Les propositions de Witkoff et Trump pour un cessez-le-feu ne sont que de sinistres tromperies

Par Abdel Bari Atwan

Pourquoi ne faisons-nous pas confiance au plan de Steve Witkoff et à la garantie de cessez-le-feu donnée par Trump à Gaza ? Et quel scénario peut-on envisager pour l’après-cessez-le-feu ?

Pourquoi Steve Witkoff nous propose-t-il une nouvelle initiative assortie de nouvelles conditions ?

Un accord de cessez-le-feu avait été conclu sous l’égide des États-Unis après avoir été approuvé par les deux parties, et seule la première phase de cet accord a été mise en œuvre, à savoir la libération de plusieurs prisonniers israéliens.

Dès que les prisonniers israéliens ont rejoint leurs familles, Steve Witkoff a complètement renié tous ses engagements et a encore intensifié la guerre génocidaire, entraînant une recrudescence des effusions de sang, une guerre de famine, l’arrêt complet de toute aide humanitaire et la fermeture de tous les points de passage, à l’exception de ceux qui souhaitent quitter la zone et tomber dans le piège.

Si le sioniste Witkoff veut donc un cessez-le-feu et l’arrêt du massacre des enfants de Gaza, pourquoi lui et son président restent-ils silencieux face à l’escalade du génocide qui tue chaque jour plus d’une centaine de martyrs, dont la plupart sont des enfants ?

Al-Jazeera – Les dernières propositions du mouvement Hamas :

• un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza
• la libération en trois étapes de 10 captifs israéliens encore en vie
• la restitution des corps de 18 captifs israéliens
• la libération d’un nombre à convenir d’otages palestiniens
• l’entrée d’une aide humanitaire sans condition à Gaza, par l’intermédiaire de l’ONU et de ses agences humanitaires
• l’ouverture de négociations sur un cessez-le-feu permanent dès le premier jour
• l’administration Trump garantit que les pourparlers aboutiront à un règlement définitif du conflit.

La tragédie du Dr Alaa Al-Najjar, dont les neuf enfants ont été brûlés vifs par des missiles israéliens dans leur modeste maison de Khan Younis, en est l’une des preuves les plus flagrantes.

Ces individus qui tirent une fierté de tuer des enfants et qui considèrent cela comme un passe-temps et une source de plaisir ne sont pas des êtres humains, et ils persistent dans leurs massacres.

Et ce Witkoff n’a pas fourni une seule miche de pain aux affamés du territoire assiégé depuis qu’il a trompé la résistance et obtenu la libération de son prisonnier sioniste Alexander Aidan, le sioniste à double nationalité, ni une seule boîte de médicaments pour soigner les blessés dans les moins de cinq hôpitaux qui sont restés semi-opérationnels après la destruction délibérée de plus de 30 hôpitaux par les blindés et les drones de l’État occupant.

Comment la paix et la coexistence peuvent-elles être réalisées avec ces individus ?

Cette initiative américaine n’est qu’une nouvelle injection de sédatif, comme les précédentes.

L’objectif est de gagner du temps, en donnant à Netanyahu, qui ne veut jamais mettre fin à la guerre, toute latitude pour poursuivre sa guerre d’extermination et récupérer confortablement, gratuitement et par tranches ses prisonniers, tout en poursuivant les massacres et la famine, afin d’atteindre son objectif ultime : désarmer les factions de la résistance, réoccuper le secteur et expulser de force tous ses habitants.

L’organisme américano-israélien qui a été imposé de force pour distribuer une aide très maigre en remplacement de l’UNRWA a pour objectif principal la mise en œuvre du plan israélo-américain visant à vider le secteur.

Tous les « travailleurs » de cet organisme sont des espions au service du projet sioniste. Les personnes les plus compétentes du secteur ont démontré leurs capacités en les attaquant, en les frappant avec des chaussures et en les forçant à fuir.

ette prise de conscience, cette détermination et ces actions héroïques ont contrecarré la plupart des plans de Netanyahu et ont gravement nui à la réputation de cette entité raciste nazie.

L’initiative Witkoff, empoisonnée, est une mise en scène théâtrale visant à promouvoir un cessez-le-feu qui n’aura pas lieu, et s’il avait lieu, qui ne durera pas longtemps, comme son prédécesseur.

Il s’agit d’une tentative vicieuse pour arrêter les missiles balistiques et les drones yéménites qui ont commencé à bombarder Tel-Aviv et son aéroport, envoyant presque chaque nuit des millions de colons dans des abris, dans un état de peur et de panique.

Qu’a fait l’administration américaine lorsque l’État occupant a violé le cessez-le-feu au Liban, qu’elle avait pourtant garanti, plus de 3 500 fois ? Ses forces ont occupé la majeure partie de la bande frontalière libanaise, et les avions israéliens ne cesseront jamais d’assassiner les dirigeants du Hezbollah malgré l’engagement total du parti à respecter l’accord.

La blague de la saison est l’affirmation selon laquelle le président Donald Trump sera le garant de l’accord Witkoff renouvelé ou amendé, conformément aux conditions fabriquées par Netanyahu… Cette affirmation est une plaisanterie de mauvais goût dans tous les sens du terme, car Trump a extorqué nos Arabes et obtenu cinq mille milliards de dollars en deux heures, sans même suspendre l’escalade de la guerre génocidaire, le massacre des enfants à Gaza, ni fournir une miche de pain à un enfant palestinien au bord du martyre par la faim.

Les massacres se sont étendus et le nombre de leurs victimes a augmenté. Dans le même temps, Trump continue à collecter des milliards dans nos capitales sans même dire merci et en confirmant que c’est son droit et le prix de sa protection.

Trump fera-t-il taire son « maître », Netanyahu, à qui il a fourni plus de 1800 bombes géantes pesant chacune deux mille livres pour détruire toutes les maisons encore debout et brûler vifs des milliers de personnes déplacées dans leurs tentes ?

Ils sont tous complices et déterminés à atteindre deux objectifs : piller les richesses arabes et commettre l’holocauste sioniste nazi dans la bande de Gaza, avec la garantie de Trump, « l’homme de paix » … et c’est une question de jours.

Auteur : Abdel Bari Atwan

* Abdel Bari Atwan est le rédacteur en chef du journal numérique Rai al-Yaoum. Il est l’auteur de L’histoire secrète d’al-Qaïda, de ses mémoires, A Country of Words, et d’Al-Qaida : la nouvelle génération. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @abdelbariatwan

29 mai 2025 – Raï-al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah