Qui étaient les 49 Palestiniens tués par les Israéliens dans l’attaque sur Gaza en août 2022 ?

Dalia Yasser Al-Nabahin, âgée de 13 ans, tuée en même temps que ses deux jeunes frères et son père

Par Tareq S. Hajjaj

Quarante-neuf Palestiniens, dont 17 enfants, ont été assassinés lors de l’assaut israélien de trois jours sur Gaza, du 5 au 7 août 2022. 49 vies volées, 49 destins brisés.

Au cours de l’assaut israélien de trois jours sur Gaza entre le 5 et le 7 août 2022, désormais connu sous le nom d’opération Breaking Dawn, 49 Palestiniens ont été tués, dont 17 enfants. Depuis la fin des combats, l’équipe de Mondoweiss a documenté chaque frappe des forces aériennes israéliennes et entrepris de sauvegarder la mémoire des Palestiniens qui ont été assassinés par Israël au cours de cette agression, y compris en interviewant plusieurs membres de leurs familles.

Les frappes aériennes israéliennes à Gaza, rendaient tout déplacement d’un endroit à l’autre extrêmement dangereux, car le simple fait de s’aventurer hors de chez vous faisait de vous la cible des bombardements israéliens.

L’armée israélienne considérait qu’il était légitime de frapper tout ce qui bougeait sur le terrain, et bon nombre des personnes assassinées au cours de cette invasion étaient tout simplement assises devant leur maison – et pas du tout des combattants, selon Mondoweiss.

Cette nouvelle série d’attaques prouve qu’ « il n’y pas de sécurité pour ceux qui vivent sous occupation à Gaza », témoigne Saleh Tahrawi, le père d’un martyr de 30 ans tué lors des récentes frappes aériennes.

« Que vous vous abritiez dans votre maison en espérant survivre à la guerre, ou que vous combattiez Israël sur les lignes de front, vous serez tué dans les deux cas. Les maisons à Gaza sont plus dangereuses que les champs de bataille ». Tahrawi a perdu sa fille alors qu’elle s’était mise à l’abri dans sa maison.

Vous trouverez ci-dessous le profil de chaque personne assassinée au cours de l’offensive. Les histoires des personnes assassinées se succèdent dans l’ordre où elles ont été tuées, avec le jour, l’heure et l’emplacement de la frappe aérienne qui a mis fin à leur vie.

Vendredi 5 août

Carte du premier jour des bombardements israéliens – Dix Palestiniens tués

Vendredi après-midi, l’armée de l’air israélienne a lancé son offensive sur Gaza, menant plusieurs frappes aériennes simultanées à travers la bande. L’armée israélienne a déclaré que ces frappes visaient les dirigeants et les cibles militaires du mouvement palestinien du Jihad islamique (PIJ).

La plupart des combattants et dirigeants connus du PIJ qui ont été tués dans les premières frappes aériennes vendredi après-midi n’étaient pas engagés dans le combat lorsqu’ils ont été frappés, et ne se doutaient pas que les frappes aériennes allaient cibler leurs maisons ou les zones résidentielles où ils se trouvaient, causant la mort d’un grand nombre de civils dont plusieurs enfants.

Lieu de la frappe aérienne : Quartier Al-Shuja’iyya, à l’est de la ville de Gaza, près de la mosquée Shuhada Al-Shuja’iyya.
Heure (approximative) : 4:30 – 5:00 p.m.
Bilan des victimes : 3, dont une fillette de 5 ans.

1. Alaa Qaddoum, 5 ans

Alaa Qaddoum, 5 ans, pose pour une photo après la remise de son diplôme de jardin d’enfants

Alaa a récemment fêté la fin de sa dernière année à l’école maternelle, et ses parents disent qu’elle était impatiente de rentrer en primaire, à la fin du mois.

Elle avait déjà préparé son sac d’école, ses crayons et ses cahiers.

Alaa appartient à une famille de six personnes, et est l’aînée de ses quatre frères et sœurs. Son père, Abdullah Qaddoum, a été grièvement blessé dans la même frappe aérienne.

La mosquée Al-Shuja’iyya n’est qu’à une cinquantaine de mètres de sa maison.

Vendredi après-midi, Alaa était avec son père, en route pour la maison de ses grands-parents, lorsque la frappe aérienne a visé son père et un parent de la famille, Yousif.

2. Imad Shallah, 50 ans

Imad Shallah

Imad est le muezzin de la mosquée Al-Shuja’iyya, et le chef d’une famille de six personnes.

Selon sa famille, il passait une grande partie de son temps à la mosquée, à nettoyer et préparer le lieu pour la congrégation locale.

La mosquée n’était située qu’à quelques dizaines de mètres de sa maison.

Avant d’être tué, Imad attendait le versement d’une aide financière du ministère des Affaires sociales de Gaza, afin de pouvoir contribuer à payer les traitements ophtalmologiques de son fils Muhammad, âgé de 19 ans, qui souffre de problèmes de rétine.

Imad était assis sur les marches de la mosquée lorsque la frappe aérienne israélienne a visé deux personnes – l’une a été tuée (Yousif Qaddoum, 24 ans) et l’autre grièvement blessée (Abdullah Qaddoum, 31 ans) à l’extérieur de la mosquée.

Imad a été tué par des éclats de la bombe.

3. Yousif Qaddoum, 24 ans

Yousif Qaddoum

En 2002, Israël a assassiné son père, Salman, 24 ans, au même âge que lui.

Yousif est graphiste et travaillait pour soutenir sa mère tout comme son frère unique Hussam, qui travaille comme chauffeur.

Il avait également l’habitude de concevoir de nombreuses affiches et bannières pour le PIJ dans la ville de Gaza.

Des habitants et des membres de sa famille ont déclaré à Mondoweiss qu’il était très impliqué dans sa communauté locale et qu’à chaque événement dans son quartier, il était le premier à offrir son aide.

Bien qu’affilié au PIJ, Yousif n’était pas armé ni engagé dans un combat lorsqu’il a été tué.

Lieu de la frappe aérienne : Quartier Al-Rimal, ville de Gaza
Heure (approximative) : 4:30 – 5:00 p.m.
Bilan des victimes : 1

4. Tayseer Mahmoud Al-Jabari, 50 ans

Tayseer Mahmoud Al-Jabari

Tayseer al-Jabari était un dirigeant du PIJ dans le nord de Gaza.

Ces dirigeants gardent souvent leurs informations personnelles secrètes, même auprès de leurs propres parents.

Ils n’ont pas d’adresse connue, et les gens ne parlent pas d’eux ni de leur famille pour ne pas révéler des détails.

La plupart du temps, leurs familles n’apparaissent pas au public.

Il a été pris pour cible dans une zone résidentielle, près de son domicile dans le quartier d’al-Rimal, dans la ville de Gaza.

Localisation de la frappe aérienne : Plusieurs frappes ont ciblé des sites du Jihad islamique dans les quartiers d’al-Zeitoun et d’al-Shujaiyya, à l’est de la ville de Gaza, ainsi qu’à Khan Younis, dans le sud de Gaza.
Heure (approximative) : 17h00 – 18h00
Bilan : 2 morts

5. Ahmad Mazen Azzam, 25 ans

Ahmad Mazen Azzam

Ahmad s’est fiancé seulement trois jours avant sa mort, et son mariage devait avoir lieu en septembre.

“Il était tellement heureux et comblé par la nouvelle vie qu’il s’apprêtait à vivre”, a déclaré son père Mazen à Mondoweiss.

Ahmad avait travaillé sans relâche avec des ouvriers du bâtiment sur l’appartement dans lequel il allait s’installer avec sa femme après le mariage.

Ahmad est l’un des onze membres de la famille.

Il était ouvrier du bâtiment et travaillait sur différents chantiers la plupart des jours de la semaine.

Sa famille a déclaré que l’un de ses plus grands souhaits était de fonder sa propre famille et de leur assurer un bon avenir. “Il rêvait de devenir père. Il aimait les enfants et avait hâte de jouer avec les siens un jour”, a poursuivi Mazen.

Il a été tué par une frappe aérienne israélienne vendredi, à l’est de la ville de Gaza, à la frontière entre Israël et la région d’Al-Zaytoun, sur un site militaire du PIJ.

6. Salama Muhareb Abed, 38 ans

Salama Muhareb Abed, 38 ans, avec ses enfants
Il était le père de quatre enfants et on dit de lui qu’il était “humble, gentil et très apprécié”.

Il a étudié la comptabilité, mais a décidé de devenir un combattant de la résistance avec le PIJ.

C’est un chef du Jihad islamique bien connu à Gaza, et beaucoup le vénéraient pour avoir consacré sa vie à lutter contre l’occupation israélienne.

Il a été pris pour cible à l’est d’Al-Shuja’iyya alors qu’il était en service dans les Brigades Al-Quds, la branche militaire du PIJ.

Localisation de la frappe aérienne : Plusieurs frappes aériennes ont été enregistrées pendant cette période, à Khan Younis au sud et à Beit Lahia au nord.
Heure (approximative) : 19h00 – 20h00
Nombre de morts : 4, dont un enfant de 11 ans

7. Muhammad Hasan Al-Bayok, 36 ans

Muhammad Hasan Al-Bayok, 36 ans
Il était le père de trois filles et d’un fils, et toute sa famille, composée de 10 personnes, l’aimait beaucoup.

Sa mère Yasmin a déclaré à Mondoweiss : « Il n’a jamais rien dit de blessant ».

Ces amis, ses voisins et sa famille parlent de Muhammad comme d’une personne très gentille qui pouvait toujours mettre un sourire sur le visage des membres de sa famille.

“La dernière fois qu’il a quitté la maison, j’ai senti quelque chose de différent chez lui. Il nous a serrés dans ses bras en nous disant au revoir. Mon cœur s’est brisé ce jour-là, en réalisant qu’il ne reviendrait pas à la maison”, a déclaré Yasmin.

Muhammad a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne visant un site militaire du PIJ à Khan Younis.

8. Muhammad Ahmad Al-Madhon, 26 ans

Muhammad Ahmad Al-Madhon, 26 ans

Muhammad était membre d’une famille de huit personnes.

Il travaillait comme ouvrier du bâtiment pour aider à subvenir aux besoins de sa famille, qui dépendait principalement du soutien financier du ministère des Affaires sociales à Gaza.

Sa mère a raconté à Mondoweiss qu’il passait son temps libre avec elle et qu’il la réveillait tous les matins pour la prière et le petit-déjeuner.

Il a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne sur un site militaire du PIJ à Beit Lahia.

9. Doniana Adnan Al-Imor, 22 ans

Une peinture de Doniana Al-Imoor qu’elle avait légendée « Attente » – Avec l’aimable autorisation de la famille Al-Imoor

Doniana était l’un des 11 membres de la famille.

Elle était une peintre prometteuse, et, selon sa famille, elle peignait pour ne pas penser aux bombes qui tombaient sur Gaza lors des offensives israéliennes qui ont ponctué sa jeune vie.

Doniana avait choisi de porter le niqab, un voile intégral, pour des raisons religieuses. Son père a refusé de fournir une photo d’elle, expliquant qu’elle avait choisi de se couvrir le visage de son vivant et qu’il voulait donc honorer ses désirs dans la mort.

Doniana était avec ses frères en train de traverser une rue près de la zone de cla clôture, dans la banlieue de Khan Younis, lorsqu’une frappe aérienne israélienne a visé un site voisin du PIJ.

Ses six frères ont été blessés dans l’attaque, mais ont survécu.

10. Layan Mesleh Al-Shaer, 11 ans

Layan Mesleh Al-Shaer

Layan était une fille intelligente et belle, et faisait partie d’une famille de huit personnes. Son père Mohsen l’a décrite comme ambitieuse et drôle : « On voyait dans ses yeux qu’un avenir brillant l’attendait » a-t-il ajouté.

Sa famille et celle de son oncle s’étaient entassées dans un véhicule pour aller à la plage lorsqu’une frappe aérienne a visé un site voisin du PIJ à Khan Younis.

Layan a été grièvement blessée à la tête et a subi de graves lésions cérébrales. Quatre de ses cousins ont également été blessés.

Son histoire a été largement partagée sur les médias sociaux, avec des photos d’elle en train de faire du dabke, une forme de danse traditionnelle palestinienne, une de ses activités préférées.

Layan a été transférée dans un hôpital de Jérusalem pour y être soignée, et elle est morte une semaine plus tard.

20 h – 21 h Le PIJ commence à tirer des roquettes sur Israël

Samedi 6 août

Opération Breaking Dawn, carte du 2e jour – 21 Palestiniens tués

Israël a intensifié ses attaques le deuxième jour de l’opération, menant des frappes aériennes pendant la nuit et toute la journée de samedi.

En raison de la pénurie de carburant, la centrale électrique de Gaza a été fermée, laissant les habitants de Gaza avec seulement 2 à 4 heures d’électricité par jour.

Craignant les frappes aériennes, de nombreuses personnes sont restées chez elles, à l’intérieur, dans la chaleur étouffante de l’été. D’autres familles vivant dans les zones frontalières ont fui leurs maisons, craignant une escalade ou une invasion terrestre.

Lieu de la frappe aérienne : Beit Hanoun
Heure (approximative) : 12h00
Bilan : 2 morts

11. Na’ama Hamed Abu Qaidah, 62 ans

Na’ama Hamed Abu Qaidah
Na’ama était la mère de sept enfants, et elle était fière de s’en occuper.

Samedi, c’était le jour du mariage de son fils, et elle était en route pour aller chercher la mariée de son fils à son domicile comme c’est la coutume dans les mariages palestiniens.

Elle se trouvait dans la voiture lorsqu’une frappe aérienne israélienne a visé le véhicule dans lequel elle se trouvait, ainsi que son mari, ses enfants et plusieurs membres de sa famille.

Six personnes ont été blessées, dont quatre enfants. La petite-fille de Na’ama, Hanin, 10 ans, a également été tuée.

« Ce souvenir douloureux est imprégné pour toujours dans mon cœur. Le jour qui était censé être celui de mon mariage s’est avéré être l’enterrement de ma mère », a déclaré son fils Akram.

12. Hanin Waleed Abu Qaidah, 10 ans

Hanin Waleed Abu Qaidah

Hanin était l’aînée des deux filles de sa famille de cinq personnes. Elle était une excellente élève et adorait l’école.

Elle portait ses plus beaux vêtements, et sa mère l’avait même laissée se maquiller un peu pour célébrer le mariage de son oncle Akram, lorsque l’attaque aérienne israélienne les a frappés.

Hanin a été hospitalisée pendant quatre jours après avoir subi des blessures graves à la jambe et au dos.

Elle a succombé à ses blessures le 9 août.

« Tout ce qui était beau dans ma vie a disparu », a déclaré son père Waleed. « Quand ils m’ont dit qu’elle était décédée, je suis mort aussi ».

Lieu de la frappe aérienne : Khan Younis
Heure (approximative) : 15 – 16 heures
Bilan : 2 morts

13. Tamim Ghassan Hijazi, 23 ans

Tamim Ghassan Hijazi

Tamim est un étudiant diplômé en journalisme, mais il était au chômage et avait du mal à trouver un emploi sur le marché du travail de Gaza.

Il fait partie d’une famille de huit personnes et a surtout fait des petits boulots pour aider sa famille.

Il faisait souvent du bénévolat à la municipalité de Khan Younis, dans l’espoir de décrocher un jour un emploi à temps plein en tant qu’employé du gouvernement.

Son rêve s’est finalement réalisé lorsque la municipalité l’a convoqué à un examen et à un entretien pour travailler dans le département des médias. Il était censé commencer le dimanche, mais il a été tué la veille.

Tamim était à moto avec son ami Osama Al-Souri lorsqu’ils ont tous deux été tués par une frappe aérienne israélienne visant leur moto à Khan Younis.

Sa famille a déclaré qu’il était membre du PIJ, mais qu’il n’était pas armé lorsqu’il a été tué.

14. Osama Abdel-Rahman Al-Souri, 28 ans

Osama Abdel-Rahman Al-Souri

Osama était marié, sans enfant, et faisait partie d’une famille de huit personnes. Selon sa famille c’était un « fier combattant de la liberté » qui avait choisi de lutter contre l’occupation et de tout risquer pour retrouver la liberté.

Osama se déplaçait dans les rues de Khan Younis sur sa moto. Son frère Moaz, 23 ans, a déclaré qu’il avait quitté la maison prêt à se battre contre l’offensive israélienne.

« Il a choisi cette voie et il s’y est tenu », a déclaré Moaz.

Il était à moto avec Tamim lorsqu’une frappe aérienne israélienne les a visés et tués tous les deux.

Les habitants ont déclaré qu’Oussama quittait un site voisin du Jihad islamique.

Lieu de la frappe aérienne : Khan Younis
Heure (approximative) : 5 – 6 p.m.
Bilan : 2 morts

15. Fadil Mustafa Zo’rob, 29 ans

Fadil Mustafa Zo’rob

Fadil est père de trois enfants, et vendait des légumes de saison, avec son frère, pour subvenir aux besoins de sa famille.

« Si quelqu’un lui demandait quelque chose qu’il possède, même une chose qui avait beaucoup de valeur pour lui, il le donnait sans hésiter », a déclaré avec tendresse son père Mustafa.

Sa famille a raconté à Mondoweiss que lorsque les gens venaient le voir au marché et voulaient des légumes, mais n’avaient pas l’argent pour payer, Fadil leur donnait gratuitement ce dont ils avaient besoin.

« Nous sommes fiers que Fadil, notre fils, soit mort en héros, en martyr, et nous suivrons tous son chemin », a déclaré Mustafa.

Fadil a été tué par une frappe aérienne israélienne sur le marché aux légumes local de Khan Younis.

Il était assis sur une chaise dans le marché quand une frappe aérienne a tué une autre personne non armée qui traversait la zone.

16. Anas Khalid Nishasi, 22 ans

Anas Khalid Nishasi

Anas était membre d’une famille de neuf personnes, et était chauffeur de taxi à Khan Younis.

l travaillait pour subvenir aux besoins de sa famille et espérait gagner un jour assez d’argent pour se marier et fonder sa propre famille. Il était également un athlète, membre actif de la communauté locale d’haltérophilie.

Il était connu et apprécié de tous à la salle de sport, a déclaré sa famille.

Anas a été blessé dans la même frappe aérienne qui a tué Fadil Zo’rob.

Il traversait le marché lorsque l’attaque aérienne l’a frappé. Il a été hospitalisé pendant une semaine, et a succombé à ses blessures le 12 août.

Lieu de l’attaque aérienne : Jabalia
Heure (approximative) : 17 heures
Bilan des victimes : 1

17. Hassan Muhammad Mansur, 26 ans

Hassan Muhammad Mansur

Hassan était un combattant du parti de gauche Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).

Il a été tué lorsque lui et son ami ont été pris pour cible à l’est de Jabalia, dans le nord de Gaza. Hassan aurait essayé de tirer un obus de mortier depuis une zone ouverte lorsqu’il a été visé par la frappe. Son ami a survécu et a appelé la mère d’Hassan à l’aide.

Hassan était mourant quand elle est arrivée. Il est mort dans ses bras.

Hassan laisse derrière lui sa femme Amal et ses deux jeunes enfants, Qais, 1 an, et Misk, 3 ans. Les deux enfants et leur mère vivent désormais dans la maison de leur grand-mère.

Sa famille et les habitants de son quartier se souviennent d’Hassan avec affection. Beaucoup de ses voisins le considéraient comme un frère et se souviennent de sa gentillesse. ils disent qu’il aidait toujours ceux qui en avaient besoin.

Sa femme Amal a déclaré à Mondoweiss qu’elle était fière de son mari qui s’est battu contre l’occupation israélienne.

Elle a déclaré qu’elle élèverait ses enfants et leur dirait que leur père était un combattant de la liberté et qu’il est mort en se battant pour son pays.

Lieu : Camp de réfugiés de Jabalia
Heure (approximative) : 21 h – 22 h
Bilan des morts : 7

*Des rapports indiquent que la frappe dans le camp de réfugiés de Jabalia était le résultat d’un mauvais tir du PIJ. Mondoweiss n’a pas pu confirmer ces rapports de manière indépendante.

18. Ahmad Waleed Al-Farram, 17 ans

Ahmad Waleed Al-Farram
Ahmad est le fils aîné d’une famille de sept personnes.

Il a été tué dans le camp de réfugiés de Jabalia avec six autres personnes alors qu’ils se trouvaient dans la rue. S

on père a déclaré à Mondoweiss : « Mon cœur est empli d’une profonde tristesse et d’une grande douleur, mais je dois rester aussi ferme que possible pour donner de la force à ma famille. »

Son père travaille comme ouvrier journalier en Israël, et était bloqué en Israël en raison de la fermeture des points de contrôle lorsque son fils a été tué.

Ahmad a été enterré avant que son père ne puisse revenir à Gaza.

« C’est vraiment douloureux pour moi de n’avoir pas pu le voir avant qu’il soit enterré », a déclaré son père.

19. Muhammad Ibrahim Zaqout, 19 ans

Muhammad Ibrahim Zaqout

Muhammad est l’un des sept membres de la famille.

Il a été blessé à la jambe par une balle réelle à l’âge de 15 ans pendant la Grande Marche du retour de Gaza, et vit depuis avec une platine dans la jambe.

Après sa blessure, Muhammad a eu envie de devenir infirmier pour aider les personnes qui souffraient également de blessures à Gaza.

Il était assis dans la rue avec son ami Khalil, qui a également été tué dans la même explosion.

Alaa, le frère de Muhammad, s’est précipité dans la rue après avoir entendu la bombe et a trouvé Muhammad, blessé, en train de dire sa dernière shahada, une profession de foi que les musulmans récitent avant de mourir.

Alaa a dit que Muhammad a essayé de dire son nom, mais qu’il n’a pas réussi à le prononcer avant de mourir.

20. Khalil Abu Hamada, 18 ans

Khalil Abu Hamada

Khalil était l’enfant unique de ses parents, qui se sont battus pendant 13 ans avec des traitements de FIV afin de concevoir un enfant.

Quand ils l’ont enfin eu, c’était comme un rêve devenu réalité.

Sa mère en deuil, Najwa, 41 ans, a déclaré à Mondoweiss : « Il était le seul à m’appeler maman, et maintenant qu’il est parti, je n’entendrai plus jamais ce mot. »

Najwa a dit qu’elle rêvait du jour où Khalil se marierait et aurait des enfants à lui, afin qu’elle puisse agrandir sa famille et devenir grand-mère.

« Mais maintenant, tous ces rêves se sont envolés pour toujours », a-t-elle dit.

21. Nafeth Muhammad Al-Khatib, 50 ans

Nafeth Muhammad Al-Khatib
Nafeth est père de sept enfants, l’aîné a 24 ans et le plus jeune 4 ans.

Nafeth était chauffeur de taxi et avait souvent du mal à joindre les deux bouts pour sa famille dans les mauvaises conditions économiques de Gaza.

« Il travaillait uniquement pour nourrir sa famille, et il y parvenait toujours », a déclaré à Mondoweiss Muhammad, 77 ans, le père de Nafeth.

Après sa mort, sa femme et ses enfants se battent pour trouver un moyen de continuer à vivre. L’un de ses fils étudie la médecine en Algérie.

Nafeth lui envoyait de l’argent pour ses études, dans l’espoir qu’une fois son fils devenu médecin, la famille aurait une meilleure source de revenus.

Les frères de Nafeth ont déclaré qu’ils pouvaient déjà à peine subvenir aux besoins de leurs familles dans les conditions actuelles de Gaza, alors avec le départ de Nafeth, ils vont avoir des difficultés à aider sa veuve et ses enfants.

