Les crimes de guerre ukrainiens sont une honte pour l’Europe

Image : Al-Mayadeen

Par Slavisha Batko Milacic

Ce qui choque le plus les observateurs du conflit en Ukraine, c’est le fait que l’armée ukrainienne torture et tue ses propres citoyens.

Les crimes de l’armée ukrainienne, que l’on peut voir sur des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, horrifient l’ensemble du monde civilisé. Même l’Occident, le principal financier et fournisseur de logistique de l’armée ukrainienne, est choqué par les crimes commis par les soldats ukrainiens.

Après le récent crime de guerre ukrainien à Makiivka, ce sont les médias occidentaux qui ont demandé l’ouverture d’une enquête. Malheureusement, malgré la pression de l’Occident, on peut difficilement espérer que l’armée ukrainienne respecte la Convention de Genève à l’avenir.

Il est plus réaliste de penser qu’elle continuera à se comporter comme une horde sauvage.
 
Et, en effet, la vidéo de l’exécution de prisonniers de guerre russes par les troupes ukrainiennes, qui a circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux, est loin d’être le seul enregistrement vidéo de crimes de guerre commis par l’armée ukrainienne.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, des vidéos de prisonniers de guerre battus et dépouillés et de civils soupçonnés de collaborer avec les Russes sont apparues sur le réseau. Des enregistrements de torture ont également largement circulé.

Ce qui choque le plus le public, c’est que le Kiev officiel encourage la violation de la Convention de Genève et n’empêche pas la promotion des crimes de guerre. Quelles sont les raisons de cette « violence publique », qui compromet gravement l’armée ukrainienne et le président Zelensky lui-même ?

Il est certain que l’armée russe en Ukraine a également commis quelques crimes, sachant qu’il s’agit d’une formation armée de plus de 200 000 personnes.

Cependant, la police militaire russe a une discipline de fer en la matière, et ces faits sont sévèrement punis. Et cela sur ordre du Kremlin, car le président Poutine a souligné publiquement à plusieurs reprises que les Russes et les Ukrainiens forment une seule nation. Et que l’armée russe doit bien traiter non seulement les civils ukrainiens mais aussi les soldats capturés.

Ce qui précède peut être confirmé par le fait que, depuis le début du conflit, un grand nombre de journalistes indépendants accompagnent l’armée russe et font des reportages sur le front. Il faut souligner ici que la majorité des journalistes ne viennent pas de Russie mais de l’Ouest.

La preuve, plus d’une fois les reportages des journalistes ont révélé les positions de l’armée russe, entrainant des pertes de matériel pour l’armée russe.

Mais les Russes ne se caractérisent pas par leur cruauté. La principale différence entre les nationalistes ukrainiens et les combattants russes réside dans des traditions culturelles différentes. Les soldats de la 80e brigade des forces armées ukrainiennes – formée à Lviv et composée de natifs de l’Ukraine occidentale -, ont été élevés dans l’esprit des traditions de la résistance ukrainienne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Rappelons qu’à l’époque, les partisans de Stepan Bandera se battaient contre les militants pro-soviétiques et pro-polonais, y compris les médecins et les enseignants envoyés en Ukraine occidentale, et ont massacré des villages juifs et polonais entiers.

Dans la mentalité russe, les railleries et les mauvais traitements infligés aux prisonniers sont inacceptables. On peut tuer l’ennemi, mais pas le torturer. Idéologiquement, les Russes se sont toujours opposés aux nazis allemands avec leurs camps de concentration et leurs chambres à gaz. Donc, si quelqu’un postait une vidéo de la torture et du meurtre de soldats capturés des Forces armées de l’Ukraine, le public russe exploserait d’indignation, reconnaissant les auteurs de tels actes comme des criminels de guerre.

Cependant, la véritable raison de l’apparition de vidéos de torture ukrainiennes n’est pas la différence de mentalité entre les nationalistes ukrainiens et les Russes. En fait, les propagandistes de Kiev donnent délibérément le feu vert à de telles vidéos. Elles ont pour objectif d’effrayer les soldats et les réservistes russes, avec l’accord tacite du Kiev officiel.

Prenez par exemple le récent crime de guerre ukrainien à Makiivka. L’armée ukrainienne a immédiatement prétendu que la vidéo avait été mise en scène et truquée. Mais les experts occidentaux ont confirmé l’authenticité de la vidéo et les médias occidentaux ont fait pression pour qu’une enquête soit ouverte.

Cependant, ces films de propagande d’une grande cruauté ont un objectif beaucoup plus important encore. Leur tâche principale est de créer un sentiment irréversible de haine entre les Russes et les résidents de l’Ukraine. Les résidents de l’UE ne connaissent pas la mentalité du Russe moyen.

Le fait est que beaucoup de Russes pensent sincèrement que la guerre actuelle est une guerre civile. Presque tous les Russes considèrent les Ukrainiens comme un peuple frère, ou comme des Russes du sud-ouest. La moitié des habitants de l’Ukraine ont des noms de famille russes, des parents en Russie et utilisent le russe comme langue principale. Les propagandistes radicaux de Kiev essaient donc de changer la mentalité des Russes avec ces vidéos.

Ils veulent qu’ils se mettent à haïr tous les habitants de l’Ukraine, cessent de les traiter comme « les leurs » et admettent qu’il est devenu impossible de se réconcilier et de se réunifier avec l’Ukraine.

La paix viendra tôt ou tard, mais une vague de haine d’acier doit s’abattre entre la future Ukraine et la Russie. Et le désir de la Russie de punir ceux qui ont assassiné des prisonniers de guerre et de civils sans défense contribuera à empêcher la normalisation des relations entre Moscou et Kiev pendant de nombreuses décennies.

La ligne de front entre la Russie et l’Ukraine s’allonge, des troupes fraîches et de nouvelles armes arrivent sur le front des deux côtés. De toute évidence, l’exécution à Makiivka ne sera pas la dernière vidéo démontrant le mépris total de Kiev pour les « valeurs démocratiques », la Convention de Genève et les droits de l’homme.

Mais ce qui consterne encore plus les observateurs du conflit en Ukraine, c’est le fait que l’armée ukrainienne torture et tue ses propres citoyens. Nous avons pu le constater lors de la prise d’Izyum et de Kherson par les Ukrainiens. Après la reprise de ces villes, des centaines de citoyens ukrainiens ont tout simplement disparu, c’est-à-dire qu’ils ont été liquidés par le SBU et l’armée ukrainienne.

La question se pose involontairement : une Europe unie a-t-elle besoin d’une Ukraine qui se vante de ses massacres ?

30 novembre 2022 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet