Gaza brûle ! Comment la haine sioniste alimente le génocide

22 septembre 2025 - Les secours tentent d'éteindre un incendie qui s'est déclaré après les attaques israéliennes contre une maison appartenant à la famille Al-Shawa au carrefour de Samer, dans la ville de Gaza - Photo : Khames Alrefi / AA

Par Jamal Kanj

« Gaza brûle », deux mots qui hanteront la conscience humaine longtemps après que les braises se seront éteintes.

Le ministre israélien de la Guerre, Israel Katz, a déclaré avec l’arrogance sioniste qui le caractérise : « Gaza brûle ».

Ses propos n’étaient pas un rapport de guerre ni un compte rendu mesuré des progrès militaires. Il s’agissait d’une fanfaronnade, presque jubilatoire, comme si l’incinération d’une ville, une chambre à gaz pour un million d’êtres humains, définissait la notion israélienne de réussite militaire.

Ces deux mots résument la vérité intrinsèque du projet israélien depuis 1948 : un État qui a bâti son identité même sur la destruction de la vie palestinienne et qui se vante d’avoir réduit en ruines des villages entiers après avoir chassé ou massacré leurs habitants.

Les responsables israéliens affirment que brûler Gaza garantira la « victoire », comme ils l’avaient déjà dit avant d’attaquer Rafah.

En 2024, Benjamin Netanyahu avait décrit l’invasion de la ville de Rafah comme indispensable pour remporter la « victoire totale ».

Gaza ville : devoir choisir entre la mort et l’enfer

Le 10 février 2024, il a déclaré à l’émission This Week sur ABC que « la victoire est à portée de main », qualifiant Rafah de « dernier bastion » de la résistance.

Deux semaines plus tard, dans une interview accordée à CBS, Netanyahu a réitéré ses propos précédents. Il a déclaré à Margaret Brennan que « la victoire totale est notre objectif, et la victoire totale est à portée de main — pas dans quelques mois, ni dans quelques semaines, mais dès que nous aurons commencé l’opération ».

Pourtant, un an et demi plus tard, et après chaque soi-disant bataille finale, la « victoire totale » n’est toujours qu’un mirage. Netanyahu poursuit toujours le même fantôme, changeant sans cesse ses objectifs, passant des massacres à la famine, et à chaque fois, la réalité dévoile ses mensonges.

En mai 2025, il a révisé la définition de la « victoire totale » pour y inclure la destruction de la ville de Gaza, insistant : « Nous remporterons une victoire totale à Gaza », et affirmant que « la prise de contrôle de Gaza est nécessaire pour remporter la victoire ».

L’ampleur des ravages en dit long. Gaza a été pilonnée depuis les airs, la mer et la terre avec une telle férocité que les responsables de l’ONU et les habitants la qualifient de « folie », la scène étant « tout simplement cataclysmique ». Près de la moitié de la population de la ville a été déplacée, mais la majorité n’a nulle part où aller.

Les seuls qui sont restés dans les ruines sous les bombes israéliennes, sont ceux qui ne pouvaient pas s’enfuir, notamment parce qu’ils sont trop pauvres pour payer le transport ou même acheter une tente. Contraints par Israël d’évacuer les abris désignés par l’ONU, ils subissent les bombardements sans aucune protection.

« Nous ne partons pas, car ce serait comme fuir la mort pour aller vers la mort », a déclaré Um Mohammad, du quartier de Sabra. Ses mots reflètent l’horrible choix auquel sont confrontés les habitants de Gaza : risquer d’être ensevelis sous les décombres de sa maison ou sur les routes de la mort de Gaza.

Netanyahu, assailli par des accusations de corruption et entouré de ministres nationalistes juifs, a redoublé d’efforts dans sa stratégie maximaliste, rejetant les conseils de ses propres chefs militaires. Son plan est sans équivoque : prolonger la guerre, quel qu’en soit le coût humain, afin de retarder sa chute politique.

Netanyahu n’a rien à perdre à poursuivre le génocide, et tout à gagner à nourrir l’arrogance sioniste qui anime son gouvernement raciste. Gaza n’est pas une zone de guerre ; c’est la dernière carte qui reste à Netanyahu pour assurer sa survie politique.

L’expression « Gaza brûle » révèle plus qu’une opération militaire, elle renvoie à une idéologie. Depuis des décennies, Israël utilise le feu comme arme et comme métaphore : incendie des maisons à Lydda et Deir Yassin en 1948, incendie des maisons en Cisjordanie en 2025, et aujourd’hui réduction en cendres de quartiers entiers de Gaza.

Chaque enfer est présenté comme un acte nécessaire pour la « sécurité », mais en réalité, l’objectif est toujours le même : effacer les Palestiniens de la carte, physiquement et politiquement.

Ce n’est pas un hasard s’ils choisissent de décrire l’annihilation de Gaza en termes de feu, de flammes, d’incendie. Le feu purge, le feu consume et ne laisse rien derrière lui. Les propos de Katz exposent cette ambition avec une brutalité sans équivoque : il ne s’agit pas seulement de vaincre la résistance, mais d’effacer un peuple.

L’incendie et la destruction des villages palestiniens en 1948 n’étaient pas une conséquence involontaire, mais une stratégie sioniste délibérée d’éradication. Aujourd’hui, les flammes qui consument Gaza ont la même logique et le même objectif barbare.

La connivence entre le fascisme et le sionisme a une longue histoire

Le génocide à Gaza érode ce qui pouvait subsister de la légitimité morale d’Israël. L’Association internationale des chercheurs sur le génocide et la Commission d’enquête des Nations unies ont conclu, séparément, qu’Israël avait commis un génocide à Gaza.

Les apologistes israéliens ont de nouveau crié à l’« antisémitisme », mais le poids des preuves est en train de faire pencher la balance dans l’autre sens.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié ce qui se passe à Gaza de « moralement, politiquement et juridiquement intolérable ». Même l’Union européenne, bien que trop tardivement, envisage de suspendre ses privilèges commerciaux avec Israël.

Pendant des décennies, Israël s’est appuyé sur les gouvernements occidentaux pour échapper à ses responsabilités. Mais leur soutien diminue. La sauvagerie et l’ignominie d’un État qui se vante que « Gaza brûle », alors que les enfants qu’il affame n’ont plus que la peau sur les os, et que les corps des civils qu’il a massacrés se décomposent sous les décombres, ne peuvent plus être dissimulées.

Le projet, qu’on pouvait autrefois masquer par le soi-disant « brouillard de la guerre », est désormais clair aux yeux de tous : il s’agit de la punition collective de tout un peuple, cyniquement dissimulée sous l’étendard de « victime » qu’arbore Israël.

Mais Israël se berce d’illusions en croyant qu’en réduisant Gaza en cendres, il mettra fin à toute résistance à son occupation.

L’histoire nous enseigne le contraire.

Lorsque la résistance se forge dans le creuset de l’injustice, aucune catastrophe ne parvient pas à l’éteindre ; elle l’intensifie au contraire. Les orphelins grandiront et les déplacés n’oublieront pas. Les Palestiniens, ne céderont pas aux sionistes ; ils se soulèveront à nouveau pour affronter leurs bourreaux ; ils n’abandonneront pas leurs maisons pour aller ailleurs voler la terre d’autrui.

« Gaza brûle », deux mots qui hanteront la conscience humaine longtemps après que les braises se seront éteintes.

Ce qu’Israël célèbre, les Palestiniens le subissent depuis des générations : chacun d’entre eux a souffert d’une forme ou une autre de la Nakba, depuis les ruines fumantes de 1948 jusqu’aux massacres de Sabra et Chatila au Liban en 1982, en passant par les ruines de Gaza et de la Cisjordanie en 2025.

Ce qui brûle en réalité, ce sont les prétentions morales d’Israël, et avec elles, celles de la civilisation occidentale.

La « victoire totale » de Netanyahu « brûle » chaque vie palestinienne à Gaza, étape par étape. En Cisjordanie, des foules armées de jeunes sionistes brûlent des oliveraies et terrorisent les familles palestiniennes. Mais Netanyahu ne perdra rien à massacrer les Palestiniens, tant qu’il réussira à attiser les flammes de la haine sioniste.

23 septembre 2025 – The Palestine Cronicle – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet

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