22 & 23. Ahmad Muhammad Al-Nirab, 12 ans, et Mo’men Muhammad Al-Nirab, 6 ans

Ahmad Muhammad Al-Nirab, 12 ans, et Mo’men Muhammad Al-Nirab, 6 ans

Muhammad Al-Nirab est le père de deux garçons, Ahmad et Mo’men, et de deux filles. Lorsque la bombe a explosé dans le camp de réfugiés de Jabalia, il a perdu ses deux garçons. En un instant, dit-il, la moitié de sa famille a disparu.

« Les deux garçons ont toujours eu tout ce qu’ils demandaient », a déclaré leur père Muhammad, ajoutant qu’il a toujours voulu gâter ses enfants et leur donner tout ce qu’il y a de mieux dans la vie.

Mo’men se préparait à aller à l’école pour la première fois cette année, et son frère Ahmad était impatient d’accompagner son frère à l’école.

« Ahmad est mort la veille de son anniversaire. Il voulait un vélo comme cadeau, et j’allais lui en donner un », a déclaré Muhammad. « Ils sont morts tous les deux sous mes yeux ».

Muhammad a dit qu’il était sorti avec les garçons pour acheter des falafels pour le dîner de la famille. Ils étaient presque de retour à la maison – Mo’men était à ses côtés, et Ahmad était quelques mètres devant eux, lorsque la bombe a explosé.

« La bombe a tout noirci. Pendant plus de 10 minutes, personne ne pouvait bouger. Après la disparition de la fumée, j’ai trouvé Mo’men allongé sur le sol. Il était mort immédiatement à cause d’un éclat d’obus dans le cou », a raconté Muhammad, ajoutant qu’il avait vu Ahmad blessé gisant à quelques mètres d’eux.

« Je criais sans m’en rendre compte en portant mes fils ensanglantés dans les bras, pour les emmener à l’hôpital. J’ai couru pendant tout un kilomètre avant de trouver une voiture transportant de nombreux blessés vers un hôpital », a déclaré Muhammad.

Il a mis ses fils dans la voiture et a sauté dans un autre véhicule pour se rendre à l’hôpital.

Quand il est arrivé, il a retrouvé Ahmad et Mo’men, mais ils étaient recouverts d’un tissu blanc et étendus parmi les morts.

24. Hazem Muhammad Salem, 9 ans

Hazem Muhammad Salem

Hazem était un garçon actif dans son quartier, et était aimé de sa famille, de ses amis et de ses voisins, qui lui ouvraient toujours leur porte. Il était considéré comme un fils de toutes les familles du camp.

Il était assis dans la rue avec quelques-uns de ses amis lorsque la bombe a frappé la rue. Tous ses amis ont été blessés, mais ont survécu.

Six membres de sa famille lui survivent également.

Lieu de la frappe aérienne : Les forces aériennes israéliennes ont visé un immeuble résidentiel dans le quartier de Sho’th, à Rafah. Trois dirigeants du Jihad islamique ont été tués, ainsi que quatre civils.
Heure (approximative) : 22 – 23 heures.
Bilan des victimes : 7

25. Khalid Mansour, 47 ans

Khalid Mansour
Khalid était marié et père de 13 enfants.

Dans une interview accordée à Al Jazeera, sa fille l’a décrit comme un homme aimant qui aimait jouer avec ses enfants et cuisiner pour sa famille.

Khalid était le chef du Jihad islamique dans le sud de Gaza.

Il a été tué par une frappe aérienne israélienne qui a visé un immeuble dans un quartier résidentiel de Rafah.

Mansour et d’autres dirigeants du PIJ s’y trouvaient réunis à ce moment-là.

26. Ziad Ahmad Al-Mudallal, 35 ans

Ziad Ahmad Al-Mudallal
Ziad était le bras droit de Khalid Mansour.

Il était également un dirigeant du PIJ à Rafah.

Il laisse derrière lui sa femme et ses deux enfants.

Tala a 10 ans, et Ahmad, 3 ans.







27. Rafat Saleh Al-Zamily, 45 ans

Rafat Saleh Al-Zamily

Rafat Saleh était également un chef du PIJ à Rafah,.

Il a été tué aux côtés de ses deux compagnons de lutte : Al-Mudallal et Mansour.









28. Alaa Saleh Al-Tahrawi, 30 ans

Alaa était une épouse et la mère d’un enfant de trois ans.

Elle et sa famille louaient une maison dans le quartier de Sho’th à Rafah. Elle a été tuée lorsqu’une frappe aérienne a visé l’immeuble où ils vivaient, détruisant l’appartement de sa famille. Alaa a été écrasée sous l’immeuble d’appartements.

Selon la famille d’Alaa, son corps a été déchiqueté par la frappe, et ils ont dû creuser dans les décombres pendant cinq jours, pour finalement retrouver quelques parties de sa dépouille.

« Quel péché a fait une personne innocente comme ma fille pour être tuée de cette façon ? » a déclaré son père.

Sa famille nous a demandé de ne pas publier sa photo.

29. Muhammad Iyad Hassouna, 14 ans

Muhammad Iyad Hassouna

Muhammad était un écolier, apprécié dans tout le quartier et parmi ses camarades.

Il cherchait un abri avec sa famille dans leur maison, qui se trouvait dans l’immeuble d’appartements situé à côté de la maison de Khalid Mansour visée par la frappe aérienne.

Les six membres de sa famille ont tous été blessés dans la frappe, et son père Iyad est toujours à l’hôpital.

Iyad a subi 14 opérations chirurgicales pour retirer les éclats d’obus de son corps et il a été amputé de deux de ses orteils.

30. Ismael Abdel-Hamid Dweik, 30 ans

Ismael Abdel-Hamid Dweik
Ismael s’était récemment fiancé et sa famille de huit personnes se préparait à son mariage.

Il avait travaillé dur pour obtenir sa propre maison afin de pouvoir offrir un nouveau départ à sa nouvelle famille.

