
Combattant du Hezbollah, le mouvement de la résistance libanaise, division du Liban-sud - Image : Capture vidéo
Par Abdel Bari Atwan
Le Hezbollah ne permettra pas son désarmement… Il se prépare à la guerre. L’axe de la résistance revient en force ! Et les surprises seront de taille… Voici pourquoi.
Le premier responsable du groupe parlementaire du Hezbollah, Hassan Diab, a affirmé que le désarmement du Hezbollah sous la pression israélienne et américaine serait un suicide, une trahison de la souveraineté nationale et un cadeau à l’État occupant.
Cela signifie que la résistance au Liban a pris la décision de faire face au complot visant à la désarmer, quel qu’en soit le prix.
Le duo libanais, représenté par le président Joseph Aoun et son Premier ministre Nawaf Salam, a accepté le document américain remis par l’émissaire américain Tom Brack.
Par son engagement de désarmer le « Hezbollah » avant la fin de l’année, il n’a pas seulement agi de manière précipitée, mais s’est également rendu complice du complot et a choisi d’en être l’instrument, au risque de déclencher une guerre civile.
Si l’émissaire américain Amos Hochstein a réussi à tromper les Libanais en faisant passer un cessez-le-feu piégé, après le bombardement intensif de la banlieue sud, précédé d’un plan de guerre fait d’assassinats et d’attentats, il est certain que son successeur Barak échouera dans son projet d’anéantir la résistance en lui coupant les ongles et les crocs, et à faire entrer le Liban dans le giron de l’infecte normalisation.
24 novembre 2024 – Les Médias militaire de la Résistance Islamique au Liban ont publié une vidéo des tirs missiles Fajr 3 et Fadi 1 ayant visé la base navale de l’armée d’occupation israélienne à Haïfa.
Ceux qui menacent la paix et la sécurité au Liban ne sont pas ceux qui manifestent pacifiquement à moto dans la banlieue sud en scandant des slogans de résistance et de dignité, mais ceux qui veulent transformer le Liban en une Riviera israélienne, sans souveraineté ni dignité, après l’avoir noyé dans un lac de sang innocent.
Le désarmement signifie la perte de la souveraineté et de l’identité nationale arabe et islamique, tout comme cela s’est produit en Irak et en Libye sous le prétexte de la dite démocratie, de la lutte contre la tyrannie, de la promotion des valeurs des droits de l’homme, de la prospérité économique et de la paix civile.
La jeune direction politique et militaire du Hezbollah a fait preuve d’une grande lucidité en refusant de tomber dans ce piège israélien, masqué derrière une opération américaine.
La résistance libanaise a retrouvé sa santé et a remis de l’ordre dans ses affaires. Elle est désormais en état de préparation militaire et morale maximale pour affronter l’ennemi américano-israélien et tous ses agents, tant à l’intérieur du Liban que dans le monde arabe.
Sinon, comment aurait-elle pu adopter cette position honorable et d’une totale sincérité, face au complot de désarmement et à ses conséquences ?
Nous sommes bien conscients de la différence entre la première guerre civile, qui a duré 15 ans, et le soutien direct apporté par les États-Unis et l’État d’occupation à ceux qui veulent désarmer la résistance, et le fait qu’ils étaient contre les armes non libanaises, c’est-à-dire palestiniennes.
Mais les circonstances ont changé dans la deuxième guerre rampante, car l’objectif est désormais les armes libanaises nationales, le pilier de la résistance et de la dignité.
Les instruments des États-Unis et d’Israël au Liban ne sortiront pas vainqueurs d’une guerre prochaine, mais ils en paieront le prix fort, tout comme leurs oncles à Washington et à Tel-Aviv.
Les honnêtes gens de l’armée libanaise, qui constituent la majorité, ne se laisseront pas entraîner dans la guerre complotée pour désarmer la résistance, mais se tiendront dans ses tranchées et se battront avec honneur et courage.
Le retrait des ministres du duo chiite nationaliste de la réunion « nuisible » du gouvernement libanais, dont la question du désarmement figurait en tête de l’ordre du jour, lui a retiré toute légitimité et l’a empêchée de représenter la grande majorité du peuple libanais, tout comme elle a retiré toute légitimité à l’accord de Taëf, symbole de la paix civile et de la coexistence au Liban, accord qui a sauvé le Liban et préservé son unité nationale en légalisant les armes du « Hezbollah », en l’exemptant du désarmement et en lui accordant l’honneur de continuer à résister à la menace israélienne.
L’effondrement de l’accord de Taëf – qui sera effectif dès le premier coup de feu entre la résistance et ceux qui complotent pour la désarmer – signifie la disparition de toutes les autres clauses de cet accord, notamment la composition confessionnelle qui prévaut aujourd’hui et la répartition « inéquitable » des postes élevés, en particulier la présidence de l’État et du gouvernement.
Les États-Unis ne sont pas « à l’abri » des défaites, et il en va de même pour « Israël ». Les premiers ont été vaincus en Irak et en Afghanistan, et enfin au Yémen, où les combattants les ont humiliés et ont brisé leur prestige militaire en coupant le nez de leurs porte-avions et de leurs destroyers.
Quant aux seconds, Israël, ils ont été vaincus deux fois au Liban seulement, la première en 2000, la deuxième lors de la guerre de la dignité en 2006, et la troisième dans la bande de Gaza aux mains des combattants des Brigades Al-Aqsa et des Saraya Al-Quds.
Celui qui a échoué dans une guerre qui est entrée dans son vingt-troisième mois pour désarmer la résistance à Gaza, ne réussira pas à désarmer le « Hezbollah ».
Et dans la guerre de 12 jours avec l’Iran où les missiles « Khyber », « Fath » et « Sejong » ont lourdement frappé les grandes villes telles que Tel-Aviv, Haïfa, Ashkelon, Safed et Ashdod, et ont complètement fermé le port d’Eilat, Israël à été contraint de quémander un cessez-le-feu.
En conclusion, nous souhaitons que le président libanais et son Premier ministre reviennent immédiatement sur leur décision de désarmer la résistance afin de sauver le Liban, et qu’ils reviennent à l’alliance de l’armée, du peuple, de la résistance, qui a préservé la souveraineté et la paix civile au Liban.
Qu’ils ne tombent pas une seconde fois dans le piège de la destruction américano-israélienne, en tirant les leçons des autres pièges tendus en Libye, en Irak et enfin en Syrie.
Israël et les États-Unis ont perdu toutes leurs dernières guerres, bien qu’ils les aient multiplié en Palestine, en Irak, au Liban et en Iran. Il est peut-être utile de rappeler la grande victoire sur Israël le « dimanche glorieux » où les missiles précis du Hezbollah ont frappé le cœur de Tel Aviv et la salle des opérations de l’armée israélienne, et le siège de la plus grande base d’espionnage au monde, le quartier général de l’unité 8200.
Ces missiles bénis sont toujours là, au moins 7500 d’entre eux, et leur fabrication a repris sous la direction d’une jeune génération de responsables qui a pris toutes les mesures nécessaires pour que chaque jour de survie de l’État d’occupation soit à inscrire sur le calendrier…
Auteur : Abdel Bari Atwan
* Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai al-Yaoum. Il est l’auteur de L’histoire secrète d’al-Qaïda, de ses mémoires, A Country of Words, et d’Al-Qaida : la nouvelle génération. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan
9 août 2025 – Raï-al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine
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