« Déluge d’Al-Aqsa » Jour 91 : alors que la faim et le froid font des ravages à Gaza, tous les regards se tournent vers le Liban

23 décembre 2023 - Des Palestiniens font la queue pour un repas préparé par des bénévoles à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Selon un rapport des Nations unies, l'ensemble des 2,3 millions d'habitants de Gaza est confronté à la faim et le risque de famine augmente chaque jour, près de 600 000 personnes se trouvant dans une situation catastrophique, c'est-à-dire en état de famine. Human Rights Watch a également publié un rapport dénonçant le régime colonial israélien qui utilise la famine comme arme de guerre. Depuis le 7 octobre, les bombardements incessants d'Israël sur Gaza avaient déjà fait à cette date plus de 20 000 morts, dont 70 % de femmes et d'enfants - Photo : Mohammed Zaanoun / Activestills

Par Mondoweiss

Le premier dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé un discours vendredi, alors que le monde craint une escalade sur le front libanais. Pendant ce temps, les responsables militaires et gouvernementaux israéliens se querellent au sujet de leurs plans pour Gaza et de l’enquête sur les événements du 7 octobre.

Victimes :

  • 22 600 Palestiniens assassinés * et au moins 57 910 blessés dans la bande de Gaza
  • 325 Palestiniens assassinés en Cisjordanie et à Jérusalem sous occupation.

* Ces chiffres ont été fournis par le ministère de la santé de Gaza le 5 janvier. En raison des pannes des réseaux de communication dans la bande de Gaza, le ministère de la santé de Gaza n’a pas été en mesure d’actualiser régulièrement et précisément ses bilans depuis la mi-novembre. Certains groupes de défense des droits de l’homme estiment que le nombre de morts est plus proche de 30 000.

Principaux développements

  • Trois jours après l’assassinat du dirigeant du Hamas, Saleh al-Arouri, à Beyrouth, un discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, vendredi après-midi, a donné le ton sur le front israélo-libanais, alors que les acteurs internationaux tentent frénétiquement d’éviter une conflagration régionale.
  • Si M. Nasrallah a déclaré qu’une réponse à l’assassinat de M. al-Arouri était « inévitable », il a précisé que l’objectif premier du Hezbollah était de mettre fin à l’assaut israélien contre Gaza, ce qui semble indiquer qu’une véritable escalade n’est pas à l’ordre du jour.
  • À Gaza, les frappes aériennes israéliennes ont massacré au moins 162 personnes et en ont blessé 296 autres en l’espace de 24 heures, y compris dans les zones dites « humanitaires ».
  • Les médecins et les groupes humanitaires avertissent que la malnutrition et le froid ont désormais des conséquences fatales à Gaza, alors que l’hiver frappe dans un contexte de graves pénuries de nourriture et d’eau potable.
  • Les groupes de défense des droits de l’homme appellent à une plus grande pression sur Israël, alors que des rapports de plus en plus nombreux font état d’exécutions sommaires à Gaza et que l’on ignore où se trouvent des centaines de prisonniers palestiniens.
  • Les forces israéliennes d’occupation assassinent un adolescent palestinien et kidnappent au moins 12 personnes en Cisjordanie occupée, alors que des affrontements armés font rage dans plusieurs camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie.
  • En Israël, les tensions explosent entre l’establishment militaire et les ministres fascistes sur la question de savoir s’il faut mener une enquête sur les échecs de l’armée le 7 octobre et après cette date, au cours d’une réunion houleuse du cabinet de sécurité jeudi.
  • Des responsables israéliens discutent des plans visant à ce que des « clans » palestiniens favorables à Israël prennent le contrôle administratif de Gaza après la guerre – une proposition fortement rejetée par divers acteurs politiques palestiniens.

Israël continue de pilonner Gaza, alors que la faim et le froid font des ravages

Les premières audiences de la Cour internationale de justice prévues la semaine prochaine pour déterminer si les actions d’Israël dans la bande de Gaza constituent un génocide, ne dissuadent pas l’armée israélienne d’occupation de continuer à mener une campagne incessante de bombardements et de dévastation délibérée sur le territoire palestinien assiégé.

L’agence de presse WAFA a fait état de frappes aériennes israéliennes meurtrières entre jeudi et vendredi dans le camp de réfugiés de Jabalia, à Khan Younis, à al-Zawaida, dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi, dans le camp de réfugiés d’al-Bureij, à Deir al-Balah, à Rafah et dans le camp de réfugiés de Nuseirat. Les forces israéliennes ont notamment frappé un cimetière et des tentes où s’étaient réfugiés des civils palestiniens, ainsi que des habitations et des véhicules.

Image : via Wafa.ps

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré vendredi que les forces israéliennes continuaient de prendre pour cible la zone de l’hôpital Al-Amal à Khan Younis pour le quatrième jour consécutif. On estime à 14 000 le nombre de personnes réfugiées dans l’hôpital. Au moins sept personnes, dont un nourrisson de cinq jours, ont été tuées par des tirs israéliens dans ce secteur ces derniers jours.

Dans un communiqué publié vendredi, l’armée israélienne a déclaré avoir frappé au moins 100 « cibles » au cours de la nuit.

Des témoins directs ont déclaré à Al Jazeera que des chars israéliens avaient écrasé des personnes dans le camp d’al-Maghazi jeudi et que les snipers de l’armée avaient intensifié leurs attaques contre les civils, un tireur ayant « percé le crâne d’un bébé avec une balle » dans les bras de sa mère, tuant les deux.

Le nombre croissant de rapports faisant état d’exécutions sur le terrain à Gaza ces dernières semaines a conduit des groupes de défense des droits tels que l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme à appeler la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il révèle où se trouvent des centaines de Palestiniens détenus dans la bande de Gaza.

Le ministère de la santé de Gaza a indiqué vendredi que les attaques israéliennes avaient tué au moins 162 personnes et en avaient blessé 296 autres en l’espace de 24 heures, portant le bilan officiel à 22 600 morts et 57 910 blessés à Gaza depuis le 7 octobre.

Jeudi, Save the Children a dénoncé une frappe aérienne israélienne le matin même dans la zone d’al-Mawasi, une zone que les forces israéliennes avaient appelé les civils à évacuer, et qui a tué au moins 14 personnes, dont une majorité d’enfants de moins de 10 ans.

« Ces ordres d’évacuation n’offrent rien de plus qu’un écran de fumée de sécurité. Si les gens restent, ils sont tués. S’ils se déplacent, ils sont tués. Les gens sont confrontés au ‘choix’ d’une condamnation à mort ou d’une autre », a déclaré Jason Lee, directeur de Save the Children pour le territoire palestinien occupé. « Les dirigeants mondiaux doivent obtenir un cessez-le-feu définitif dès maintenant. Chaque heure qui passe, de nouveaux enfants paieront de leur vie et de leur avenir le prix d’une politique innommable. D’ici là, il n’y aura aucun endroit sûr à Gaza ».

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a signalé jeudi que l’armée israélienne avait de nouveau largué des tracts dans le gouvernorat de Deir al-Balah, ordonnant aux civils d’évacuer une zone de Nuseirat où quelque 4700 personnes se seraient réfugiées dans un centre de santé géré par les Nations unies.

Selon l’agence de l’ONU, les forces israéliennes ont émis des ordres d’évacuation couvrant 35 % de la bande de Gaza depuis le 1er décembre, tout en bombardant de manière répétée les zones désignées comme « zones sûres » pour les civils.

OCHA a indiqué que plus d’un million de personnes s’étaient réfugiées dans le gouvernorat de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, “entassées dans un espace extrêmement surpeuplé, suite à l’intensification des hostilités à Khan Younis et Deir al Balah et aux ordres d’évacuation de l’armée israélienne”.

Les agences humanitaires ont averti à plusieurs reprises que la lenteur de l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza créait une crise dévastatrice dans laquelle de nombreux autres Palestiniens pourraient mourir en raison du manque de carburant, de fournitures médicales, de nourriture et d’eau.