Selon sa famille, il n’a jamais vraiment voulu se marier malgré la pression de la famille et de la société, jusqu’à ce qu’il rencontre Abeer Harb et tombe amoureux d’elle.

Il a alors demandé à sa mère d’organiser les fiançailles.

Ismael et sa mère Hanaa ont été tués dans la même frappe qui a visé le bâtiment où Mansour et ses collègues se réunissaient.

Ismael a été retrouvé dans les décombres en train d’enlacer sa mère, essayant de la protéger.

31. Hanaa Ismael Dweik, 51 ans

Hanaa Ismael Dweik
Hanaa était une mère de six enfants.

Le jour où elle a été tuée, son mari Abdul-Hamid lui avait demandé si elle voulait se rendre chez l’un de leurs fils qui habitait à proximité, mais elle avait répondu qu’elle voulait rester chez elle et se reposer.

Abdul-Hamid et ses autres enfants étaient sortis de la maison lorsque l’attaque aérienne israélienne a eu lieu, avec Hanaa et son fils Ismael à l’intérieur.

Abdul-Hamid a déclaré à Mondoweiss qu’à ce moment-là, il ne savait pas qu’Ismael était rentré chez lui et pensait qu’il était toujours avec ses amis.

Après avoir appris la frappe aérienne, Abdullah s’est précipité chez lui dans l’espoir de trouver sa femme encore en vie. Mais il est tombé en état de choc en trouvant sa femme et son fils Ismael morts.

Samedi 7 août

Opération Breaking Dawn, carte du 2e jour – 18 Palestiniens tués

Alors que des informations commencent à circuler sur un cessez-le-feu négocié par l’Egypte entre Israël et le PIJ à Gaza, Israël a continué à mener des frappes aériennes dans la bande de Gaza.

Selon la documentation de Mondoweiss, aucun combattant du PIJ ou affilié n’a été tué dimanche. Toutes les victimes des frappes aériennes de dimanche étaient des non-combattants.

La plupart ont été tués à l’extérieur de leurs maisons et dans les rues.

Lieu de la frappe aérienne : Rue Jamil Shawa, quartier Al-Amal, Beit Hanoun.
Heure (approximative) : 13 – 14 heures.
Bilan : 2 morts

32. Nour Hussain Zwaidi, 19 ans

Nour Hussain Zwaidi

Nour était un jeune homme présenté comme un peu turbulent et aimant plaisanter, faisant toujours rire les gens, où qu’il aille.

Nour n’avait récemment pas réussi à terminer ses études secondaires et avait décidé de travailler pour aider à subvenir aux besoins de sa famille de six personnes.

Il était assis dans un espace en plein air dans la rue de sa famille, à seulement cinq mètres de sa maison, avec son voisin, lorsqu’une frappe aérienne a touché la rue, les tuant tous les deux.

Son père, Hussain, a expliqué à Mondoweiss que Nour voulait prendre l’air et échapper à la chaleur qui régnait à l’intérieur de la maison, après la coupure de courant dans le quartier.

Il est donc sorti pour s’asseoir avec son voisin Ibrahim. Hussain était en train de discuter avec les deux par la fenêtre lorsque la frappe aérienne a eu lieu.

33. Ibrahim Abu Salah, 44 ans

Ibrahim Abu Salah
Ibrahim était marié et père de cinq enfants.

Il était assis avec sa jeune voisine Nour pour essayer de prendre l’air quand il a été tué.

Sa famille en deuil a été laissée dans la pauvreté et la tristesse après avoir perdu leur père. Il était leur principale source de revenus, et était la personne qui mettait de quoi manger sur leur table.

Maintenant, la famille n’a plus personne pour s’occuper d’elle.

« Il était notre soutien, je le poussais toujours à aller se procurer des aliments pour la famille, et il écoutait. Parfois, il revenait avec quelque chose, et d’autres fois, il n’avait pas autant de succès. Mais il était là pour partager avec moi la responsabilité de la famille. Maintenant, je me demande à qui je dois m’adresser pour nourrir ma famille », a déclaré sa femme Najwa Shahada à Mondoweiss.

Lieu de la frappe aérienne : Camp de réfugiés de Jabalia, zone de Birkat Abu Rashed
Heure (approximative) : 14h – 15h
Bilan : 2 morts
Notes : Des images vidéo obtenues par Mondoweiss montrent que Diaa Al-Boraai nettoyait la rue près de l’entrée de sa maison lorsque la frappe aérienne a eu lieu.

34. Diaa Zohair Al-Boraai, 30 ans

Diaa Zohair Al-Boraai
Diaa souffrait d’un handicap physique après avoir été blessé en 2018 lors de la Grande marche du retour de Gaza.

Il avait subi plus de 30 opérations chirurgicales sur sa jambe et son pied qui l’ont raccourci de 7 centimètres en raison de graves dommages osseux.

Il a passé les trois dernières années en voyages médicaux entre la Turquie et l’Égypte, et était sur une liste d’attente pour subir une autre opération en septembre.

Malgré son handicap, sa famille a déclaré qu’il travaillait dur et qu’il avait l’habitude de vendre des fruits et des légumes près de chez lui pour gagner de l’argent.

Diaa possédait un chien, qu’il traitait comme son meilleur ami. Son chien a également été tué dans l’attaque aérienne.

Il laisse derrière lui ses parents et ses quatre frères et sœurs.

35. Ahmad Muhammad Affanah, 33 ans

Ahmad Muhammad Affanah,
Ahmad est un homme marié avec une famille de trois enfants, âgés de sept, cinq et trois ans.

Après qu’une frappe aérienne israélienne ait touché la maison de son voisin Diaa, il a couru à son secours pour essayer de l’aider.

Pendant qu’il portait secours, la maison s’est effondrée sur lui, le tuant.

Son père l’a décrit comme une personne « fidèle, patiente, gentille et timide, avec de bonnes manières ».

Il a ajouté qu’il était fier que son fils soit mort en essayant d’aider les gens.

Lieu de la frappe aérienne : Jabalia, cimetière d’al-Falouja
Heure (approximative) : 14h – 15h heures
Bilan des victimes : 5 enfants

* L’armée israélienne a d’abord affirmé que la frappe sur le cimetière d’al-Falouja était le résultat d’un tir de roquette du PIJ. L’armée a ensuite admis que c’était en fait une frappe aérienne israélienne qui avait tué les cinq garçons.

36. Jamil Ihab Nijm, 13 ans

Jamil Ihab Nijm

Jamil Nijm était l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. Il était connu comme un garçon sociable qui aimait accompagner son père au travail. Il rêvait de devenir un jour médecin.

« Si vous le voyiez ne serait-ce qu’une fois, vous ne pouviez que l’aimer », a déclaré Ihab, le père de Jamil, à Mondoweiss.

Ihab était parti au supermarché et avait laissé ses enfants et leurs cousins à la maison, les avertissant de rester à l’intérieur pour éviter tout danger possible, car les bombes israéliennes étaient toujours larguées sur Gaza.

Jamil et ses cousins, ennuyés d’être coincés à l’intérieur dans la chaleur toute la journée, ont décidé d’aller au cimetière voisin, où leur grand-père décédé a été enterré. Ce n’était pas loin de la maison, et c’était le seul endroit en plein air et sûr pour que les enfants puissent jouer et passer du temps dehors.

« Lorsque la bombe est tombée, ma femme a commencé à crier, ne sachant pas encore ce qui s’était passé ni où la bombe était tombée », raconte Ihab. Ihab a couru vers le cimetière où un certain nombre de voisins s’étaient rassemblés.

« Je me suis immédiatement précipité vers l’endroit où ma famille et mes voisins s’étaient rassemblés, à la recherche de mon fils. J’ai reconnu une partie de son t-shirt, et j’ai su instantanément qu’il avait été là », a déclaré Ihab. « J’ai commencé à rassembler les parties de son corps. »

« Nos fils ont été tués sous nos yeux, et nous avons collecté leurs restes de nos propres mains », a-t-il ajouté.

37. Jamil Nijm al-Deen Nijm, 6 ans

Jamil Nijm al-Deen Nijm

Jamil faisait partie d’une famille de quatre personnes.

Il devait entrer en première année de primaire cette année.

Il s’était rendu avec ses cousins au cimetière pour se recueillir sur la tombe de leur grand-père .

C’est là qu’il a été tué.





38. Hamed Hidar Nijm, 17 ans

Hamed Hidar Nijm
Hamed s’est rendu avec ses cousins au cimetière, comme ils le faisaient souvent pour essayer de prendre l’air, sans penser qu’ils pourraient être tués.

Après tout, le cimetière était censé être un lieu sûr.

Hamed est l’un des six membres de la famille et il devait commencer le tawjihi, l’examen final de l’école secondaire, au cours de la prochaine année scolaire.




39. Muhammad Salah Nijm, 17 ans

Muhammad Salah Nijm,

Muhammad était impatient de commencer sa dernière année de lycée le mois prochain, avec son cousin Hamed.

Sa famille de sept personnes le décrit comme un excellent jeune homme aux bonnes manières, aimé de tous dans son quartier.

Il s’était rendu au cimetière avec ses cousins pour échapper à la chaleur après la coupure de courant, lorsque la frappe aérienne les a touchés.





40. Nathmi Fayz Abu Karash, 17 ans

Nathmi Fayz Abu Karash,

Nathmi était un ami et un voisin des garçons de la famille Nijm, et il les rejoignait souvent au cimetière.

Il faisait partie d’une famille de 11 personnes et était un joueur de football prometteur.

Ismael, son frère de 23 ans, avait également accompagné Nathmi et les autres garçons au cimetière, mais il avait décidé de rentrer chez lui 10 minutes seulement avant que la frappe aérienne ne les tue.

Ismael a raconté à Mondoweiss que leur dernière conversation ensemble avait été de mauvais augure, les garçons ayant discuté de ce qui leur arriverait s’ils étaient tués.

L’un des garçons, Muhammad Salah Nijm, a dit qu’il avait le sentiment qu’il mourrait en martyr. Un autre des garçons, son ami Hamed, lui a dit : « Si tu meurs, je mourrai aussi, nous devons être ensemble. »

Nathmi avait aussi répondu : « tu vas partir et me laisser seul ? Si nous devons mourir, je pars avec toi ».

L’attaque aérienne israélienne les a tous tués.

Lieu de la frappe aérienne : Ville de Gaza, rue Omar al-Mokhtar
Heure (approximative) : 15h30-16h.
Bilan des morts : 4

41. Mahmoud Ahmad Dawoud, 21 ans

Mahmoud Ahmad Dawoud

Mahmoud était agent de la circulation et était en service lorsqu’une frappe aérienne israélienne a visé la rue où il était de service, le tuant ainsi que trois autres personnes.

Sa famille lui aménageait un nouvel appartement dans leur maison, dans l’espoir qu’il se marie et fonde bientôt sa propre famille.

« J’ai enseigné à mon fils la noble morale qui nous a été donnée par Allah, et il était aimé de tous », a déclaré son père.

« Chaque fois que je sortais de chez moi, des gens m’arrêtaient pour me dire à quel point mon fils est un homme gentil et apprécié, des gens que je ne connaissais même pas. »

Mahmoud est l’un des 10 membres de la famille, et il vendait des bonbons dans la rue avant de devenir un employé du gouvernement il y a deux ans.

Selon sa famille, Mahmoud a toujours encouragé ses collègues à faire preuve d’empathie à l’égard des conditions de vie des gens, et à éviter de distribuer de lourdes amendes de circulation. Il lui arrivait même de payer les contraventions à la place de ceux qui n’en avaient pas les moyens.

Après sa mort, des personnes sont venues dire à sa famille que quelques instants avant l’attaque aérienne, il invitait vivement les conducteurs et les piétons à rentrer chez eux pour se mettre à l’abri.

42. Abdel-Rahman Jumaa Al-Silk, 22 ans

Abdel-Rahman Jumaa Al-Silk

Abdel-Rahman a été tué alors qu’il rentrait chez lui, de retour de son travail.

