Les Palestiniens de Gaza meurent de faim alors que le projet génocidaire des Israéliens devient évident

Photo : via The Palestine studies

Par Sebastian Bernburg

Cela fait plus de deux mois [au 14 mai] qu’Israël a imposé un blocus total sur Gaza.

Depuis le 2 mars, aucune denrée alimentaire, eau, carburant ou fourniture médicale n’est entrée dans la bande de Gaza. Le bilan officiel fait état de 52 535 morts et 118 491 blessés.

Alors que des milliers de corps sont enterrés sous les décombres, ces chiffres fournis par le ministère de la Santé de Gaza sont, de toute évidence, nettement inférieurs au nombre réel de morts et bien inférieurs au nombre total de morts prévu, même si un cessez-le-feu permanent était instauré aujourd’hui.

Avec la destruction des infrastructures essentielles et l’interdiction d’acheminer des fournitures médicales et alimentaires vitales, le nombre de Palestiniens tués ne fera qu’augmenter.

Outre le nombre croissant de victimes, qui a augmenté d’au moins 2436 personnes depuis qu’Israël a rompu unilatéralement le cessez-le-feu le 18 mars, l’ONU a estimé que les bombardements israéliens avaient endommagé ou détruit 92 % des logements à Gaza.

En novembre 2024, l’ONU a constaté que 90 % du bétail et plus de la moitié des troupeaux de moutons et de chèvres avaient péri, et qu’environ 70 % des terres agricoles avaient été détruites.

Depuis lors, Israël n’a cessé d’étendre les zones interdites/zones de tir, de détruire près de 70 % des infrastructures hydrauliques de Gaza et de régulièrement tirer sur des pêcheurs palestiniens et les tuer.

À ce stade, même sans les bombardements, l’autosuffisance n’est pas une option pour Gaza.

Sans aide humanitaire et sans moyen de subsistance, les ressources qui entraient à Gaza avant le blocus total s’amenuisent. Toutes les boulangeries soutenues par l’ONU sont fermées depuis le 31 mars.

Le Programme Alimentaire Mondial a annoncé, il y a près de deux semaines, que ses stocks alimentaires étaient épuisés. À peu près au même moment, l’UNRWA a déclaré qu’elle n’avait plus de farine et que ses stocks de colis alimentaires étaient réduits à 250.

La semaine dernière, le directeur du Ministère de la Santé de Gaza, Munir al-Bursh, a appelé l’ONU à déclarer officiellement la famine à Gaza, affirmant que « les indicateurs sur le terrain et les données médicales et humanitaires confirment que les conditions internationales pour cela sont réunies ».

M. Al-Bursh a également déclaré que 92 % des enfants et des mères allaitantes souffraient de malnutrition sévère, tandis que 65 % n’avaient pas accès à l’eau potable.

L’UNICEF a annoncé la semaine dernière que 9000 enfants avaient été admis dans les hôpitaux de Gaza pour être traités pour malnutrition aiguë depuis le début de l’année 2025, tandis que le Bureau des médias de Gaza a déclaré que 57 Palestiniens étaient morts de malnutrition.

Le blocus total a également eu un effet dévastateur sur la capacité des secouristes à évacuer les blessés et sur celle du personnel hospitalier à soigner ceux qui parviennent à se rendre à l’hôpital.

Il n’y a plus aucun hôpital pleinement opérationnel à Gaza. Tous les hôpitaux ont déclaré être à court de la plupart des médicaments, l’hôpital al-Shifa annonçant qu’il n’avait plus aucun analgésique.

La Défense Civile Palestinienne a déclaré le 28 avril que huit de ses douze véhicules d’urgence dans le sud de Gaza étaient hors service en raison d’une pénurie de carburant.

Le 23 avril, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que 40 % des patients dialysés à Gaza étaient décédés depuis le 7 octobre 2023 en raison du manque de traitements disponibles. L’épuisement des capacités à maintenir les personnes en vie ne fera que s’aggraver.

La conséquence logique du blocus total imposé par Israël à Gaza est claire : les Palestiniens mourront de faim, de déshydratation et de blessures qui auraient pu être soignées jusqu’à ce que le blocus soit levé.

De nombreux enfants palestiniens, quelle que soit la date à laquelle il sera levé, souffriront de complications physiques dues à la famine qu’ils subissent actuellement.

Amnesty International s’est clairement exprimée la semaine dernière à l’occasion du deuxième mois du blocus, déclarant qu’il « constitue un acte génocidaire », le qualifiant en outre de « punition collective illégale flagrante et de crime de guerre consistant à utiliser la famine comme méthode de guerre ».

On ignore encore quand, ou si, l’aide humanitaire sera autorisée à entrer à Gaza. Israël a conditionné la reprise de l’aide à la libération des captifs et les négociations pour un cessez-le-feu semblent peu avancées.

Ce qui est certain, c’est qu’Israël cherche à modifier les modalités d’acheminement de l’aide à Gaza à l’avenir. Le cabinet de sécurité israélien a approuvé un nouveau plan d’aide le 4 mai dans le cadre du plan plus large du gouvernement visant à faire escalader la situation à Gaza.

Si ni la partie du plan relative à l’aide ni celle relative à l’escalade n’ont été entièrement précisées, certaines parties de la composante aide ont été divulguées. Selon certaines informations, le plan prévoit la création d’un ou plusieurs centres de distribution alimentaire dans le sud de Gaza, où les Palestiniens, qui auront été soumis à un contrôle approfondi, pourront recevoir de l’aide.

Des entrepreneurs privés seraient chargés d’assurer la sécurité dans ces zones. Un représentant de chaque famille serait autorisé à venir chercher l’aide alimentaire une fois par semaine.

Environ 60 camions transportant des produits de première nécessité seraient autorisés à livrer de l’aide à Gaza chaque jour, soit un peu plus de 10 % des 500 camions recommandés par jour. L’armée israélienne inspecterait et contrôlerait toute l’aide disponible, qui serait ensuite distribuée dans le ou les centres par des travailleurs humanitaires.

Il convient de noter qu’en 2008, le Coordinateur des Activités Gouvernementales dans les Territoires (COGAT) a étudié le nombre minimum de calories nécessaires pour éviter la malnutrition des Palestiniens à Gaza.

On peut espérer que les rations approuvées seront basées sur ces calculs, conçus pour nourrir les Palestiniens avec le strict minimum, et des inquiétudes ont été exprimées quant à la possibilité qu’Israël punisse des individus en les privant d’aide.

En réponse aux nouveaux plans d’aide israéliens, toutes les agences des Nations unies et les ONG travaillant dans le domaine humanitaire à Gaza ont fermement refusé de participer à ce programme.

Le groupe, dirigé par le Coordinateur Humanitaire des Nations unies pour les Territoires Palestiniens Occupés, a déclaré que ce plan « contrevenait aux principes humanitaires fondamentaux et semblait conçu pour renforcer le contrôle sur les produits essentiels à la survie, comme moyen de pression ».

Le groupe a ajouté que le plan « ne respectait pas les principes humanitaires universels d’humanité, d’impartialité, d’indépendance et de neutralité ».

Que Israël parvienne ou non à mettre en œuvre son plan d’aide draconien, ou que l’aide soit acheminée par les canaux habituels, sa politique actuelle de blocage total de l’acheminement de l’aide est clairement génocidaire.

Il ne fait aucun doute que cette politique a pour conséquence directe d’accélérer des décès qui pourraient facilement être évités à Gaza et d’alourdir encore le bilan déjà très lourd.

14 mai 2025 – The Palestine Studies – Traduction : Chronique de Palestine – YG

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