
Alaa Qaddum, une fillette de 5 ans, tuée par une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza assiégée... enterrée par les siens... Photo : Mahmoud Ajjour, The Palestine Chronicle
Dans des témoignages effrayants rapportés par Haaretz, des soldats israéliens avouent avoir abattu des Palestiniens dans des centres d’aide dite humanitaire alors qu’ils savaient qu’ils ne représentaient aucune menace.
Des soldats et des officiers de l’armée d’occupation israélienne ont admis avoir délibérément ouvert le feu sur des Palestiniens non armés près des centres de distribution de l’aide dite « humanitaire » dans la bande de Gaza, transformant ainsi ces sites en scènes de massacres perpétrés sous ordre direct de l’armée.
Haaretz a rapporté vendredi ces aveux choquants, dans lesquels plusieurs officiers et soldats israéliens ont confirmé avoir reçu l’ordre de tirer sur les Palestiniens qui s’approchaient des centres d’aide à Gaza.
Des témoignages ont révélé que les commandants avaient donné l’ordre direct aux troupes d’ouvrir le feu près des points de distribution afin de repousser les Palestiniens affamés, qu’ils représentent ou non une menace.
« C’est un champ de bataille », a déclaré un soldat, ajoutant que les forces d’occupation israéliennes n’appliquent aucune mesure de contrôle lorsque les Palestiniens s’approchent des sites d’aide, mais communiquent plutôt par des tirs, souvent en utilisant toutes les armes mortelles à leur disposition : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers…
« Nous ouvrons le feu tôt le matin si quelqu’un tente de se mettre en file à quelques centaines de mètres, et parfois nous tirons simplement à bout portant. Mais il n’y a aucun danger pour les forces », a déclaré le soldat, soulignant : « Je n’ai connaissance d’aucun cas de riposte. Il n’y a pas d’ennemi, pas d’armes. »
Le plus effrayant était le détachement dont faisaient preuve les forces d’occupation israéliennes, des soldats admettant au journal Haaretz que les centres d’aide, opérant sous l’égide de la très controversée Gaza Humanitarian Foundation, avaient précipité l’effondrement de la légitimité internationale pour reprendre le génocide à Gaza.
Un réserviste a déclaré : « Gaza n’intéresse plus personne. C’est devenu un endroit avec ses propres règles. La perte de vies humaines n’a aucune importance. Ce n’est même plus un ‘incident malheureux’, comme on disait autrefois. »
Faire de la nourriture une arme constitue un crime de guerre
Selon l’ONU et le ministère de la Santé de Gaza, 549 personnes ont été assassinées et plus de 4066 blessées alors qu’elles tentaient d’accéder à l’aide alimentaire depuis le 25 juin.
Avec un bilan dépassant les 56 000 morts à Gaza, l’acheminement de l’aide reste dangereusement entravé. L’effondrement des réseaux d’approvisionnement en eau menace désormais de provoquer une sécheresse et une famine généralisées.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a également averti mardi que l’utilisation de la distribution alimentaire comme arme à Gaza pourrait constituer un crime de guerre.
Cette déclaration intervient alors que les critiques internationales s’intensifient à l’égard du nouveau modèle de distribution de l’aide mis en place par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par Israël.
S’exprimant lors d’une conférence de presse à Genève, le porte-parole du bureau des droits de l’homme des Nations unies, Thameen al-Kheetan, a qualifié le système actuel de « mécanisme d’aide humanitaire militarisé d’Israël », soulignant ses conséquences mortelles pour les civils qui ont désespérément besoin d’aide.
La restriction ou l’obstruction de l’accès à l’aide vitale met non seulement en danger la vie des civils, mais constitue également une violation grave du droit international, a noté M. al-Kheetan, ajoutant que « l’utilisation de la nourriture comme arme contre des civils constitue un crime de guerre et, dans certaines circonstances, peut équivaloir à d’autres crimes au regard du droit international ».
Auteur : Al-Mayadeen
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27 juin 2025 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine
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