À Gaza, on meurt de faim et du manque de soins

Fillette à Gaza ayant perdu un bras dans un bombardement israélien - Photo : UNICEF

Par EuroMed Monitor

Les décès parmi les personnes âgées, les enfants et les malades dans la bande de Gaza ont augmenté de manière alarmante en raison de la famine, de la malnutrition et du manque de soins médicaux, dans des conditions de vie créées par Israël pour mettre à bout la population palestinienne.

Ces conditions comprennent la famine délibérement provoquées, les souffrances extrêmes et la privation systématique de soins de santé, ainsi qu’un blocus total, qui font tous partie d’une campagne de génocide en cours depuis maintenant 19 mois consécutifs.

Euro-Med Human Rights Monitor a documenté la mort de 26 Palestiniens, dont neuf enfants, en seulement 24 heures.

Ces décès sont le résultat d’une politique délibérée d’Israël qui utilise la faim et le refus de soins comme armes pour tuer des civils palestiniens.

Le renforcement du blocus, en vigueur depuis le 2 mars, vise de manière disproportionnée les plus vulnérables et transforme cette catastrophe humanitaire d’origine humaine en un outil central d’extermination.

On constate une augmentation significative du nombre de décès parmi les personnes âgées, les enfants et les patients atteints de maladies chroniques en raison de la famine et de l’effondrement des services de santé dans la bande de Gaza.

Israël a méthodiquement démantelé le système de santé de la bande de Gaza en combinant siège et attaques directes, forçant des hôpitaux tels que l’hôpital européen de Gaza, dans le sud, et l’hôpital indonésien, dans le nord, à fermer complètement.

Toutes les autres structures médicales sont à peine opérationnelles.

L’absence d’un système efficace au sein du ministère de la Santé de Gaza pour surveiller ces décès signifie que beaucoup sont officiellement enregistrés comme étant dus à des « causes naturelles », alors qu’ils sont directement causés par des politiques délibérées de famine et l’effondrement systématique du système de santé.

Euro-Med Monitor note que le schéma évident de meurtres intentionnels commis par Israël est interdit par le droit international humanitaire et pénal.

L’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor a recueilli des témoignages poignants de personnes âgées déplacées de force, alors qu’elles mouraient de faim, en vertu des ordres d’évacuation israéliens.

« Je vis dans une tente près de ma maison détruite à Abasan al-Kabira, à l’est de Khan Younis », a déclaré Abdel Salam Qudeih (76 ans). « L’armée a publié une carte nous ordonnant d’évacuer. Je ne pouvais rien emporter. J’ai marché pendant trois heures sans avoir mangé de toute la journée, jusqu’à ce que j’atteigne Al-Mawasi en mauvaise santé. Je n’ai même pas pu emporter mes médicaments pour ma maladie chronique. »

L’artiste Samir al-Kabariti, un homme âgé du quartier de Shuja’iyya à Gaza, a été vu en larmes alors qu’il fuyait dans un fauteuil roulant. « Je n’ai pas mangé depuis deux ou trois jours », a-t-il déclaré à Euro-Med Monitor. « Je veux juste un morceau de pain. »

Widad al-Sumairi (73 ans) a fui Al-Qarara, au nord-est de Khan Younis, avec la famille de son fils, marchant plusieurs kilomètres sans emporter quoi que ce soit. « Nous n’avons plus rien à manger », a-t-elle déclaré. « Depuis des jours, nous mangeons à moitié. Les enfants sont déshydratés. Le déplacement a aggravé nos souffrances. Pourquoi sommes-nous affamés et déplacés encore et encore ? Que quelqu’un nous aide, s’il vous plaît. »

Il n’y a aucune preuve tangible de l’aide qu’Israël prétend avoir autorisée. Le premier jour, seuls cinq camions auraient pénétré dans la bande de Gaza. On ignore toujours si ces camions, qui ne transportaient que des compléments alimentaires et des linceuls, ont atteint la bande de Gaza ou s’ils sont toujours bloqués au barrage militaire de Kerem Shalom.

Selon les Nations unies, cette aide est « une goutte d’eau dans l’océan » par rapport aux besoins urgents de la population.

La situation est aggravée par les bombardements israéliens incessants, qui détruisent les maisons, les abris et les maigres réserves alimentaires chaque fois que les habitants sont déplacés de force.

Les familles ne fuient donc pas seulement les bombardements, mais doivent également faire face à la menace de la famine à chaque nouveau déplacement.

Les actes susmentionnés constituent certains des crimes les plus graves au regard du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui qualifie d’« homicide volontaire » le fait de causer la mort par des moyens tels que la privation de nourriture et de soins médicaux.

Ces actes constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité lorsqu’ils sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre des civils, ce qui décrit clairement les actions d’Israël dans la bande de Gaza.

Les actions d’Israël répondent également aux critères juridiques du génocide, notamment le fait de tuer et d’infliger des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des membres d’un groupe protégé et d’imposer délibérément des conditions d’existence destinées à provoquer, en tout ou en partie, la destruction physique de ce groupe.

Ce génocide fait rage depuis plus de 19 mois, Israël visant clairement la population civile de la bande de Gaza.

La crise humanitaire dans l’enclave assiégée a désormais atteint des proportions catastrophiques. La famine touche actuellement non seulement les plus vulnérables, mais tous les segments de la société, dans un contexte d’effondrement quasi total des services essentiels et d’absence de produits de première nécessité tels que la nourriture, les soins de santé et les abris.

Le blocus illégal imposé par Israël, qui existait avant le début du génocide en octobre 2023 mais qui s’est aggravé depuis lors, ainsi que les restrictions systématiques à l’aide humanitaire et la destruction délibérée du système de santé de la bande de Gaza, en particulier au cours des 70 derniers jours, ont causé des destructions irréversibles.

La population de la bande de Gaza, qui compte plus de deux millions de personnes, est confrontée à des conséquences sanitaires généralisées.

Le mécanisme israélo-américain actuellement proposé pour l’aide humanitaire dans la bande de Gaza n’est rien d’autre qu’une nouvelle manœuvre visant à prolonger le blocus illégal en cours. Il cherche à présenter sous un jour nouveau le crime de famine en utilisant un cadre trompeur, soi-disant « humanitaire », légitimant ainsi de manière fallacieuse le recours continu à la famine comme arme de génocide.

Le plan israélo-US pour Gaza est une véritable horreur dystopique

Tous les États, individuellement et collectivement, doivent assumer leurs responsabilités juridiques et agir de toute urgence pour mettre fin au génocide.

Cela implique de prendre toutes les mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens et lever immédiatement le blocus illégal de la bande de Gaza, seule voie viable pour mettre fin à l’aggravation de la crise humanitaire et garantir l’acheminement sans entrave de l’aide vitale.

Tout nouveau retard dans la levée du siège constitue une poursuite des violations graves du droit international humanitaire, aggravant les conséquences catastrophiques et incontrôlables.

Tant que la communauté internationale n’aura pas contraint Israël et ses alliés les plus puissants à changer de cap, plus de deux millions de civils dans la bande de Gaza seront retenus en otages, affamés, déshydratés et privés de soins médicaux, en violation directe de leurs droits fondamentaux à la vie et à la dignité.

La communauté internationale doit imposer des sanctions économiques, diplomatiques et militaires à Israël et à ses alliés les plus proches pour les violations systématiques et graves du droit international susmentionnées.

Ces sanctions comprennent un embargo total sur les armes, y compris l’interdiction des exportations, des biens à double usage et de la coopération militaire ; la suspension de toute forme de soutien politique, financier et militaire ; le gel des avoirs des responsables israéliens impliqués dans des crimes contre les Palestiniens ; l’imposition d’interdictions de voyager à tous les responsables ; et la suspension des privilèges commerciaux et des accords bilatéraux qui confèrent à Israël des avantages économiques lui permettant de poursuivre ses crimes.

En outre, la Cour pénale internationale (CPI) doit accélérer ses enquêtes et délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre de tous les responsables israéliens impliqués dans des crimes internationaux commis dans la bande de Gaza.

Ces crimes doivent être officiellement reconnus et traités comme des actes de génocide. Il est rappelé aux États parties au Statut de Rome leur obligation légale de coopérer pleinement avec la Cour, de veiller à l’exécution des mandats d’arrêt et de traduire les auteurs en justice, c’est-à-dire de mettre fin à leur impunité persistante.

La communauté internationale doit immédiatement remplir ses obligations juridiques et morales en s’attaquant à la cause profonde des souffrances et de l’oppression du peuple palestinien, qui persistent depuis 77 ans : le régime d’apartheid imposé aux Palestiniens par l’entreprise coloniale israélienne.

Afin de garantir les droits des Palestiniens à la liberté, à la dignité et à l’autodétermination en vertu du droit international, la communauté internationale doit agir pour mettre fin à l’occupation illégale d’Israël.

Euro-Med Monitor réaffirme qu’Israël doit être contraint de lever son blocus illégal de la bande de Gaza, que tous les auteurs de crimes commis contre les Palestiniens dans la bande de Gaza doivent être tenus responsables, et que la justice et les réparations pour les victimes palestiniennes doivent être garanties.

21 mai 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine

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