Israël prévoit de construire 300 000 unités coloniales supplémentaires à Jérusalem-est

Photo : Oren Ziv/Activestills.org
La police israélienne maintient les résidents palestiniens du quartier musulman de la vieille ville à l'écart des neo-nazis juifs qui défilent dans leur quartier, le 5 juin 2016 - Photo : Oren Ziv/Activestills.org
Al-JazeeraLe ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé un nouveau plan de construction de colonies israéliennes, qui prévoit la construction de 300 000 logements dans la partie est de Jérusalem occupée.

Dans une déclaration sur sa page Facebook, le ministère a tenu dimanche le président américain Donald Trump responsable de “l’arrogance israélienne”.

“Le ministère affirme que cette arrogance coloniale israélienne n’aurait pas eu lieu sans la décision du président américain Donald Trump, qui a avalisé l’annexion de Jérusalem-Est et reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël”, pouvait-on lire dans le communiqué.

“L’administration de Trump doit assumer la responsabilité de nouveaux crimes qu’Israël, le pays occupant, impose à notre peuple.”

Le ministère a exhorté la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale à faire face à cette situation.

Selon les médias israéliens, le ministre du logement et de la construction du pays, Yoav Galant, a annoncé le lancement d’une campagne visant à promouvoir la construction des nouvelles unités de peuplement colonial.

La chaîne israélienne 10 a déclaré que la construction prévue faisait partie du «projet de loi du Grand Jérusalem», qui vise à annexer les colonies illégales de la Cisjordanie occupée aux frontières israéliennes de la ville de Jérusalem.

Le projet de loi devait être voté en octobre par un comité ministériel avant d’être approuvé par la Knesset, mais le vote a été reporté jusqu’à nouvel ordre.

S’il est adopté, le projet de loi annexera aux limites municipales de Jérusalem les trois grandes implantations coloniales de Maale Adumim, Givat Zeev et Gush Etzion, qui abritent environ 140 000 Israéliens.

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Cela ajouterait les Israéliens qui y vivent à la population de Jérusalem, leur permettant ainsi de voter aux élections locales.

Pour assurer une majorité juive dans la ville, le projet de loi créerait également des «municipalités indépendantes» pour plusieurs quartiers palestiniens faisant partie de la municipalité de Jérusalem, mais coupés de la ville par le mur de israélien d’apartheid.


Israël étend son implantation colonial à Jérusalem-Est

Ces quartiers abritent plus de 100 000 résidents qui souffrent d’un manque criant de services et d’infrastructures de base.

Les remarques de Galant sont diffusées trois semaines après que le président américain Donald Trump ait annoncé que les États-Unis reconnaissaient Jérusalem comme la capitale d’Israël et ait déclaré que son administration déplacerait son ambassade de Tel-Aviv à la ville sainte.

La déclaration de Trump a suscité une condamnation internationale et des protestations généralisées à travers le monde.

La semaine dernière, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution déclarant la décision de Trump “nulle et non avenue”.

Des manifestations en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est ont eu lieu, mais violemment réprimées par les forces israéliennes d’occupation. Dans la bande de Gaza, Israël a lancé plusieurs raids aériens.

Depuis l’annonce de Trump, au moins 15 Palestiniens ont été assassinés dans les territoires palestiniens occupés, plus de 2 900 personnes ont blessées et plus de 500 ont été emprisonnées.

Statut de Jérusalem

Le statut de Jérusalem est extrêmement sensible et constitue l’un des principaux points de blocage dans les efforts visant à résoudre le conflit israélo-palestinien.

Les dirigeants palestiniens revendiquent Jérusalem-Est occupée comme capitale d’un futur État, tandis qu’Israël dit que la ville ne peut pas être divisée.

Israël a occupé Jérusalem-Est en 1967 et a procédé à son annexion de fait, en violation du droit international.

Le mur de séparation, ou d’apartheid, que Israël a commencé à construire en 2002, serpente à travers le territoire occupé de la Cisjordanie, divisant les villages, encerclant les villes et séparant les familles les unes des autres.

Aujourd’hui, 86% de Jérusalem-Est est sous le contrôle direct des autorités israéliennes d’occupation et des colons juifs.

Environ 200 000 colons vivent dans des colonies qui ont été construites en totalité ou en partie sur des propriétés privées palestiniennes.

Dans ce nombre, 2 000 colons vivent au milieu des quartiers palestiniens sous la protection de l’armée.

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Sur la base de la loi en Cisjordanie, l’État est seulement autorisé à exproprier des terres privées pour les besoins des Palestiniens.

Israël exploite cependant cette loi pour confisquer des terres privées afin de construire des routes de peuplement exclusivement juives, les reliant entre elles et à Israël. De cette manière, 12 colonies ont été construites à Jérusalem-Est sur une propriété palestinienne confisquée pour «besoins publics».

En octobre, l’administration civile israélienne a approuvé pour la première fois en 15 ans la construction de 31 logements dans la ville palestinienne d’Hébron.

Le droit international considère la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme des territoires occupés et a toujours déclaré les activités de construction de colonies comme illégales.

25 décembre 2017 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine