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Par Qassam Muaddi
Après l’interception par l’armée israélienne de la flottille Global Sumud, les organisateurs se sont engagés à continuer « à naviguer jusqu’à ce que Gaza soit libre ». Ils ont déjà annoncé que la prochaine mission enverrait un millier de navires à Gaza.
Le contact a été perdu avec tous les navires, sauf deux, parmi les plus de 40 participant à la mission humanitaire de la flottille mondiale Sumud visant à briser le siège de Gaza, organisée par la Freedom Flotilla Coalition.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le suivi en direct de la flottille indiquait que 19 navires auraient été interceptés par les forces maritimes israéliennes dans les eaux internationales, tandis que 21 autres ont été confirmés comme ayant été interceptés et trois seraient toujours en mer.
L’un d’entre eux, le navire Mikono Al-Bireh, semblait se trouver dans les eaux palestiniennes à quelques kilomètres de la côte de Gaza, tandis que le Marinette semblait plus éloigné, dans les eaux internationales. Les deux ont perdu le contact.
Les « navires-mères » de la flottille, qui assurent l’observation juridique, semblaient avoir mis le cap vers le nord, loin de la côte de Gaza.
La Flottille pour Gaza est le symbole d’un mouvement mondial en pleine expansion
Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé qu’aucun des navires n’était entré dans les eaux de Gaza et que ses marines avaient intercepté 42 bateaux. L’interception a commencé mercredi soir à 21 heures, heure locale, lorsque des bateaux militaires israéliens se sont approchés des navires les plus avancés de la flottille avant que des soldats ne montent à bord du navire amiral Alma.
Les militants à bord des autres navires ont continué à diffuser en direct pendant plusieurs heures, rapportant que les forces israéliennes avaient pulvérisé de grandes quantités d’eau sur les navires.
Les forces israéliennes ont également attaqué les navires de la flottille avec de l’eau pestilentielle, tandis que d’autres ont été arrêtés par des barrières en forme de chaîne dans les eaux internationales, a déclaré jeudi la Global Sumud Flotilla dans un communiqué.
Les avocats d’Adalah – Le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, qui représentent les volontaires de la flottille, n’ont pas été informés si les volontaires détenus seront emmenés au port d’Ashdod, où ils devraient être interrogés avant d’être expulsés ou placés en détention, ajoute le communiqué.
Contrairement aux précédentes missions de la flottille vers Gaza, l’armée israélienne n’a fait aucune déclaration. Au lieu de cela, le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué qu’Israël avait intercepté la flottille et qu’aucun des navires n’avait réussi à pénétrer dans la zone de blocus.
Le ministère a ajouté que les volontaires détenus étaient « sains et saufs et en bonne santé », tout en accusant à plusieurs reprises la flottille d’être liée au mouvement Hamas.
Plus tard dans la journée de jeudi, le ministère a affirmé que les autorités israéliennes d’occupation avaient informé les avocats d’Adalah du lieu où se trouvaient les volontaires de la flottille.
Adalah a déclaré dans un communiqué de presse aux journalistes que ses avocats avaient reçu des appels téléphoniques de volontaires détenus, qui leur ont dit que les autorités israéliennes avaient commencé à mener des « auditions » à leur sujet sans en informer leurs représentants légaux.
Peu après le début de l’interception mercredi soir, la porte-parole de la flottille Sumud, Khaldiya Abu Baker, a déclaré à Al Jazeera que les volontaires avaient reçu pour instruction de ne pas opposer de résistance violente, mais de ne pas coopérer avec les soldats israéliens ni signer de déclarations reconnaissant qu’ils avaient navigué illégalement vers Gaza et s’engageant à ne pas y retourner.
Abu Baker a ajouté que l’interception des volontaires par Israël, que ce soit dans les eaux internationales ou dans les eaux de Gaza (qui constituent un espace maritime palestinien), qualifiait leur détention d’enlèvement.
Protestations mondiales
Des manifestations ont éclaté à travers l’Europe et le Moyen-Orient à la suite de l’interception par Israël de la flottille Sumud, notamment à Berlin, Rome, Bruxelles, Tunis, Istanbul, Madrid et Barcelone.
Les manifestants ont exigé la libération des volontaires et la fin du génocide israélien et du siège illégal de Gaza.
Les syndicats et d’autres groupes populaires ont appelé à des grèves et à de nouvelles manifestations en Italie et en Espagne le week-end prochain. Le site web de la flottille mondiale Sumud indique que plus de 3 millions d’e-mails ont été envoyés par des sympathisants à leurs représentants élus.
Sur le plan diplomatique, la Colombie a rappelé les membres restants de sa mission diplomatique en Israël pour protester contre l’interception de la flottille.
La Colombie avait rompu ses relations diplomatiques avec Israël l’année dernière en raison du génocide commis à Gaza, mais continuait à avoir une mission consulaire à Tel-Aviv.
De son côté, l’Espagne a convoqué le chef de la mission israélienne à Madrid pour exiger des « éclaircissements » sur l’interception de la flottille Sumud.
Le Royaume-Uni a également exprimé sa « préoccupation » face à cette interception, tandis que la Grèce et l’Australie ont déclaré qu’elles suivaient la situation des volontaires détenus.
L’Espagne et l’Italie avaient toutes deux envoyé des navires pour accompagner la flottille au cours des semaines précédentes, dont une frégate espagnole.
Le gouvernement italien a ordonné à la flottille Sumud de remettre l’aide humanitaire destinée à Gaza et d’annuler sa mission. Le navire italien a renoncé à accompagner la flottille après que ses membres ont refusé d’obtempérer.
La frégate espagnole a également cessé d’accompagner la flottille lorsqu’elle s’est approchée du périmètre de blocus imposé par Israël.
La flottille mondiale Sumud, composée de plus de 40 navires et d’environ 500 volontaires, est la plus grande mission visant à briser le siège de Gaza depuis que la première flottille a pris la mer pour Gaza en 2008.
Au cours de la guerre actuelle menée par Israël contre Gaza, deux missions ont précédé la flottille Sumud : le Madleen, qui transportait 12 volontaires, et le Handala, qui transportait 21 volontaires.
La flottille Sumud arrive à un moment critique, alors que la pression internationale contre le génocide israélien s’intensifie et que les États-Unis menacent de laisser Israël « terminer le travail » si le Hamas n’accepte pas le plan de Trump pour mettre fin à la guerre.
Elle arrive également alors que les forces israéliennes ont complètement bouclé la ville de Gaza, avertissant que tous les Palestiniens qui y restent seront considérés comme des « terroristes ou des partisans du terrorisme ».
Au moment où nous écrivons ces lignes, environ 500 000 personnes restent dans la ville.
Entre-temps, la Freedom Flotilla Coalition a déclaré peu après l’interception que la flottille Sumud continuerait « à naviguer jusqu’à ce que Gaza soit libre ». La coalition a déjà annoncé sa prochaine mission : « Un millier de Madleens pour Gaza ».
Auteur : Qassam Muaddi
* Qassam Muaddi est un journaliste palestinien basé à Ramallah. Il couvre l’actualité palestinienne : événements politiques, mouvements sociaux, questions culturelles ... Il écrit pour les quotidiens libanais Assafir et Al Akhbar, les sites Middle East Eye, Mondoweiss et The New Arab, ainsi que pour les journaux électroniques palestiniens Metras et Quds News Network.Son compte twitter.
2 octobre 2025 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine
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