L’association israélienne de défense des droits de l’homme Gisha a indiqué mercredi qu’une moyenne de 75 camions d’aide par jour était entrée dans la bande de Gaza entre le 21 octobre et le 16 décembre, ce qui est « à des années-lumière de ce qui est nécessaire ». L’organisation a ajouté qu’il y avait un « manque de transparence » concernant les restrictions israéliennes sur les articles dits « à double usage » qui, selon Tel Aviv, pourraient être utilisés par les groupes armés palestiniens, tels que les lampes de poche ou les matériaux qui pourraient réparer l’infrastructure de communication décimée de l’enclave.

« Israël a des obligations envers la population civile de Gaza en vertu du droit international, qu’il continue de mépriser de manière flagrante. En tant que partie aux hostilités, il doit au moins permettre le passage de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. En tant que puissance occupante, il a l’obligation de la fournir. Bloquer délibérément des envois humanitaires vitaux est un crime de guerre, tout comme la punition collective », a ajouté le groupe.

Le médecin norvégien Mads Gilbert, qui a déjà travaillé à Gaza, a déclaré à Al Jazeera que l’hiver apportait « une avalanche insupportable de souffrances humaines » à Gaza et que le risque d’hypothermie devenait « extrêmement dangereux », en particulier pour les jeunes enfants.

« C’est particulièrement vrai pour ceux qui sont petits et ceux qui sont déjà affamés ou malades, ce qui est le cas d’une grande partie de la population », a déclaré M. Gilbert. « Un petit enfant aura très vite froid et lorsque la température du corps descend en dessous de 35 degrés Celsius (95 degrés Fahrenheit), on parle d’hypothermie. L’hypothermie affaiblit le corps, le système immunitaire et, en cas d’hémorragie, elle accélère le saignement. L’hypothermie est un piège mortel ».

Medical Aid for Palestinians (MAP) et l’International Rescue Committee ont également tiré la sonnette d’alarme face à l’augmentation de la malnutrition grave et des “blessures atroces” constatées par leur personnel à Gaza.

« Chaque centimètre carré de l’hôpital – les halls, les escaliers, les zones de réception, les services – est couvert de personnes allongées sur le sol» , a déclaré le chirurgien Nick Maynard. « Nous voyons à l’hôpital des enfants et des adultes souffrant d’une grave malnutrition. Au moindre signe d’infection, ces patients perdent rapidement du poids et semblent de plus en plus mal nourris ».

Entre-temps, des combats au sol entre les forces israéliennes et les groupes de la résistance palestinienne ont été signalés dans les zones de Nuseirat, Gaza City, Bureij, Khan Younis, al-Shati, Khuza’a et Maghazi.

Novembre 2023 – Les Brigades Al-Qassam, l’aile militaire de la Résistance islamique palestinienne (Hamas), ont publié une vidéo des combats sur le terrain dans la ville de Gaza entre la résistance et l’armée d’occupation israélienne. La vidéo montre des combattants d’Al-Qassam attaquant des véhicules militaires et tirant sur d’autres soldats à une distance nulle..

Les médias israéliens ont rapporté jeudi que trois Israéliens qui étaient portés disparus depuis le 7 octobre étaient maintenant confirmés comme étant détenus à Gaza, ce qui porte le nombre officiel de captifs à 136. La dépouille d’un autre Israélien serait également détenu par des groupes palestiniens à Gaza.

Le discours de Hassan Nasrallah donne le ton sur le front libanais

Depuis l’assassinat de Saleh al-Arouri, haut responsable du Hamas, dans la banlieue de Beyrouth mardi, le monde a les yeux tournés vers le Liban, alors que l’escalade du front nord [de la Palestine occupée] devient de plus en plus probable.

Alors qu’Israël n’a pas revendiqué la responsabilité de l’assassinat d’al-Arouri, le Liban et la majeure partie des pays n’ont guère douté de l’identité de l’auteur de cette attaque ciblée par drone.

Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement libanais Hezbollah, allié au Hamas, a prononcé un discours vendredi après-midi – le deuxième cette semaine, après avoir averti mercredi que l’assassinat d’al-Arouri ne resterait pas impuni.

« Une réponse à ce qui s’est passé dans la banlieue sud de Beyrouth est inévitable, et la décision dépend de la situation sur le terrain. Le terrain n’attend pas. Je ne dirai pas ‘au bon moment et au bon endroit’ », a déclaré M. Nasrallah au cours d’un long discours.

