Soutien de Ken Loach à la conférence sur « l’exceptionnalisme » d’Israël

Ken Loach - Photo : Archives
Ken Loach - Photo : Archives

Par Asa Winstanley

Une conférence sur « l’exceptionnalisme » d’Israël se déroulera en Irlande au printemps, ont affirmé mercredi les organisateurs.

Parmi les personnalités qui apportent leur soutien à cet événement – organisé par des universitaires de la University College Cork – figurent Ken Loach, réalisateur du film Moi, Daniel Blake, Palme d’Or 2016 et Desmond Tutu, archevêque sud-africain.

Le programme de la conférence a été publié cette semaine. Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires occupés de Cisjordanie et Gaza, fera le discours inaugural.

Intitulée « Droit international et l’état d’Israël : Légitimité, Responsabilité et Exceptionnalisme, » cette conférence devait initialement se tenir à l’Université de Southampton au Royaume Uni en 2015.

Mais elle fut interdite au Royaume Uni pendant deux années d’affiler, suite aux intenses pressions exercées sur l’université par des ministres du gouvernement et des groupes de pression israéliens.

James Bowen, professeur à la University College Cork et l’un des organisateurs de la conférence, a dit à The Electronic Intifada qu’ils avaient obtenu un lieu pour sa tenue.

Il a rapporté que des annonces dans The Irish Times le mois dernier selon lesquelles la conférence avait été annulée ou reportée étaient fausses. Un article sur la conférence fut ensuite modifié, et le mot « annulée » retiré du titre.

Parmi les autres intervenants programmés figurent l’historien israélien Ilan Pappe, l’auteure palestinienne Ghada Karmi, Hatem Bazian de l’Université de Californie, (Berkeley), le cartographe palestinien renommé Salman Abu-Sitta et l’avocat des droits de l’homme israélien Leah Tsemel.

Beaucoup d’orateurs, y compris Mme Karmi et M. Pappe sont des partisans connus d’un état démocratique unitaire pour les Palestiniens et les Israéliens.

Liberté universitaire

Mais sur la liste des orateurs de cette conférence figureront aussi des intervenants pro-Israël, Geoffrey Alderman et Alan Johnson. M. Alderman est un historien sioniste de la droite dure, tandis que M. Johnson est chargé de recherche principal pour un lobby pro-israélien, le Britain Israel Communications and Research Centre (le Centre de recherche et de Communications de Grande Bretagne/Israël).

Des déclarations de soutien ont été mises en ligne sur le site web des organisateurs par Noam Chomsky, Desmond Tutu, la philosophe Judith Butler, l’ancienne ministre du gouvernement britannique Clare Short, le journaliste John Pilger, l’avocat militant Michael Mansfield et le réalisateur Ken Loach.

« Il est d’autant plus urgent que se tienne cette conférence, qu’Israël enfreint continuellement le droit international en toute impunité » a écrit M. Loach. « Les attaques lancées contre les universités qui souhaitaient accueillir cette conférence rend sa tenue impérative. C’est le rôle des universités de défendre la liberté universitaire. »

Le Board of Deputies of British Jews (le Conseil représentatif des juifs britanniques) a lancé l’offensive en 2015 pour faire interdire la conférence à Southampton, déclarant que c’était « un rassemblement international d’antisionistes qui utilisaient comme couverture une université renommée pour promouvoir leurs vues.

Le directeur de recherche de la faculté de droit de l’université écrivit à l’époque que l’annulation était due aux « menaces et intimidations du lobby israélien » et que la capitulation de l’université était « scandaleuse. »

Des lobbyistes pro-Israël ont revendiqué la responsabilité de l’annulation de la conférence de Southampton, et l’un d’entre eux a même déclaré au Jewish Chronicle que la justification pour raison « sanitaire et de sécurité » n’était qu’un prétexte.

L’université de Southampton a refusé d’accéder à la demande de The Electronic Intifada qui lui demandait en vertu du “Freedom of Information Act” de communiquer sa correspondance concernant la conférence avec des groupes pro-Israël ainsi qu’avec d’autres.

L’université a avancé que communiquer ces documents, même censurés, à une publication dont le siège est aux États-Unis violerait les clauses de la protection des données du droit britannique.

23 février 2017 – The Electronic Intifada – Traduction: Chronique de Palestine – MJB