Il passait par la rue Omar al-Mokhtar, lorsque la frappe aérienne l’a tué.

Il laisse derrière lui ses parents et ses trois frères et sœurs.







43. Shadi Imad Kehil, 27 ans

Shadi Imad Kehil

Shadi était marié et père de deux enfants.

Il avait récemment acheté un cheval et une charrette qu’il utilisait pour parcourir la ville de Gaza afin de vendre différentes marchandises dans l’espoir d’assurer un revenu suffisant à sa famille.

Il conduisait son cheval et sa charrette dans la rue Omar al-Mokhtar lorsque la frappe aérienne l’a tué.

« Il est sorti pour nous procurer de quoi manger, mais il nous est revenu dans son cercueil », a déclaré sa femme, Asmaa, 25 ans, à Mondoweiss.

44. Khalid Ayman Yassin, 27 ans

Khalid Ayman Yassin

Khalid était l’un des 11 membres de la famille et travaillait avec ses cinq frères comme balayeurs de rue, collectant souvent du plastique pour le vendre contre un peu de monnaie aux unités de recyclage des usines de plastique de Gaza, ce qu’ils faisaient tous les cinq pour aider à nourrir leur famille.

Khalid était humble et, en raison de la très difficile condition économique de sa famille, il ne voulat as se marier afin de ne pas créer de problèmes d’argent pour la famille.

À sa grande surprise, son père avait réuni assez d’argent pour lui acheter une nouvelle chambre à coucher.

« Quand je lui ai dit qu’il devait se marier maintenant, et que je lui ai montré la chambre, il a répondu que c’était trop pour lui… Il était très humble et simple », se souvient son père Ayman. « Khalid n’arrêtait pas d’ouvrir et de fermer les portes du placard, incrédule… Maintenant, je dors dans sa chambre, et j’attends qu’il revienne ». Des larmes coulaient sur son visage.

Ayman a également perdu un autre fils, Ismael, âgé de 22 ans, lors de l’offensive israélienne sur Gaza en 2009.

Lieu de la frappe aérienne : Camp de réfugiés d’Al-Bureij, jardin familial d’Al-Nabahin
Heure (approximative) : 16-17h
Bilan des victimes : 4 ; un père et ses trois enfants

45, 46, 47, & 48. Yasser Nimer Al-Nabahin, père, 49 ans, Muhammad Yasser Al-Nabahin, fils, 12 ans, Ahmad Yasser Al-Nabahin, fils, 9 ans, Dalia Yasser Al-Nabahin, fille, 13 ans

Yasser était un capitaine de la police nautique de Gaza.

« Il a eu une carrière honorable d’héroïsme et de lutte contre l’occupation », a déclaré Bilal, 23 ans, le fils de Yasser.

À l’avant de sa maison, Yasser avait un jardin où il avait l’habitude de s’asseoir avec sa famille sous les arbres. Il s’occupait du jardin et arrosait les plantes avec soin.

La maison est située à l’est du camp de réfugiés d’Al-Bureij, près de la clôture de séparation.

Le dimanche, Yasser a décidé d’aller s’asseoir dans son jardin, et a reçu la visite d’un parent de la maison voisine. Après le départ de l’invité, Yasser a commencé à arroser les plantations avec ses fils. L’attaque aérienne les a tous frappés.

Yasser était marié et le père de 8 enfants. La moitié des enfants, deux filles et deux garçons, ont survécu parce qu’ils étaient à l’intérieur de la maison, mais l’un d’entre eux a été blessé.

Muhammad : Muhammad avait de grands rêves de devenir un marchand ambulant – pour aller en dehors de Gaza et ramener de nouvelles choses excitantes à échanger. Il parlait toujours de grandir pour pouvoir travailler et réaliser ses rêves. L’été, il fabriquait des cerfs-volants et les vendait aux enfants du quartier.

« Il avait un cœur tendre et doux », a dit son frère aîné Bilal.

Ahmad : Ahmad était le plus jeune garçon parmi ses frères et sœurs, et était décrit comme étant sage au-delà de son âge.

« Je l’ai toujours vu comme un petit homme, il était comme un ami », a raconté Bilal, ajoutant qu’Ahmad défendait toujours son frère aîné Muhammad lorsqu’il avait des problèmes.

« Même s’il était le plus jeune, il était plus fort et plus courageux que tous les autres frères », a-t-il ajouté.

Dalia : Dalia rêvait de devenir médecin, et la famille avait l’habitude de l’appeler « le médecin de la famille » pour l’encourager et la soutenir dans la poursuite de ses rêves.

Dalia Yasser Al-Nabahin, âgée de 13 ans, tuée en même temps que ses deux jeunes frères et son père

Son frère Bilal a dit qu’elle était une excellente élève et qu’elle aimait peindre. Elle avait également l’habitude d’aider sa mère à la maison pendant que ses autres sœurs étaient occupées à étudier.

« Elle aimait sa famille et ne se plaignait jamais », a ajouté Bilal.

Localisation de la frappe aérienne : Beit Hanoun
Heure (approximative) : 17-18 heures
Bilan des victimes : 1 enfant

49. Fatima Ayed Obeid, 15 ans

Fatima Ayed Obeid

Fatima faisait partie d’une famille pauvre de dix personnes. « Elle voulait beaucoup de choses – des vêtements, des douceurs à manger et des jouets – mais nous ne pouvions pas tout lui donner en raison de notre situation économique », a dit son père, Ayed.

Il en parle comme d’une fille intelligente qui aimait l’école.

Elle jouait à l’extérieur de la maison familiale avec sa jeune sœur Rahma, âgée de 11 ans, lorsqu’une frappe aérienne israélienne les a touchées.

Fatima a été tuée sur le coup, et Rahma a été grièvement blessée.

« Rahma pleure et crie tous les jours en demandant des nouvelles de sa sœur. Elle dit que sa sœur n’est pas morte, et elle attend qu’elle revienne à la maison », nous a confié Ayed.

1e septembre 2022 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet, Lotfallah