
23 septembre 2025 - Les équipes de défense civile et les habitants mènent des opérations de recherche et de sauvetage après que des frappes aériennes israéliennes ont visé une maison appartenant à la famille Al-Shawa près du carrefour Samer dans la ville de Gaza. Il y a eu plusieurs victimes et blessés. La frappe a provoqué un incendie dans le bâtiment visé, tandis qu'une structure voisine a été complètement détruite. Cette attaque s'inscrit dans le cadre d'une vaste campagne israélienne de bombardements sur la ville de Gaza, qui contraint les habitants à fuir vers le sud - Photo : Yousef al-Zanoun / Activestills
Par EuroMed Monitor
L’armée israélienne fait exploser quotidiennement jusqu’à 15 à 20 véhicules piégés dans la ville de Gaza, chacun équivalant à un tremblement de terre de magnitude 3,7.
Au cours de la semaine dernière, l’armée israélienne a fait exploser environ 120 véhicules piégés transportant près de 840 tonnes d’explosifs dans des zones résidentielles de la ville de Gaza, soit une moyenne de plus de 17 véhicules par jour.
Chaque explosion équivaut à un tremblement de terre de magnitude 3,7 sur l’échelle de Richter. C’est l’opération israélienne la plus brutale, la plus barbare, de toutes celles menées pour annihiler la population dans le cadre du génocide en cours perpétré par Israël contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, qui en est maintenant à son 24e mois consécutif.
Selon les normes scientifiques utilisées pour mesurer l’énergie explosive et les tremblements de terre, les estimations sismologiques et militaires indiquent que la détonation de 6 à 7 tonnes de TNT, soit la charge transportée par chaque véhicule, équivaut approximativement à l’énergie libérée par un tremblement de terre naturel de magnitude 3,7.
Des automates bourrés d’explosifs pour détruire la ville de Gaza
Les destructions importantes causées par de telles explosions s’étendent généralement sur des dizaines de mètres (environ 90 mètres à un niveau d’intensité élevé), tandis que les fissures et autres dommages plus réduits peuvent se propager sur plusieurs centaines de mètres, voire près d’un kilomètre dans les zones ouvertes.
La documentation recueillie sur le terrain à Gaza montre que les détonations ébranlent les bâtiments, même à plusieurs kilomètres du centre de l’explosion, qui durent quelques secondes, à l’instar des tremblements de terre naturels.
Étant donné que presque tous les bâtiments de Gaza ont déjà été endommagés ou affaiblis par plus de 23 mois de bombardements continus, chaque nouvelle explosion cause des destructions disproportionnées. Les structures fissurées et les espaces ouverts amplifient l’impact, endommageant des dizaines de bâtiments à des centaines de mètres de chaque nouvelle explosion.
La pratique de l’armée israélienne consistant à convertir des véhicules blindés hors service en charges explosives massives déclenchées à distance est sans précédent dans l’histoire moderne, tant par son ampleur que par sa méthode.
Pourtant, ce comportement barbare ne suscite aucune véritable réaction de la part de la communauté internationale, qui fait preuve, en l’occurrence, d’un double standard flagrant, d’une injustice criante et d’un mépris total pour la vie des Palestiniens.
Au cours de la semaine dernière, Israël a intensifié l’utilisation de ces véhicules piégés dans trois axes principaux de la ville de Gaza, les axes sud, est et nord, avec pour objectif déclaré de détruire les quartiers résidentiels centraux de la ville et de déplacer de force sa population.
L’impact catastrophique de ces explosions va au-delà de la destruction physique et du déplacement. Elles sont également utilisées comme un outil systématique de terreur psychologique, pour répandre l’épouvante dans la population civile et la forcer à s’enfuir.
Les détonations et les explosions assourdissantes résonnent dans toute la ville de Gaza, les bâtiments encore plus ou moins debout tremblent sous la pression des ondes de choc violentes, et les survivants croupissent dans un état de peur, de traumatisme et d’insécurité constants.
L’inaction internationale et la complicité de certains États ont permis à Israël de détruire la ville de Gaza aux yeux de tous et sans même avoir besoin d’avancer le moindre prétexte juridique, renforçant ainsi son impunité et sapant le droit international qui se révèle incapable de protéger les civils contre les crimes les plus graves, au premier rang desquels figure le génocide.
L’utilisation de tels véhicules piégés est expressément interdite par le droit international humanitaire, car ils constituent des armes intrinsèquement aveugles dont les effets ne peuvent être limités à des cibles militaires légitimes. En raison de leur nature explosive à grande échelle, ils touchent inévitablement des civils et des biens civils, en violation flagrante des principes de distinction et de proportionnalité, deux piliers du droit international humanitaire.
Ces armes sont classées comme armes interdites, et leur utilisation dans des zones peuplées constitue en soi un crime de guerre, ainsi qu’un crime contre l’humanité lorsqu’elle entraîne des meurtres, des déplacements forcés, la privation de conditions de vie essentielles ou des souffrances graves dans le cadre d’une attaque systématique ou généralisée contre des civils.
De plus, l’utilisation systématique de ces véhicules pour démolir des quartiers résidentiels et priver les gens de leurs maisons et de leurs moyens de subsistance en fait un outil direct de génocide, tel que défini dans la Convention sur le génocide, notamment parce que cela crée délibérément des conditions de vie impossibles et dont le but est de détruire une population en partie ou en totalité.
Génocide à Gaza : les Israéliens sont au paroxysme de leur folie meurtrière
L’utilisation destructrice de véhicules piégés n’a pas seulement pour objectif d’assassiner et/ou de déplacer les Palestiniens d’explosions en explosions mortelles, elle vise également à effacer des quartiers résidentiels et des infrastructures entiers, empêchant toute perspective de retour à la vie dans la ville de Gaza et portant atteinte au droit des Palestiniens de rester sur leurs terres et de revenir chez eux.
Euro-Med Human Rights Monitor appelle l’Assemblée générale des Nations unies à agir immédiatement en vertu de sa résolution historique 377 A(V) de 1950, connue sous le nom de « Uniting for Peace » (Unis pour la paix), qui autorise l’Assemblée à convoquer une session extraordinaire d’urgence et à adopter des recommandations collectives, y compris la création d’une force de maintien de la paix, lorsque le Conseil de sécurité ne remplit pas ses responsabilités en raison de l’utilisation du veto ou de l’absence de consensus.
L’Assemblée générale devrait adopter d’urgence une résolution dans ce cadre afin de former et de déployer une force de maintien de la paix dans la bande de Gaza, garantissant la fin des crimes contre les civils, la livraison sans entrave de l’aide humanitaire, la protection des installations de santé et de secours, la levée du blocus et la reconstruction.
L’activation de ce mécanisme est une obligation à la fois juridique et morale pour la communauté internationale afin de protéger les civils à Gaza.
Tous les États, individuellement et collectivement, doivent assumer leurs responsabilités juridiques et agir de toute urgence pour mettre fin au génocide à Gaza sous toutes ses formes, prendre toutes les mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens et veiller à ce qu’Israël respecte le droit international et les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice.
Auteur : EuroMed Monitor
* L'Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme [EuroMed Monitor] est une organisation indépendante à but non lucratif dirigée par des jeunes qui défend les droits humains de toutes les personnes à travers l'Europe et la région MENA, en particulier celles qui vivent sous occupation, en proie à la guerre ou à des troubles politiques et/ou ont été déplacés en raison de persécutions ou de conflits armés.
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21 septembre 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet
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