L’occupant israélien renouvelle la détention de Salah Hamouri pour 3 mois

Salah Hamouri - Photo: N. Marquès/KR Images, via humanite.fr

Par Addameer

Les autorités d’occupation israéliennes ont renouvelé l’ordre de détention administrative de trois mois contre l’avocat palestinien et défenseur des droits humains Salah Hamouri.

Le matin de sa libération prévue de la prison d’Ofer, les autorités israéliennes d’occupation ont notifié à Salah Hammouri, avocat palestinien et défenseur des droits humains, une ordonnance à son encontre de renouvellement de la détention administrative pour une durée de trois mois.

Bien que le commandant militaire israélien ait signé l’ordre de renouvellement contre Salah le 2 juin 2022, Salah et son avocat n’ont été informés que quelques instants avant sa libération prévue. La détention administrative de Salah, sans inculpation ni jugement, sur la base d’ « informations secrètes » est toujours sujette à des renouvellements illimités.

Salah Hammouri a été arrêté le 7 mars 2022, lors d’une perquisition des forces d’occupation israéliennes à l’aube à son domicile à Kufr Aqab, au nord de Jérusalem.

Quelques jours plus tard, le 10 mars 2022, le commandant militaire israélien a émis le premier ordre de détention administrative contre Salah pour une période de trois mois, jusqu’au 6 juin 2022.

Lire également : L’affaire Salah Hamouri, une occultation française par Hassina Mechaï

Plus de 500 détenus administratifs palestiniens entreprennent actuellement un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens pour protester contre la pratique illégale, systématique et arbitraire de la détention administrative par l’occupant.

Salah s’est joint au mouvement de boycott, refusant de participer à la procédure militaire liée à sa détention administrative et demandant à son avocat de faire de même.

L’allongement de la période de détention administrative accroît considérablement la souffrance psychologique des détenus palestiniens. Une fois que les détenus commencent à penser qu’ils seront bientôt libérés, les autorités d’occupation israéliennes [par pure perversité – NdT] renouvellent souvent l’ordre de détention sans aucune accusation.

Plusieurs études sur les effets de la détention administrative ont montré que l’élément d’imprévisibilité, la perte de tout contrôle et l’absence d’une date de fin précise, sont tous des facteurs qui contribuent à causer une pression aiguë sur les détenus et leurs familles, et qui les obligent à vivre dans un « état de perpétuelle attente ».

L’arrestation et la détention arbitraires de Salah Hamouri sont rendues plus pressantes et particulières à la lumière de la décision illégale du ministre israélien de l’Intérieur, le 18 octobre 2021, de révoquer son statut de résident permanent à Jérusalem sur la base d’un « manquement à l’allégeance à l’État d’Israël ».

Lire également : L’avocat emprisonné Salah Hamouri attaque en justice la compagnie israélienne NSO par Addameer

La décision de la révocation de sa résidence en vertu de l’amendement n° 30 à la loi de 1952 sur l’entrée en Israël entraîne de graves violations du droit international et expose Salah à un risque imminent d’expulsion forcée.

Depuis la révocation, l’avocat de la défense de Salah Hamouri a fait appel contre la révocation de la résidence, et déposé une requête pour suspendre les procédures associées à la révocation de la résidence – principalement la liberté de mouvement au-delà du quartier de Kufur Aqab – l’interdiction de voyager, la suppression des prestations de la sécurité sociale et de l’assurance-maladie.

Salah Hamouri, âgé de 36 ans, est un Palestinien-français de Jérusalem, défenseur des droits de l’homme de longue date, avocat à l’association Addameer Prisoner Support and Human Rights et ancien prisonnier politique.

Salah fait l’objet de persécutions israéliennes depuis l’âge de 15 ans lorsqu’il a été blessé par balle en 2000.

Il a été arrêté pour la première fois à l’âge de 16 ans et fait depuis face à un harcèlement judiciaire et administratif continu de la part des autorités d’occupation israéliennes, notamment six périodes d’emprisonnement et d’arrestations arbitraires, plusieurs interdictions de voyager, des cautions et des amendes excessives, des assignations à résidence et la séparation d’avec sa famille, la surveillance et l’attaque de logiciels espions.

6 juin 2022 – Addameer – Traduction : Chronique de Palestine