Cheikh Naïm Qassem : « Le génocide à Gaza est rendu possible par le silence mondial et l’inaction arabe »

22 juillet 2025 - Une femme portant son enfant blessé dans ses bras se précipite hors des décombres après un bombardement israélien qui a visé une maison dans la rue Mukhabarat, à côté d'un camp pour personnes déplacées - Photo : Yousef Al-Za'noun / Activestills

Par Al-Mayadeen

Le cheikh Naim Qassem, premier responsable du Hezbollah, dénonce le génocide perpétré par les États-Unis et Israël à Gaza et exhorte les pays arabes à agir et à isoler l’occupant.

Le secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a publié mardi une déclaration très ferme condamnant ce qu’il a qualifié de « guerre génocidaire américano-israélienne » contre le peuple palestinien à Gaza, accusant la communauté internationale de rester silencieuse face à des crimes qui « ont dépassé toutes les normes humanitaires et morales ».

« Ce que le peuple palestinien opprimé endure à Gaza, de l’agression américano-israélienne à l’escalade de la sauvagerie, au génocide, à la famine et aux massacres, a dépassé toutes les limites éthiques et humanitaires », a déclaré Cheikh Qassem.

Il a vivement critiqué l’inaction des puissances mondiales et leur incapacité à faire respecter le droit international, affirmant que « le silence mondial est une condamnation des gouvernements et des responsables partout dans le monde, et rend totalement inopérant ce qu’on appelle le droit international ».

Des mesures purement symboliques prises par les dirigeants mondiaux

Faisant référence aux appels lancés récemment par plus d’une vingtaine d’États pour mettre fin à la guerre, Cheikh Qassem a rejeté ces déclarations, les qualifiant d’insuffisantes.

Holocauste à Gaza !

« Il ne suffit pas que 25 pays appellent à l’arrêt de la guerre contre Gaza. Ces déclarations ne les absoudront pas de leur complicité, ni du soutien que certaines grandes puissances ont apporté depuis le début de l’agression », a-t-il déclaré.

« Les positions et les condamnations n’exonèrent personne. Ce qu’il faut, c’est que ces prises de position se traduisent par des actions concrètes qui mettent fin aux massacres et aux crimes. »

Cheikh Qassem a appelé à l’imposition de sanctions contre « Israël », à son isolement international, à des poursuites judiciaires et à l’arrêt complet de toute forme de coopération avec l’entité d’occupation.

« La plus grande responsabilité », a-t-il ajouté, « incombe aux nations arabes et islamiques, tant aux gouvernements qu’aux peuples. Choisissez vos positions et fixez vos propres limites, mais ne restez pas spectateurs ».

Il a appelé à prendre des mesures immédiates, notamment mettre fin à la normalisation, fermer les ambassades israéliennes, suspendre les échanges commerciaux et mobiliser les initiatives régionales pour soutenir la Palestine et Gaza « même avec le strict minimum nécessaire pour satisfaire les besoins vitaux ».

« Lorsque les États-Unis seront confrontés à un front uni et à une voix unie aux côtés du peuple palestinien, ils seront contraints de céder et de battre en retraite », a souligné Cheikh Qassem.

Il a conclu en avertissant que l’histoire n’oubliera pas ceux qui sont restés les bras croisés. « L’histoire retiendra cette honte qui entache les dirigeants et les systèmes de l’humanité en cette période de famine haineuse et de massacre massif des affamés », a-t-il déclaré.

Gaza, c’est 10 fois Hiroshima !

« L’injustice de l’Amérique et d’Israël atteindra ceux qui restent silencieux face aux opprimés », a-t-il averti, concluant par une référence coranique : « En vérité, les oppresseurs ne réussiront pas », ajoutant : « Plus Israël intensifie sa brutalité et son arrogance, plus il se rapproche de sa chute catastrophique, si Dieu le veut. »

Le Hamas condamne le silence international

De même, le mouvement de résistance palestinien Hamas a publié mardi une déclaration critiquant vivement le silence persistant des gouvernements arabes et islamiques face à ce qu’il a qualifié de « génocide systématique et de campagne criminelle de famine » qui se déroule dans la bande de Gaza.

Dans sa déclaration, le Hamas a ajouté que les réactions officielles à ce jour « sont largement insuffisantes au regard de l’ampleur de la catastrophe », alors que plus de 2,25 millions de Palestiniens souffrent de famine et des bombardements.

« Ce silence de mort anéantit les espoirs de notre peuple opprimé et encourage [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu à persister dans sa politique d’affamement et d’extermination », a déclaré le mouvement.

Le Hamas a souligné la détérioration des conditions de vie à Gaza, où la population est privée de nourriture et d’eau tandis que « des milliers de camions d’aide humanitaire s’accumulent du côté égyptien du passage de Rafah ».

Des dizaines de tués, des centaines de blessés

Au moins 77 Palestiniens ont été assassinés et 376 autres blessés au cours des dernières 24 heures dans toute la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.

Parmi les victimes, cinq corps de martyrs ont été retrouvés sous les décombres alors que les bombardements israéliens continuent de viser des zones civiles densément peuplées.

Les équipes d’urgence signalent que de nombreuses victimes restent coincées sous les décombres ou gisent à l’air libre, inaccessibles en raison des frappes aériennes et des restrictions d’accès imposées par Israël.

Les Israéliens massacrent aussi les Palestiniens qui sont à la recherche d’eau potable

Depuis le début du génocide israélien, le 7 octobre 2023, le bilan cumulé à Gaza s’élève à 59 106 morts et 142 511 blessés. Au cours de la dernière phase de l’offensive, depuis le 18 mars 2025, le ministère a enregistré 8268 martyrs et 30 470 blessés.

La crise humanitaire continue de s’aggraver alors que la famine se propage dans toute la bande de Gaza.

Au cours des dernières 24 heures seulement, cinq Palestiniens ont été tués et plus de 52 blessés alors qu’ils tentaient de se procurer de la nourriture.

Ces victimes portent à 1026 le nombre total de Palestiniens tués lors de tentatives d’obtenir de l’aide, et à plus de 6563 le nombre de blessés depuis l’imposition du système meurtrier de distribution de l’aide [par la GHF].

22 juillet 2025 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine

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