Gaza sera le cimetière des illusions sionistes

30 janvier 2025 - Des combattants de la résistance armée palestinienne remettent la prisonnière israélienne Arbel Yehud à Khan Yunis, dans le sud de Gaza, devant les restes de la maison détruite de l'ancien dirigeant du Hamas Yahya Sinwar, assassiné l'année dernière. Une foule nombreuse se rassemble pour saluer les forces de la résistance et assister à la cérémonie de remise, au cours de laquelle huit prisonniers, trois Israéliens et cinq Thaïlandais, ont été libérés en échange de 110 prisonniers palestiniens, dont 30 enfants, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu. Environ 14 000 prisonniers palestiniens sont détenus dans les geôles israéliennes, soumis aux mauvias traitements dont la torture et la négligence médicale. Un tiers d'entre eux sont en détention administrative, c'est-à-dire détenus sans aucune accusation - Photo : Yousef al-Zanoun / Activestills

Par Ramzy Baroud

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est un habile commercial, même si le produit qu’il essaie de vendre est profondément défectueux.

Son défi actuel est de se convaincre, de convaincre son peuple, la région et le monde que, malgré des revers importants, il est en train de gagner la guerre stratégique contre ses adversaires.

D’anciens responsables israéliens de la sécurité nationale, tout en utilisant une terminologie différente, parviennent essentiellement à cette même conclusion. Ils décrivent Netanyahu comme un « maître tacticien » mais « pas un maître stratège », comme le rapporte CNN.

Dans un article détaillant l’une des déclarations grandiloquentes, mais creuses, de Netanyahu, qui aspire à contrôler le Moyen-Orient, CNN titrait : « La fin de la partie n’a jamais été aussi obscure ».

Netanyahu et ses alliés fascistes agissent au mépris de la réalité. Ils croient, ou veulent croire, que la fin de la partie est parfaitement claire.

Selon le ministre des finances Bezalel Smotrich, Israël met en œuvre une grande stratégie militaire, qui aboutira au démantèlement de la Syrie, à la défaite sévère du Hezbollah, à la disparition de la menace nucléaire de l’Iran, à l’élimination du Hamas de Gaza et au déplacement de centaines de milliers d’habitants de Gaza vers d’autres pays.

La longue liste des objectifs d’Israël de Smotrich, communiquée à la fin du mois d’avril, se termine par l’affirmation qu’Israël en sortira « plus fort et plus prospère ». Cette liste de souhaits s’aligne étroitement sur une liste similaire présentée par Netanyahu en mars.

Toutefois, Netanyahu, désespérément à la recherche d’un capital politique immédiat, a choisi de se vanter de ses prétendues réalisations plutôt que de ses objectifs futurs. Il a affirmé avoir déjà mis ses ennemis à genoux et « détruit les restes de l’armée syrienne ».

Cette dernière affirmation fait référence aux actions unilatérales d’Israël contre la Syrie en décembre dernier, une nation en proie à des conflits internes et qui n’est pas activement engagée dans une guerre avec Israël.

En substance, Israël a créé un front de guerre majeur en l’absence de conflit réel et s’est déclaré le grand vainqueur.

Il est rare que les dirigeants israéliens expriment publiquement les véritables intentions de leur nation dans un langage aussi cru.

Ils utilisent généralement une terminologie acceptable pour les médias grand public et le public occidental pour parler de leur guerre, de leur expansion coloniale et même de leur génocide. Ils présentent les agressions israéliennes comme de l’autodéfense et la construction de colonies illégales comme leur seul moyen de survie.

Toutefois, le discours politique émanant d’Israël ces derniers temps adopte un ton différent. On pourrait dire qu’Israël, ostracisé par une grande partie du monde et dirigé par des individus faisant l’objet d’accusations criminelles, ne se sent plus obligé de dissimuler ses véritables objectifs.

C’est faux, car Israël est plus que jamais prêt à tout pour justifier son extermination du peuple palestinien à Gaza, même si cela ne convainc pas grand monde.

