Les Nations Unies publient (enfin) une liste d’entreprises qui font leur profit de l’Apartheid

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Londres - Manifestation de soutien à la Palestine et à la campagne BDS - Photo : archives

Par BDS

La publication de la base de données de l’ONU sur les colonies israéliennes – longtemps retardée – constitue une étape importante pour la mise en accusation et la condamnation d’Israël.

Nous nous félicitons de la publication – longtemps retardée – par les Nations Unies de cette liste des entreprises complices [de l’occupation]. Certaines grandes entreprises impliquées dans des implantations illégales ne figurent pas dans la base de données et doivent être ajoutées. Toutes ces sociétés doivent rendre des comptes.

La société civile palestinienne se félicite de cette liste tant attendue des Nations Unies des entreprises qui se rendent complices de l’entreprise de colonisation illégale d’Israël, laquelle constitue un crime de guerre au regard du droit international. Nous remercions toutes les organisations de défense des droits de l’homme qui ont travaillé sans relâche pour la publication d’un instrument aussi important de transparence et de responsabilité.

Le respect du droit international est la seule réponse appropriée aux tentatives des régimes autoritaires et d’extrême droite – la Maison Blanche de Trump et le gouvernement extrémiste d’Israël – de saper les droits de l’homme et l’état de droit, et d’imposer à la place la domination des plus puissants.

Reconnaissant le rôle important que l’ONU a joué pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, nous considérons la publication de cette base de données comme une première étape importante et concrète pour toute entité des Nations Unies, allant vers l’obligation de faire rendre des comptes aux sociétés israéliennes et internationales qui permettent et profitent des graves violations par Israël des droits palestiniens.

Parmi les 112 entreprises complices figurant sur la liste de la honte de l’ONU, certaines mentions notables sont les cinq premières banques israéliennes dans lesquelles AXA investit (Bank Hapoalim, Bank Leumi, First International Bank of Israel, Mizrahi Tefahot Bank et Israel Discount Bank), Delta Israel, représentant Puma exclusif de licence en Israël et Shapir, partenaire de CAF pour le développement du tramway de Jérusalem.

Sont également inclus Delek Group, Egged, General Mills, Motorola Solutions, JCB, Alstom, la compagnie nationale israélienne des eaux Mekorot et les agences de voyage TripAdvisor, Airbnb, Booking.com, Edreams et Expedia.

Néanmoins, de nombreuses entreprises et banques impliquées dans des activités commerciales directes ou indirectes dans ou avec des colonies ne sont pas encore incluses dans la base de données.

G4S, les sociétés Hewlett Packard, Elbit Systems, Caterpillar, Hyundai Heavy Industries, Volvo, Heidelberg Cement et Cemex sont parmi de nombreuses autres sociétés prestigieuses qui sont impliquées de manière irréfutable dans l’entreprise de colonisation illégale d’Israël, comme le montrent méticuleusement les groupes de défense des droits de l’homme, le groupe indépendant de recherche israélien WhoProfits et le projet américain de l’American Friends Service Committee Investigate.

Pourtant, ces entreprises sont absentes de la liste des Nations Unies.

Nous appelons à une pression continue de la base et de la société civile sur le HCDH pour qu’il se conforme à la résolution 31/36 du Conseil des droits de l’homme en résistant aux pressions politiques, que ce soit de la part des États-Unis, des États européens ou d’Israël, et en s’engageant à mettre à jour de façon régulière la liste publique.

Aucune entreprise internationale ou israélienne complice de contribuer, de faciliter et de profiter du régime d’oppression d’Israël ne devrait jouir de l’impunité.

Afin qu’elles s’évitent toute complicité dans l’entreprise de colonisation d’Israël, il est grand temps que toutes les institutions publiques, les conseils municipaux, les églises, les syndicats, les organisations culturelles, les universités, les fonds d’investissement et autres cessent de contracter, de se procurer ou d’investir dans l’une des sociétés figurant sur la liste de la honte de l’ONU.

Le mouvement BDS de défense des droits des Palestiniens poursuivra une lutte pacifique, soutenue par des personnes de conscience du monde entier, pour la liberté, la justice, l’égalité et pour mettre fin à toute complicité avec le régime israélien d’occupation militaire vieux de plusieurs décennies, avec le colonialisme et l’apartheid.

12 février 2020 – BDS Movement – Traduction : Chronique de Palestine