Le prisonnier Nasser Abu Hamid, tué par négligence médicale

Le prisonnier Nasser Abu Hamid est mort d'un cancer non soigné, et l'administration pénitentière israélienne s'est rendue coupable d'un véritable « homicide médical » - Photo : via Al-Mayadeen

Par Al-Mayadeen

Le Club des prisonniers palestiniens annonce le martyre de Nasser Abu Hamid, souffrant d’un cancer et de la négligence délibérée de l’administration pénitentiaire israélienne.

Le Club des prisonniers palestiniens a annoncé le martyre de Nasser Abu Hamid qui souffrait d’un cancer, alors que le service pénitentiaire israélien a commis un homicide médical par négligence médicale délibérée.

La Commission des affaires des prisonniers a indiqué que le prisonnier, Nasser Abu Hamid, était mort à l’hôpital Assaf Harofeh, en raison de la politique d’homicide médical délibéré suivie par l’administration pénitentiaire israélienne.

Après le martyre d’Abu Hamid, le Bureau d’information des prisonniers a confirmé que les détenus ont décidé d’une grève de la faim pendant trois jours pour marquer le deuil d’Abu Hamid.

Son martyre, selon le bureau, a porté à 232 le nombre de martyrs dans les prisons de l’occupant.

Le martyre d’Abu Hamid n’est pas surprenant. Le détenu malade a longtemps souffert avant de perdre la vie suite à la négligence. Le Club des prisonniers palestiniens avait annoncé, quelques heures avant, que le détenu Abu Hamid rendait ses derniers soupirs et qu’on s’attendait à recevoir la nouvelle de son martyre à tout moment.

Hier, l’Association palestinienne des prisonniers de Waed a tenu les prisonniers de l’occupation « responsables de toutes les répercussions pour le refus de transférer le prisonnier Nasser Abu Hamid, atteint d’un cancer, à l’hôpital alors que son état est critique et se détériore rapidement. »

« L’insistance de l’occupant à garder le prisonnier Nasser Abu Hamid dans la tristement célèbre clinique de la prison de Ramle signifie que l’occupation procède à la décision d’exécuter et de tuer Nasser Abu Hamid de cette manière brutale et odieuse », a déclaré Waed.

La situation d’Abu Hamid n’était pas jugée suffisament critique pour que les institutions internationales, en particulier l’Organisation mondiale de la santé, prennent des mesures en matière de droits de l’homme et d’action humanitaire, a ajouté Waed.

L’association a critiqué « l’absence totale de l’OMS de cette scène criminelle contre un prisonnier malade, qui est liquidé d’une manière sadique et barbare sans la moindre inquiétude. »

La Commission des affaires des détenus et ex-détenus a révélé plus tôt dimanche à quel point l’état de santé du détenu atteint d’un cancer, Nasser Abu Hamid, était critique.

Qui était Nasser Abu Hamid ?

Nasser Abu Hamid, originaire du camp d’Al-Amari à Ramallah, est l’un des cinq frères qui ont été [tous] condamnés à perpétuité par les autorités israéliennes. Il s’agit de : Nasr, Nasser, Sharif, Mohammad et Islam, cer dernier ayant été arrêté en 2018. Le sixième frère est le martyr Abdel Moneim Abu Hamid.

Leur mère a été privée de visites pendant des années, et ils ont perdu leur père pendant leur détention. Leur maison familiale a été démolie à cinq reprises – la dernière fois en 2019.

Pendant la première année de la première Intifada, en 1987, Nasser a été arrêté une première fois pour une durée de quatre mois. Puis, il a été arrêté à nouveau, et a été condamné à deux ans et demi de prison. Après sa libération, il était à nouveau arrêté pour la troisième fois en 1990.

Après avoir passé quatre ans en prison, il a été libéré une nouvelle fois après des négociations et a été à nouveau arrêté en 1996. 

Pendant la deuxième Intifada, Abu Hamid a résisté à l’occupation israélienne, ce qui a conduit à son arrestation en 2002. Le prisonnier a été condamné à sept peines de prison à vie plus 50 ans – et il était toujours en captivité jusqu’à ce jour, malgré sa maladie chronique. 

20 décembre 2022 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine