La bande de Gaza sous attaque terrestre et totalement coupée du monde extérieur

27 octobre 2023 - Des Palestiniens s'efforcent de récupérer les morts et de secourir les blessés ensevelis sous les décombres de plusieurs bâtiments détruits à l'ouest de Khan Yunis. Les frappes aériennes israéliennes ont tué plus de 7000 Palestiniens, dont 3000 enfants - Photo : Mohammed Zaanoun/ Activestills

Malgré l’appel unanime de l’Assemblée générale des Nations unies en faveur d’une trêve humanitaire rapide entre « Israël » et la Résistance palestinienne, l’entité sioniste isole Gaza du monde en intensifiant ses bombardements.

L’occupation israélienne a intensifié son pilonnage de la bande de Gaza dans la nuit de vendredi à samedi, ciblant principalement les zones est et sud. Cela s’est produit en même temps que des tentatives d’incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui ont été repoussées par les combattants de la Résistance palestinienne.

Le correspondant d’Al Mayadeen a fait état de nouveaux tirs d’artillerie lourde à proximité de l’hôpital indonésien et autour du complexe médical al-Shifa à Gaza.

Les médias palestiniens ont rapporté samedi matin que plus de 100 personnes ont été tuées à la suite de frappes aériennes israéliennes visant un immeuble résidentiel de plusieurs étages qui abritait des personnes déplacées dans le camp de réfugiés d’al-Shati, à l’ouest de la ville de Gaza.

L’occupation israélienne a également pris pour cible une maison proche du complexe sportif Al-Ahly dans le camp de réfugiés d’al-Nuseirat, au centre de Gaza, faisant un grand nombre de victimes.

Des sources ont indiqué que les forces d’occupation israéliennes ont utilisé des bombes au phosphore blanc, interdites au niveau international, pour bombarder certaines zones de la ville de Gaza.

Accord manqué pour un premier échange de prisonniers

Des sources ont déclaré à Al Mayadeen que la dernière escalade israélienne s’est produite alors qu’un accord de cessez-le-feu, incluant la libération de toutes femmes et tous les prisonniers âgés de moins de 18 ans, détenus par l’occupation, était proche. Dans le même temps, la Résistance devait libérer les prisonniers étrangers non militaires qu’elle détient depuis le 7 octobre.

Les sources ont noté que, selon l’accord en cours de préparation, le nombre de personnes libérées par l’occupation israélienne aurait été de 40 femmes et 100 jeunes de moins de 18 ans, en échange de 100 captifs non militaires détenus par la Résistance palestinienne.

L’une des conditions de l’accord était également qu’ « Israël » ouvre l’accès aux eaux de la bande de Gaza et le poste frontière de Rafah, permettant l’entrée de carburant et d’engins lourds pour faciliter l’enlèvement des débris.

En outre, pendant les jours de cessez-le-feu, il aurait été interdit à « Israël » de faire voler ses avions militaires, ses hélicoptères et ses drones dans l’espace aérien de la bande de Gaza.

Les mêmes sources ont souligné que l’occupation israélienne voulait que le cessez-le-feu ne dure qu’un jour, et donc qu’elle n’ouvre le point de passage de Rafah qu’une seule journée, ce que la Résistance a refusé.

Incursions terrestres repoussées

Plus tôt, les Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du mouvement Hamas, ont annoncé dans un communiqué que ses combattants repoussaient une incursion terrestre israélienne à Beit Hanoun et à l’est de Bureij.

Photo : Archives
Membre des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, l’aile armée du mouvement Hamas – Photo : Archives

De même, les Brigades Al-Quds, l’aile militaire du mouvement palestinien Jihad islamique, ont annoncé que leurs unités avancées étaient présentes dans les zones de combat et affrontaient les forces d’occupation israéliennes qui tentaient d’avancer vers la bande de Gaza.

Dans le même contexte, une source de la Résistance palestinienne a déclaré à Al Mayadeen que les soldats de l’occupation israélienne sont en état de fuite et incapables de maintenir leurs gains sur le terrain dans les points d’incursion au nord, au nord-est et au nord-ouest du camp d’al-Bureij. En conséquence, l’armée israélienne intensifie ses bombardements sur les lignes de front.

Selon les médias israéliens, le « premier essai d’attaque au sol semble avoir été décevant », ajoutant que le gouvernement israélien est apparemment en train de « jouer à la roulette avec la vie de ses soldats ».

Cela intervient après que l’armée d’occupation israélienne a déclaré avoir élargi la portée de ses opérations terrestres pour pénétrer dans la bande de Gaza à partir de vendredi, selon le porte-parole de l’armée israélienne d’occupation.

La population de Gaza sous les bombardements les plus intenses jamais subis

Le président de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a déclaré que « les civils de Gaza subissent les bombardements les plus intenses jamais enregistrés ».

De son côté, Médecins sans frontières (MSF) a exprimé sa « profonde inquiétude » concernant la situation à Gaza, soulignant que le groupe a perdu le contact avec certains de ses collègues palestiniens sur le terrain en raison des intenses bombardements israéliens et de la coupure de toutes les sources de communication.

« Nous sommes particulièrement inquiets pour les patients, le personnel médical et les milliers de familles qui se réfugient à l’hôpital Al Shifa et dans d’autres établissements de santé », a écrit MSF sur X, ajoutant que « nous appelons à la protection sans équivoque de tous les établissements médicaux, du personnel et des civils dans toute la bande de Gaza ».