En effet, si Israël n’avait pas peur d’avoir à rendre des comptes un jour, il ne consacrerait pas autant de temps et de ressources à sa défense devant les plus hautes cours juridiques et pénales du monde, il n’adresserait pas d’avertissements à ses soldats ou ne dissimulerait pas leur identité par crainte de poursuites.

La rhétorique politique outrancière d’Israël et ses vantardises sur des réalisations imaginaires ont pour objectif de préserver, sur la scène médiatique internationale, son image d’acteur régional puissant capable non seulement d’influencer les résultats politiques, mais aussi de façonner fondamentalement l’ensemble du Moyen-Orient.

Ce battage médiatique est d’autant plus ridicule qu’Israël a tenté – et échoué à un coût sans précédent – de conquérir Gaza, un minuscule territoire dévasté dont la population affamée et terrorisée subit un génocide.

Les soldats israéliens ne peuvent même pas s’aventurer dans Rafah ou Khan Yunis sans risque de mort ou de blessures, et l’armée israélienne peine à réunir les effectifs nécessaires pour mener des offensives de grande envergure dans la bande de Gaza.

26 avril 2025, via Al Manar – Dans le cadre de l’embuscade « Briser l’épée », le bras armé du Hamas, les Brigades Al-Qassam, a publié des images montrant des attaques de snipers contre plusieurs soldats de l’occupation israélienne à l’aide du fusil de précision « Ghoul » à l’est de Beit Hanoun, à l’extrême nord de la bande de Gaza.
Vendredi 26 avril, le groupe a annoncé avoir mené une opération de tireurs d’élite contre des soldats et des officiers de l’occupation israélienne dans la rue Al-Auda, à l’est de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza.

L’armée d’occupation israélienne a repris ses agressions et intensifié son siège sur la bande de Gaza à l’aube du 18 mars 2025, après une pause de deux mois en vertu d’un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier. Cependant, pendant la période de cessez-le-feu, l’occupation a systématiquement violé les termes de l’accord.

Il faut cependant distinguer entre les intentions d’Israël et son incapacité à les concrétiser. En effet, dominer le Moyen-Orient est le slogan qui guide les actions d’Israël depuis des décennies. Il existe d’ailleurs un document officiel qui détaille les ambitions régionales d’Israël : “Une rupture nette : Une nouvelle stratégie pour sécuriser le royaume”.

Ce document a été préparé en 1996 par Richard Perle, éminent intellectuel néoconservateur et proche associé de Netanyahu, pour le groupe d’étude sur une nouvelle stratégie israélienne à l’horizon 2000.

Il visait à orienter Israël vers une politique plus affirmée, rejetant la notion de « paix globale », préconisant de déstabiliser la région et de « faire reculer » les menaces, en particulier celles émanant de la Syrie, du Liban, de l’Irak et de l’Iran, entre autres.

L’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 a constitué une occasion en or d’atteindre certains de ces objectifs, même si le résultat final n’a pas été à la hauteur des objectifs.

Humilié par l’échec de son armée et de ses services de renseignement durant la guerre de Gaza, et face à une pression immense de la part d’une population profondément mécontente, Netanyahu sait que son héritage, qu’il espérait voir reconnu comme le plus grand de tous les dirigeants israéliens, sera au contraire terni par le scandale et la disgrâce.

Ainsi, Netanyahu est en train de réactiver la stratégie de Perle, même si les circonstances sont totalement différentes. La « sécurité du royaume », impliquerait qu’Israël contrôle la situation, possède une force militaire sans égal, et que ses adversaires acceptent de jouer un rôle mineur dans un Moyen-Orient façonné par Netanyahu.

Mais même le meilleur commercial ou tacticien est incapable de faire passer un génocide pour une victoire, sans compter qu’une armée discréditée et dysfonctionnelle ne peut pas remporter une victoire stratégique.

Israël a clairement échoué à remporter une victoire réelle et durable, et la solution évidente est de neutraliser ce pays et de le sanctionner pour ses crimes à Gaza et dans toute la Palestine.

Débarrassé des machinations israéliennes et de sa quête incessante de nouveaux fronts et de victoires illusoires, le Moyen-Orient verrait alors s’ouvrir une ère de stabilité, de paix et même de prospérité.

14 mai 2025 – Transmis par l’auteur – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet

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