Pour raisons déontologiques, Nike ne vendra plus ses produits dans les magasins israéliens

Une Palestinienne tient une pancarte BDS lors d'une manifestation contre les projets israéliens d'annexion de certaines parties de la Cisjordanie - Ville de Gaza, le mercredi 1er juillet 2020 - Photo : Mohammed Zaanoun/ActiveStills

Par Memo

Le fabricant de vêtements de sport Nike a asséné un sérieux coup de marteau sur la tête israélienne.

La méga-marque a annoncé qu’elle mettrait fin à la vente de ses produits dans les magasins de l’État d’occupation, une décision saluée par les usagers des médias sociaux comme une nouvelle victoire de la campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).

“À la suite d’un examen complet effectué par la société et compte tenu de l’évolution du marché, il a été décidé que la poursuite de la relation commerciale entre vous et la société ne correspond plus à la politique et aux objectifs de la société”, aurait déclaré Nike dans une lettre envoyée aux magasins en Israël.

La décision de Nike devrait frapper durement les détaillants. Étant l’une des marques de sport les plus populaires au monde, ses produits représentent une grande partie des ventes.

Bien que la société ait apparemment pris cette décision dans le cadre de son plan global visant à réduire le nombre de magasins avec lesquels elle travaille et à canaliser les affaires par le biais de son site web, cette décision a déclenché un débat en ligne sur ses motivations.

Cette décision fait suite à la décision du géant de la crème glacée Ben & Jerry’s de mettre fin à ses ventes dans les territoires palestiniens occupés.

Les fondateurs, Bennett Cohen et Jerry Greenfield, ont expliqué au début de l’année pourquoi ils estiment que l’entreprise “est du bon côté de l’histoire” en prenant la décision de boycotter les activités en Cisjordanie occupée.

Amnesty International a salué cette décision, la décrivant comme “une réponse légitime et nécessaire, conforme à sa responsabilité de respecter le droit international et les droits de l’homme.”

Avant l’annonce de Ben & Jerry’s, plusieurs rapports très médiatisés ont conclu qu’Israël pratiquait l’apartheid. En avril, l’éminente organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) s’est jointe à une foule d’autres groupes de premier plan pour déclarer qu’Israël commet les crimes d’apartheid et de persécution.

Avant le rapport de HRW, le groupe israélien de défense des droits humains B’Tselem a qualifié Israël d’État “d’apartheid” qui “promeut et perpétue la suprématie juive entre la mer Méditerranée et le Jourdain.”

Faisant écho au rapport 2017 de l’ONU qui concluait qu’Israël pratiquait l’apartheid, B’Tselem a rejeté l’idée reçue selon laquelle il s’agirait d’une démocratie à l’intérieur de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949).

Dans un article paru en juin, deux anciens ambassadeurs israéliens en Afrique du Sud ont également dénoncé Israël comme un État d’apartheid en établissant des parallèles avec le système de ségrégation raciale officielle en Afrique du Sud qui a pris fin en 1994.

Le message a également été adopté par les juifs américains, dont un quart pense qu’Israël est un État d’apartheid, selon un rapport récent, tout comme près des deux tiers des universitaires et des chercheurs américains.

6 octobre 2021 – Memo – Traduction : Chronique de Palestine