie qui était accusée de les utiliser. Aujourd’hui, c’est Washington qui donne à Kiev les moyens de commettre ces mêmes crimes de guerre.

Plus de 110 États – mais évidemment pas les États-Unis – ont ratifié une convention internationale en 2008 interdisant les armes à sous-munitions. Nombre d’entre eux font partie de l’OTAN.

Compte tenu du taux élevé de « non explosion immédiate » des bombes à sous-munitions américaines, le président Joe Biden semble enfreindre la loi américaine en expédiant des stocks à l’Ukraine.

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La Maison Blanche ne peut déroger à la loi que si l’exportation de ces armes répond à un « intérêt vital pour la sécurité nationale des États-Unis ». Apparemment, Joe Biden estime que « l’affaiblissement » de la Russie – et la transformation de certaines parties de l’Ukraine en une zone de mort pour les civils pour les décennies à venir – est d’un intérêt vital pour la sécurité des États-Unis.

Une mesure palliative désespérée

Alors que le discours officiel veut nous faire croire que cette dernière escalade des États-Unis aide Kiev à « gagner la guerre », la vérité est tout autre. Joe Biden n’a pas hésité à admettre que l’Ukraine – et l’OTAN – sont à court d’armes conventionnelles pour lutter contre la Russie. Il s’agit donc d’une mesure palliative désespérée.

Bien que la plupart des membres de l’OTAN soient signataires de la convention sur l’interdiction des armes à sous-munitions, ils semblent tout à fait disposés à fermer les yeux sur la décision de Washington. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, qui a signé la convention lorsqu’il était ministre des affaires étrangères, a déclaré cette semaine que Berlin ne devait pas bloquer la livraison américaine, car cela « signerait la fin de l’Ukraine ».

En d’autres termes, le recours aux armes à sous-munitions est l’aveu même que c’est Kiev et ses partenaires de l’OTAN – et non Moscou – qui sont militairement affaiblis par la guerre.

Une fois de plus, une prétendue « guerre humanitaire » menée par l’Occident – souvenez-vous de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye et de la Syrie – est en train de se transformer en son contraire. Comme toutes les armes précédemment livrées à l’Ukraine, les bombes à fragmentation sont fournies pour retarder l’inévitable : la nécessité pour Kiev d’engager des pourparlers avec Moscou pour mettre fin aux combats.

Et chaque jour de retard que prennent ces pourparlers, l’Ukraine perd un peu plus de ses combattants et, potentiellement, un peu plus de son territoire.

L’horreur des bombes à fragmentation

Ce n’est pas comme si Washington ou le reste de l’OTAN ignoraient les effets de l’utilisation des bombes à sous-munitions. On estime que les États-Unis en ont largué 270 millions sur le Laos au cours de la « guerre secrète » qu’ils ont menée contre ce pays il y a plus d’un demi-siècle. Près de 80 millions d’entre elles n’ont pas explosé.

Depuis la fin des bombardements en 1973, au moins 25 000 personnes – dont 40 % d’enfants – auraient été tuées ou blessées par ces minuscules mines terrestres qui jonchent le territoire du Laos.

Plus récemment, les États-Unis ont utilisé des armes à sous-munitions lors de leurs invasions de l’Afghanistan et de l’Irak.

Hun Sen, premier ministre du Cambodge, qui a été bombardé aux côtés du Laos par les États-Unis pendant la guerre du Viêt Nam, a rappelé au monde cette semaine les horreurs qu’elles vont provoquer. Il a fait remarquer qu’un demi-siècle plus tard, le Cambodge n’avait toujours pas trouvé le moyen de détruire tous les explosifs : « Les vraies victimes seront les Ukrainiens », a-t-il déclaré.

Mais cet avertissement risque de tomber dans l’oreille d’un sourd en Ukraine. Zelensky, un dirigeant quasiment béatifié par les médias occidentaux, n’est pas étranger à l’utilisation des bombes à fragmentation.

Bien que les journalistes préfèrent mentionner leur utilisation par la Russie uniquement, les groupes de défense des droits de l’homme ont documenté les tirs d’armes à sous-munitions effectués par Kiev sur sa propre population dans l’est de l’Ukraine depuis 2014.

La nécessité de protéger les communautés russophones de l’est de l’Ukraine contre leur propre gouvernement – et contre les ultranationalistes ukrainiens de l’armée ukrainienne – a été l’une des principales raisons invoquées par Moscou pour lancer son invasion. Le New York Times a rapporté que Kiev avait utilisé des bombes à fragmentation l’année dernière sur un petit village ukrainien dans l’est du pays.

Selon une enquête de Human Rights Watch, les forces ukrainiennes ont également tiré des bombes à sous-munitions sur la ville ukrainienne d’Izium l’année dernière, tuant au moins huit civils et en blessant 15 autres.

Compte tenu de ces antécédents, Washington serait stupide de prendre pour argent comptant les assurances du gouvernement Zelensky selon lesquelles les bombes à fragmentation fournies par les États-Unis ne seront utilisées que contre les troupes russes.

Tout indique qu’elles seront probablement utilisées sur des zones civiles, dont l’est de l’Ukraine.

Deux poids, deux mesures

En public, les dirigeants européens tentent de se donner bonne conscience en laissant entendre que la fourniture de bombes à sous-munitions à Kiev répond à l’agression exceptionnelle dont est victime l’Ukraine, qui a besoin de ces munitions pour défendre son territoire contre l’agression et l’occupation russes.

Mais si c’est vraiment le critère de l’OTAN, il existe un autre État qui est lui aussi victime, et depuis bien plus longtemps, d’une agression exceptionnelle, et qui a tout autant besoin de ces munitions : la Palestine.

Comme l’Ukraine, les Palestiniens ont vu leur territoire confisqué par un ennemi implacable. Et comme l’Ukraine, les Palestiniens sont confrontés à des attaques militaires continues de la part d’une armée d’occupation.

Les forces d’occupation finissent toujours par commettre des crimes de guerre, comme l’a fait la Russie. Les Nations unies accusent l’armée russe de viols, de meurtres et de tortures, ainsi que d’attaques contre des infrastructures civiles.

La commission de crimes de guerre est inhérente à la tâche d’envahir le territoire souverain d’un autre peuple et de soumettre la population locale, comme l’ont prouvé les États-Unis et le Royaume-Uni en Irak et en Afghanistan.

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Il ne fait aucun doute que les actions d’Israël et de la Russie causent des souffrances indicibles. Mais la violence d’Israël est pire que celle de la Russie.

L’occupation israélienne a duré plusieurs décennies de plus que celle de la Russie et, tout au long de ces années, Israël a multiplié les crimes de guerre, notamment en créant des centaines de colonies de peuplement illégales défendues par les armes, exclusivement réservées aux Juifs sur des terres palestiniennes.

En outre, l’Ukraine était en proie à une guerre civile qui avait tué plus de 14 000 Ukrainiens avant que la Russie n’envahisse le pays. Une partie au moins des Ukrainiens – en grande partie la population d’origine russe de l’Est – a salué l’intervention de Moscou, du moins dans un premier temps. Il serait difficile de trouver un Palestinien qui souhaite qu’Israël ou ses colons occupent ses terres.

Quelqu’un au sein de l’OTAN envisage-t-il de fournir des armes à sous-munitions aux Palestiniens pour qu’ils puissent se défendre ? L’OTAN approuverait-elle le fait que les Palestiniens tirent des bombes à fragmentation sur des bases militaires israéliennes ou sur des colonies militarisées en Cisjordanie occupée ?

L’OTAN se contenterait-elle de la promesse des Palestiniens qu’ils ne tireraient pas ces munitions sur Israël, tout comme elle s’est contentée de la promesse de l’Ukraine qu’elle ne les tirerait pas sur la Russie ?

La réponse est dans la question. Dans le cas des Palestiniens, les États occidentaux ne se contentent pas de faire dans le deux poids deux mesures. Ils se font même l’écho d’Israël en condamnant les attaques conventionnelles palestiniennes contre les forces israéliennes.

Dangereuses illusions

Mais l’hypocrisie ne s’arrête pas là. Annalena Baerbock, la ministre allemande des affaires étrangères, a écrit la semaine dernière dans le Guardian que son pays avait commis une erreur en poursuivant une politique qu’elle a qualifiée de « diplomatie du chéquier ».

Berlin, a-t-elle ajouté, avait naïvement cru que l’interaction politique et économique avec l’Occident ferait « basculer le régime russe vers la démocratie ». Au lieu de cela, elle a conclu que « la Russie de Poutine restera une menace pour la paix et la sécurité sur notre continent et que nous devons organiser notre sécurité contre la Russie de Poutine, et non en collaboration avec elle ».

Selon Baerbock, l’Europe n’a d’autre choix que de mener une guerre sans fin contre la Russie ou d’imposer un changement de régime au Kremlin. Tout cela est une dangereuse absurdité.

Le fait que des analyses égocentriques et délirantes de ce type soient reprises par les médias occidentaux de manière aussi peu critique devrait les discréditer.

Baerbock laisse entendre que c’est Moscou qui nous a repoussés « malgré nos efforts pour construire une architecture de sécurité européenne avec la Russie ». Mais la Russie ne s’est jamais vue offrir la moindre place dans le parapluie de sécurité de l’Europe après l’effondrement de l’Union soviétique.

Cette situation contraste fortement avec le traitement réservé à l’Allemagne de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale. Le régime nazi à peine disparu, l’Allemagne a reçu une aide massive des États-Unis dans le cadre du plan Marshall pour reconstruire son économie et ses infrastructures, et elle a rapidement été adoptée par l’OTAN comme rempart contre l’Union soviétique.

L’effondrement de l’Union soviétique en 1991 a été traité de manière très différente. Il n’a pas été considéré comme une occasion de ramener la Russie dans le giron de l’OTAN.

Au contraire, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont refusé à la Russie un plan d’aide approprié et l’annulation des dettes de l’ère soviétique. L’Occident a préféré soutenir un président faible, Boris Eltsine, et l’a poussé à s’engager dans une privatisation tout azimut, une véritable « thérapie de choc », qui a ouvert la voie au pillage de l’économie russe par une nouvelle classe d’oligarques.

Des ambitions néfastes

Profitant que la Russie se vidait de sa substance économique, Washington s’est empressé d’isoler militairement son rival historique et d’intégrer les anciens États soviétiques dans la « sphère d’influence » des États-Unis par l’intermédiaire de l’OTAN.

Les administrations américaines successives ont développé et poursuivi avec zèle une politique étrangère d’une grande arrogance connue sous le nom de « domination mondiale à spectre complet » contre ses principaux grands rivaux, la Russie et la Chine.

La popularité de Poutine auprès des Russes s’est accrue au fur et à mesure qu’il se présentait – souvent uniquement de manière rhétorique – comme l’homme fort qui arrêterait l’expansion de l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie.

Contrairement à ce que prétend Baerbock, Moscou n’a pas été courtisée par une OTAN tenant à la main un « carnet de chèques » ouvert. Elle a été systématiquement et progressivement acculée. Elle a été transformée, petit à petit, en paria.

Il ne s’agit pas là de la simple opinion des « soutiens de Poutine ». La stratégie de l’OTAN a été analysée et critiquée à chaque étape par certaines des plus grandes figures de la politique étrangère américaine, de George Kennan, le père de la politique américaine de la guerre froide, à William Burns, l’actuel directeur de la CIA.

En 2007, alors qu’il était ambassadeur des États-Unis à Moscou, Burns a rédigé un câble diplomatique – révélé plus tard par Wikileaks – dans lequel il affirmait que « l’élargissement de l’OTAN et les déploiements de la défense antimissile américaine en Europe jouaient sur la peur classique des Russes d’être encerclés ».

Quelques mois plus tard, Burns a averti que le fait de proposer à l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN placerait Moscou dans une situation difficile et « sans issue ».

Washington a tout simplement ignoré les innombrables avertissements de ses propres fonctionnaires, car le maintien de la paix et de la stabilité en Europe n’était pas son objectif. Ce qu’il voulait c’était isoler et « affaiblir » Russie une bonne fois pour toutes.

L’administration Biden sait qu’elle joue avec le feu. L’année dernière, le président lui-même a invoqué spontanément le danger que la Russie, confrontée à une défaite en Ukraine qu’elle considérait comme existentielle, déclenche un « Armageddon » nucléaire.

Tragiquement, l’agressivité, la perfidie et la duplicité de l’OTAN signifient que la seule manière d’échapper à l’Armageddon pourrait bien être la déroute complète de l’Ukraine – et avec elle, la fin de la dangereuse ambition de Washington de parvenir à une domination mondiale à spectre complet.

Note :

* une situation impossible où l’on est empêché de faire une chose avant d’en avoir fait une autre que l’on ne peut pas faire avant d’avoir fait la première.

14 juillet 2023 – Middle East Eye – Traduction : Chronique de Palestine