De la Palestine à l’Iran, le suprématisme sioniste est à la racine de la violence

Téhéran - Les familles des victimes du terrorisme sioniste ont condamné Israël pour avoir commis un crime de guerre à la suite d'une frappe aérienne « barbare » perpétrée vendredi 13 juin à l'aube, qui a tué des hauts commandants iraniens, des scientifiques et des civils, et ont appelé à des représailles rapides - Photo : Tasnim

Par Rameen Javadian

Les Iraniens savent que la logique du sionisme, soutenue par l’empire américain, est ce qui a naturellement conduit à la dévastation qu’ils connaissent aujourd’hui. La libération des Palestiniens du sionisme peut rapprocher l’ensemble de la région, y compris l’Iran, de la liberté.

J’écris dans des circonstances que certains pourraient considérer comme une réalité distordue ; en tant que musulman irano-américain, alors qu’Israël bombarde l’Iran, soutenu par les États-Unis.

Je passe au crible les échanges WhatsApp et fais défiler les images Telegram de zones résidentielles, où le sang des civils et les décombres de leurs maisons maculent la place familière de Tajrish et les pâtés de maisons de la rue Valiasr.

Les commentaires de Mohammed El-Kurd et Assal Rad sur la couverture médiatique de la Palestine soulignent à quel point les médias grand public refusent systématiquement de reconnaître la vie des Palestiniens.

Leurs réflexions peuvent être étendues pour expliquer également l’invisibilisation prévisible des Iraniens (lorsqu’ils sont tués par les forces israéliennes) par les médias corporatifs.

Et nous pourrions rapporter bien d’autres récits.

Alors que sa confrontation avec l’Iran s’intensifie, l’Etat sioniste poursuit ses attaques sur Gaza et la Cisjordanie

Au cours du premier week-end des attaques, ma tante, dont l’opération prévue pour traiter un cancer récemment diagnostiqué a été reportée, a ensuite été victime du bombardement d’un hôpital local par Israël.

Les enfants en bas âge de mes cousins souffrent de diarrhées provoquées par la peur, à cause du bruit et de la vue des explosions, et ils n’ont pratiquement nulle part où se réfugier.

Lorsque j’ai pris des nouvelles d’une de mes professeures après les frappes israéliennes sur la résidence universitaire, elle m’a raconté l’assassinat délibéré de ses proches, Ehsan Eshraqi et sa fille de neuf ans, Baran.

Pourtant, malgré ces témoignages personnels, je pouvais prévoir l’issue logique de ces horreurs, après des années d’impunité pour les crimes de guerre commis par les États-Unis et Israël.

C’est le résultat de l’existence de l’occupation et du soutien constant des États-Unis aux atrocités sous le couvert de la « légitime défense » et de la logique coloniale de la « sécurité nationale ».

Pourtant, nous constatons que beaucoup refusent de reconnaître les agressions d’Israël pour ce qu’elles sont : des attaques non provoquées qui visent d’abord la vie des Palestiniens, mais qui cherchent à s’étendre afin de maintenir la suprématie ethnique du sionisme.

Les Iraniens, témoins de l’occupation de la Palestine depuis des décennies, pouvaient anticiper les attaques israéliennes qui ont commencé à Téhéran le 13 juin 2025.

Nous avons écrit et organisé des actions contre l’animosité anti-musulmane, la propagande manipulatrice et les plans impérialistes qui sont tous utilisés pour tenter de dominer notre patrie, tout comme le sionisme tente de le faire en Palestine.

Le génocide américain et israélien en cours en Palestine, associé aux crimes de guerre au Liban, au Yémen et en Syrie, a appris à nos communautés que les piliers de l’occupation, à savoir l’asservissement et l’expansion, ne s’arrêteraient pas à Gaza.

Si Israël peut causer la mort de plus de centaines de milliers de personnes à Gaza, par le biais de pratiques dignes des nazis, notamment le génocide, le scholasticide, l’infanticide et l’écocide, tandis que la soi-disant « communauté internationale » reste les bras croisés, il ne faut pas s’étonner que le régime sioniste cherche à étendre son oppression par des attaques non provoquées contre des civils iraniens dans leurs hôpitaux, leurs centres de presse et leurs domiciles.

Si Israël peut rendre orphelines des générations d’enfants palestiniens dans une bande de terre de 40 km de long, il peut aussi séparer les filles et les garçons iraniens de leurs mères et de leurs pères pendant qu’ils dorment à 3 heures du matin, heure à laquelle les premières frappes sur l’Iran ont eu lieu.

Attaque sur l’Iran : la guerre de trop pour l’État sioniste ?

Si les politiciens et les commentateurs tolèrent et excusent Israël pour avoir commis des actes illégaux de cyberguerre via des explosions de pagers, tuant et blessant des dizaines de non-combattants libanais en plein jour sous ce que les médias grand public qualifient d’attaques technologiques « sophistiquées », Israël ne manquera pas d’innover en faisant exploser des voitures piégées dans les rues populaires iraniennes.

Cela témoigne du seul langage qu’une force d’occupation peut utiliser : celui de la violence gratuite, fondée sur ses fictions et choyée par l’empire américain.

Mais cette situation doit être remise en question. Si nous assumons nos responsabilités collectives, en particulier ceux qui vivent dans l’empire américain, en nous mobilisant pour un embargo sur les armes et l’isolement du régime sioniste, nous pouvons bouleverser le statu quo imposé.

18 août juin 2025 – Dans le cadre de son droit légitime à se défendre, l’Iran a lancé plusieurs vagues de missiles sur l’entité sioniste.

Tant que nous ne reconnaîtrons pas, comme l’a laissé entendre le prisonnier politique américain Mahmoud Khalil, que l’impérialisme dépasse l’expérience individuelle, aucun d’entre nous ne se rapprochera de la liberté.

Certes, mes pensées sont actuellement occupées par ma communauté iranienne. Mais sans un embargo immédiat sur les armes à destination d’Israël, ce ne sont pas seulement mes proches qui seront en danger. Nous devons nous mobiliser pour briser le cycle, la logique infernale du sionisme, soutenue par l’empire US.

L’agression d’Israël contre l’Iran n’est rien d’autre que la logique expansionniste qui est la sienne depuis toujours et que l’hégémonie américaine permet de perpétuer à travers le gouvernement et les médias.

La Nakba n’a jamais pris fin, comme l’écrit Rabea Eghbariah. Et la catastrophe ne fera que s’aggraver si nous ne prenons pas de nouvelles mesures pour nous mobiliser en faveur de la fin de l’agression sioniste, du Jourdain à la Méditerranée et de la mer Caspienne au golfe Persique.

Nous devons donc descendre dans la rue avec nos frères et nos aînés qui sont attachés à la libération de la Palestine. La libération de la Palestine du sionisme peut rapprocher toute la région, y compris l’Iran, de la liberté.

Nous résistons au désespoir et canalisons notre frustration dans l’organisation – depuis les campus liés au complexe militaro-industriel jusqu’aux ambassades qui fournissent une couverture politique à Israël – afin d’appeler à la rupture totale du soutien politique, militaire et social avec le sionisme et avec toutes ses manifestations.

17 juin 2025 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine

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