Bombardements sur Gaza, la nuit du 27 au 28 octobre 2023 – via Al-Manar

La Palestine Telecommunications Company a déclaré que les communications et les services Internet dans la bande de Gaza étaient complètement interrompus vendredi en fin de journée en raison des bombardements israéliens intensifs sur les lignes d’alimentation, les tours et les réseaux.

En outre, Ooredoo Palestine, un opérateur de réseau mobile en Cisjordanie, a également annoncé qu’il était hors service.

Human Rights Watch (HRW) a prévenu que la coupure des télécommunications à Gaza risquait de servir de couverture à des atrocités de masse. « Cette coupure de l’information risque de couvrir des atrocités de masse et de contribuer à l’impunité des violations des droits de l’homme », a déclaré Deborah Brown, enqêtrice principale sur la technologie et les droits de l’homme au sein de l’organisation.

Cette situation survient alors que l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) a unanimement appelé à une trêve humanitaire rapide entre « Israël » et la Résistance palestinienne, ainsi qu’à l’accès de l’aide à la bande de Gaza assiégée et à la sécurité des civils.

L’occupant israélien massacre délibérément les journalistes

Le Comité de protection des journalistes a déclaré qu’au moins 27 journalistes avaient été tués depuis le début de la guerre, principalement à Gaza, mais aussi au Sud-Liban.

A cet égard, « Israël » met en garde les journalistes contre la « possibilité » d’être pris pour cible.

Récemment encore, un journaliste d’Al Jazeera a pleuré l’assassinat de sa famille après qu’ « Israël » a intentionnellement pris pour cible sa maison à Gaza.

25 octobre 2023 – La famille du responsable du bureau d’Al-Jazeera à Gaza, Wael Al-Dahdouh, a été vue une dernière fois à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah. Sa fille de 7 ans, son fils de 15 ans, sa femme et son petit-fils ont été tués lors d’une frappe israélienne dans le camp de Nuseirat hier. La famille de M. Dahdouh vivait dans la ville de Gaza et avait fui les bombardements incessants d’Israël pour se réfugier chez des parents à Nuseirat, dans le sud de la bande de Gaza, après que les forces coloniales israéliennes eurent ordonné aux civils de quitter le nord. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, 21 autres personnes ont été tuées dans l’attaque. Les frappes aériennes israéliennes ont tué plus de 7000 Palestiniens, dont plus de 3000 enfants et au moins 27 journalistes, depuis le 7 octobre, date à laquelle le Hamas a lancé une attaque en dehors du territoire sous blocus – Photo : Mohammed Zaanoun/ Activestills

En une seule frappe, l’occupation israélienne a ôté la vie à la femme, au fils, à la fille et au petit-fils de Wael al-Dahdouh.

La résidence de Wael al-Dahdouh dans le camp de Nuseirat, où la famille s’était réfugiée après avoir été déplacée de force sous les bombardements israéliens aveugles, a été prise pour cible par les avions de guerre israéliens.

Al Mayadeen a publié un communiqué présentant ses plus sincères condoléances à son collègue Wael al-Dahdouh. Voici le texte intégral de la déclaration :

« C’est avec un profond choc et une grande tristesse que nous, à Al Mayadeen, avons reçu la nouvelle déchirante du martyre de l’épouse, du fils, de la fille et du petit-fils de notre estimé collègue, Wael al-Dahdouh, ainsi que de plusieurs autres membres de sa famille bien-aimée.
Avec une expression sincère de sympathie fraternelle et de solidarité humaine, Al Mayadeen présente ses plus sincères condoléances à notre frère Wael.
Nous prions de tout cœur pour qu’Allah lui accorde la force de la patience et du réconfort pendant cette période extrêmement difficile, avec une foi inébranlable dans une demeure divinement bénie et paisible pour ses bien-aimés défunts, martyrs vertueux.
Avec le plus grand respect et la plus grande reconnaissance, Al Mayadeen souligne l’esprit inébranlable de Wael al-Dahdouh, l’éminent journaliste palestinien patriote. Il est un phare de résilience, incarnant le symbole de la dignité, de la détermination et du courage au sein de notre nation et dans le monde.
Nous rendons hommage à sa valeur inégalée et à son dévouement sans relâche, qui se sont manifestés dans ses reportages sur le terrain et dans sa position inflexible contre l’occupation israélienne et ses crimes atroces, faisant preuve d’un professionnalisme exemplaire et d’une bravoure exceptionnelle.

{Nous appartenons à Allah, et c’est vers Lui que nous retournerons.} Saint Coran, sourate Al-Baqarah (2:156)

Dans un autre incident, le photographe de Reuter, Issam Abdallah, a été martyrisé par une frappe israélienne le 13 octobre, dans la ville d’Aalma al-Saab, dans le sud du Liban.

Deux autres journalistes de Reuter ont été blessés : Thaer al-Sudani et Maher Nazeh.

Plusieurs autres journalistes ont subi des blessures graves à la suite de la frappe israélienne, qui les visait directement. Il convient de souligner qu’Issam et d’autres journalistes portaient des vêtements de presse permettant de les identifier facilement, alors qu’ils couvraient les événements qui se déroulaient à la frontière libano-palestinienne.

28 octobre 2023 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine