La famine est officiellement déclarée dans Gaza, et elle est totalement le fait de l’État génocidaire

17 août 2025 - Des Palestiniens tentent de se frayer un chemin sous un soleil de plomb, dans l'attente de recevoir de la nourriture distribuée par une cuisine solidaire à Gaza City, alors que la famine sévit à Gaza en raison du blocus israélien. Selon le ministère de la Santé de Gaza, 11 personnes sont mortes de faim au cours des dernières 24 heures. Les Palestiniens continuent de risquer leur vie pour obtenir de la nourriture lors des distributions du GHF, où les gens sont régulièrement attaqués et tués - Photo : Yousef al-Zanoun / Activestills

Par Mondoweiss

La première autorité mondiale en matière de crises alimentaires a déclaré que la ville de Gaza, la plus grande province de la bande de Gaza, est officiellement en situation de famine. Si la communauté internationale n’intervient pas, la famine va se propager rapidement.

La plus grande autorité mondiale en matière de crises alimentaires a déclaré vendredi que la ville de Gaza, la plus grande province de la bande de Gaza, est officiellement en proie à une « famine provoquée par l’homme », et que d’autres zones de la bande assiégée vont suivre rapidement.

L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) soutenu par l’ONU a publié vendredi un rapport indiquant qu’à Gaza et dans les zones adjacentes, qui sont actuellement la cible d’attaques militaires israéliennes intensifiées, environ 30 % des familles sont confrontées à une famine catastrophique.

Selon l’IPC, plus de 500 000 personnes dans la bande de Gaza, soit environ un quart de la population, sont proches ou ont déjà atteint des niveaux catastrophiques de famine (phase 5 de l’IPC). Si la situation sur le terrain ne change pas rapidement, ce chiffre devrait passer à plus de 641 000 personnes, soit un tiers de la population, d’ici la fin septembre, tandis que le nombre de personnes en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC) devrait atteindre 1,14 million, soit 58 % de la population.

L’IPC a également déclaré qu’entre aujourd’hui et l’année prochaine, « au moins 132 000 enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë, soit le double des estimations de l’IPC de mai 2025. Cela comprend plus de 41 000 cas graves d’enfants présentant un risque élevé de décès ».

« Cette famine étant entièrement causée par l’homme, elle peut être stoppée et inversée. Le temps des débats et des hésitations est révolu, la famine est bien là et se propage rapidement. Il ne devrait y avoir aucun doute dans l’esprit de quiconque quant à la nécessité d’une réponse immédiate et à grande échelle. Tout nouveau retard, même de quelques jours, entraînera une augmentation totalement inacceptable de la mortalité liée à la famine », indique le rapport.

« Si un cessez-le-feu n’est pas mis en place pour permettre à l’aide humanitaire d’atteindre toute la population de la bande de Gaza, et si les approvisionnements alimentaires essentiels et les services de santé, de nutrition et d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) ne sont pas rétablis immédiatement, les décès évitables augmenteront de manière exponentielle », a-t-il poursuivi. L’IPC a également lancé un appel direct à la communauté internationale, affirmant que le monde « ne peut plus se permettre d’être détourné par des améliorations marginales à court terme ; l’ampleur de la crise exige une réponse soutenue et à grande échelle ».

Gazées, tabassées ou assassinées alors qu’elles voulaient simplement de la nourriture pour leurs familles

Le rapport publié vendredi a marqué la première fois que la famine était déclarée au Moyen-Orient.

L’IPC a averti que les gouvernorats de Khan Younis et Deir al-Balah à Gaza, qui connaissent déjà de graves pénuries alimentaires, atteindront le stade final de la famine, similaire à celui de la ville de Gaza, dans les semaines à venir.

Le rapport note également que les experts estiment que la situation dans le nord de la bande de Gaza, au nord de la ville de Gaza, est probablement similaire ou pire que la famine qui sévit actuellement dans la ville de Gaza, mais qu’en raison du manque d’accès au nord – dans des zones telles que Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun – et du manque de données disponibles, il n’a pas été possible de procéder à une classification officielle pour cette zone.

« Des mesures urgentes doivent être prises pour permettre une évaluation humanitaire complète dans cette province », indique le rapport.

Le rapport explique que les facteurs contribuant à la pénurie alimentaire catastrophique dans la région comprennent « la destruction des systèmes de production alimentaire locaux, l’imposition de restrictions sur les marchandises et le déplacement de la population loin des sources de nourriture ou des systèmes de production disponibles ».

Il note également que le peu d’aide que l’armée israélienne a autorisé à entrer à Gaza, en plus de l’aide aérienne fournie par certains pays arabes, est insuffisant pour combler les lacunes actuelles en matière de consommation alimentaire dans la bande de Gaza, et exprime sa « grave préoccupation » face aux « meurtres à grande échelle de civils qui tentent d’accéder aux livraisons de nourriture et à l’insuffisance de la planification, de la mise en œuvre et du suivi de la distribution privatisée de nourriture par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) ».

« Les cycles constants d’amélioration de l’accès humanitaire suivis de restrictions sévères, associés à de fortes disparités entre les populations vulnérables, ont exposé de nombreuses personnes à un risque accru d’effondrement rapide de leur état de santé et de nutrition.

Le nombre croissant de décès liés à la malnutrition indique que les plus vulnérables de la société commencent à succomber. Cette tendance devrait s’accentuer parmi les groupes vulnérables tels que les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques, avant de s’étendre à l’ensemble de la population », indique le rapport.

Les autorités gouvernementales de la bande de Gaza ont confirmé les conclusions du rapport. Le directeur du Bureau des médias du gouvernement à Gaza a déclaré que 1,2 million d’enfants dans la bande de Gaza sont effectivement entrés dans la cinquième phase de la famine, en raison de la fermeture continue des points de passage par l’armée israélienne et de l’interdiction d’importer les quantités nécessaires pour cette population importante.

Il a souligné que depuis le 27 mai 2025, Israël a commencé à autoriser l’entrée de dizaines de camions sous la pression internationale et médiatique. Cependant, seuls 14 % des besoins réels de la population ont été satisfaits, laissant le reste des habitants de Gaza sans nourriture.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au 22 août 2025, 273 personnes au total sont mortes de faim à Gaza, dont plus de 100 enfants.

Génocide à Gaza : comment stopper la famine ?

Le rapport publié vendredi fait suite à des mois d’avertissements lancés par les institutions sanitaires palestiniennes locales et mondiales, dont l’IPC lui-même, selon lesquels Gaza sombrait rapidement dans des conditions catastrophiques de famine et de malnutrition en raison du siège israélien.

Malgré cela, Israël continue de nier la réalité sur le terrain. En réponse au rapport publié vendredi, le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué qu’« il n’y a pas de famine à Gaza » et a accusé le rapport de l’IPC de s’appuyer sur « les mensonges du Hamas ».

Alors que le génocide à Gaza approche de ses deux ans, Israël a intensifié ses attaques, promettant une prise de contrôle militaire totale et l’occupation de la ville de Gaza d’ici le 7 octobre 2025.

Les habitants de la ville de Gaza affirment que l’invasion militaire a commencé et qu’elle a déjà entraîné la destruction totale de quartiers historiques entiers de la ville.

Le rapport de l’IPC publié vendredi a mis en évidence les plans militaires d’Israël dans la ville de Gaza, affirmant qu’ils aggraveraient considérablement la famine déjà catastrophique qui s’est installée.

« Bien qu’elle ne soit pas directement incluse dans les hypothèses de l’équipe d’analyse, [la prise de contrôle de la ville de Gaza] aurait un impact considérable sur l’intensité du conflit et l’ampleur des opérations militaires dans les gouvernorats du nord. Il faut s’attendre à des blessés, des morts et des déplacements de populations encore présentes dans le gouvernorat de Gaza. Toute réinstallation forcée de populations déjà fragilisées, en particulier à travers des zones militarisées vers le sud, aurait de graves conséquences sur ces familles en déplacement et à leur arrivée. Ces développements sont nettement plus graves que les hypothèses initiales utilisées par l’équipe d’analyse pour ses projections », indique encore le rapport.

22 août 2025 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine

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