Malgré ces avertissements, M. Nasrallah n’a pas semblé indiquer qu’une escalade du conflit était inévitable au Liban, soulignant que l’objectif premier du Hezbollah était de soutenir les groupes palestiniens qui se battent à Gaza : « L’objectif de tous les fronts est de mettre fin à cette agression ».

« À ceux qui demandent pourquoi nous nous battons sur le front [du Sud-Liban], nous sommes obligés de répondre. Ce front a deux objectifs : faire pression sur l’ennemi [Israël] et son gouvernement pour qu’ils mettent fin à l’agression contre Gaza », a-t-il déclaré. « Le second objectif est d’alléger la pression sur la résistance à Gaza. »

S’il a exprimé l’espoir que le Liban récupère les territoires occupés par Israël, y compris les fermes de Shebaa, M. Nasrallah a fait remarquer que de telles négociations ne pourraient avoir lieu qu’après la fin de l’agression israélienne contre Gaza.

Par ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a entamé vendredi sa quatrième visite au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, avec, entre autres, l’objectif de réduire les tensions entre le Liban et Israël.

Le Liban a déposé une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité des Nations unies concernant l’attaque qui a tué M. al-Arouri et cinq autres personnes, la qualifiant d’ « escalade la plus dangereuse depuis 2006 », date à laquelle Israël a bombardé Beyrouth pour la dernière fois au cours d’une guerre d’un mois.

L’armée israélienne a néanmoins continué à bombarder des villes du Sud-Liban et à violer l’espace aérien libanais, tandis que des responsables libanais se sont entretenus avec un certain nombre de représentants de l’ONU et internationaux au sujet du risque d’escalade.

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a atterri au Liban vendredi pour trois jours dans le but de désamorcer la situation, a indiqué l’Union européenne dans un communiqué.

Les médias militaires du Hezbollah ont diffusé jeudi 4 janvier, des images vidéo d’une opération contre un groupe de soldats sionistes près du siège d’Al-Marj, à la frontière libano-palestinienne..

Alors que le Hezbollah a continué à tirer des roquettes en direction d’Israël ces derniers jours, The Economist a rapporté jeudi que le groupe de résistance libanais avait retiré ses combattants à deux ou trois kilomètres de la Ligne bleue, ce que les analystes ont interprété soit comme une « retraite tactique », soit comme un signal indiquant qu’il ne cherchait pas une confrontation générale.

Disputes entre génocidaires

Les différents responsables israéliensse sont entre-temps déchaînés les uns contre les autres, dans un contexte de fractures croissantes entre la direction militaire et les ministres de la composante ouvertemet fasciste du gouvernement du Premier ministre Netanyahu.

Jeudi soir, une réunion du cabinet de sécurité aurait tourné à l’échange d’insultes sur la question de savoir quand et si l’armée doit mener une enquête sur les actions qu’elle a menées le 7 octobre et depuis cette date, y compris le meurtre de trois otages israéliens par les forces israéliennes au mois de décembre.

Le chef d’état-major de l’armée, Herzl Halevi, a déclaré que l’armée avait jusqu’à présent évité d’enquêter sur ce qui s’était passé le 7 octobre par crainte de provoquer des « tensions au sein de l’armée x, ajoutant que toute enquête menée alors que la guerre était toujours en cours pourrait avoir « un impact significatif sur les combats eux-mêmes ».

Les projets d’enquête de l’armée ont néanmoins provoqué la fureur des ministres qui se sont opposés à l’inclusion de l’ancien ministre de la défense, Shaul Mofaz, dans l’enquête.

Mofaz a participé au retrait en 2005 des colonies israéliennes illégales à Gaza, une décision décriée par l’extrême droite, qui a demandé à plusieurs reprises que ces colonies soient rétablies et que plus de 2 millions des 2,3 millions d’habitants palestiniens de Gaza soient expulsés.

Les discussions internes sur le « jour d’après » en Israël ont été tout aussi houleuses.

Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a dévoilé ses plans pour Gaza après la guerre, qui prévoient la poursuite de l’intervention militaire israélienne et l’administration civile de Gaza par une « entité palestinienne » – composée, selon certaines informations, de « clans [collabos] » considérés comme amis d’Israël. Cette proposition a, sans surprise, été rejetée par les colons alliés de Netanyahu, qui refusent toute forme d’autonomie palestinienne, même très limitée, à Gaza, considérant même l’Autorité palestinienne pourtant très complaisante comme une option inacceptable.

L’Autorité palestinienne a exprimé vendredi son rejet des plans élaborés par les Israéliens pour la future direction palestinienne, avec une déclaration de la présidence soulignant « la position palestinienne claire et inébranlable qui donne la priorité à la fin de l’agression israélienne contre notre peuple à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem ».

« Les déclarations des dirigeants sionistes sur la formation de comités locaux soumis à l’occupation et d’une administration internationale supervisant Gaza en partenariat avec l’occupation ne sont rien d’autre qu’une couverture pour la poursuite de la guerre. L’ennemi sait bien que ses objectifs sont impossibles à atteindre », a déclaré le Front populaire de libération de la Palestine dans un communiqué vendredi. « Le lendemain de la guerre sera un jour de défaite et de retrait complet de l’agression et un jour de victoire pour la résistance. »

Le Times of Israel a rapporté que les responsables militaires israéliens se sentaient sous pression en raison du tollé international continu et de la possibilité très réelle que la CIJ se prononce contre Israël la semaine prochaine. Des sources anonymes ont déclaré aux médias israéliens que les Palestiniens pourraient être en mesure de retourner dans le nord de Gaza au cours de la prochaine phase du conflit et qu’Israël pourrait ouvrir plusieurs routes supplémentaires pour permettre l’acheminement de l’aide à Gaza.

Les familles des captifs israéliens continuent à organiser des manifestations devant les domiciles de plusieurs ministres, appelant à la conclusion d’un accord pour obtenir leur libération. Depuis la fin d’une trêve d’une semaine et d’un accord d’échange d’otages le 1er décembre, Israël a affirmé qu’il libérerait les otages restants par des opérations de combat, mais n’y est pas parvenu jusqu’à présent, et plusieurs otages israéliens sont morts depuis, certains directement abattus par des soldats israéliens.

L’armée israélienne assassine un adolescent palestinien en Cisjordanie

Les forces israéliennes ont poursuivi leurs raids en Cisjordanie occupée, tuant un Palestinien de 17 ans, Osaid Tareq al-Rimawi, et en blessant sept autres dans la ville de Beit Rima pendant la nuit.

Des affrontements armés entre Palestiniens et forces israéliennes ont été signalés à Sir et Sanur dans le gouvernorat de Jénine, ainsi que dans les camps de réfugiés de Tulkarem, Nur Shams et Balata.

L’Autorité palestinienne a condamné les raids de l’armée israélienne à Tulkarem et Nur Shams pendant trois jours consécutifs. Au moins deux Palestiniens ont été blessés par balle à Balata.

WAFA rapporte que les forces israéliennes ont kidnappé au moins 12 Palestiniens en Cisjordanie depuis jeudi. Un berger de 16 ans faisait partie des personnes arrêtées jeudi soir, écrit l’agence de presse, ajoutant que ses 60 moutons ont été volés par l’armée d’occupation.

À Jérusalem-Est sous occupation, les forces israéliennes ont une nouvelle fois empêché de nombreux fidèles de prier dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa.

Des colons ont violemment attaqué des Palestiniens dans le village de Kisan, dans la région de Bethléem, blessant grièvement un homme de 40 ans. Les forces israéliennes ont commencé les travaux de construction d’une route réservée exclusivement aux colons dans la région de Masafer Yatta, au sud d’Hébron.

L’organisme de surveillance des colonies, Peace Now, a publié jeudi un rapport mettant en garde contre une « augmentation inégalée » des activités illégales de colonisation israélienne depuis octobre.

« L’environnement militaire et politique permissif permet la construction irréfléchie et la saisie de terres presque sans contrôle », a déclaré le groupe. « Il en résulte non seulement des dommages physiques pour les Palestiniens et leurs terres, mais aussi un changement politique significatif en Cisjordanie. Le déchaînement incontrôlé des colons doit être stoppé maintenant ».

5 janvier 2024 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine