
4 juin 2025 - Les enfants palestiniens blessés dans la guerre génocidaire menée actuellement par Israël sont soignés à l'hôpital Al-Nasser de Khan Yunis. Les hôpitaux de Gaza sont confrontés à une grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales due au blocus total imposé par Israël depuis le 2 mars. Sur la photo, Sila Abu Madi, âgée de 9 ans, souffre d'une double amputation des jambes. Sa mère a un doigt et une partie du pied amputés, et sa sœur de 18 ans a une jambe amputée - Photo : Doaa Albaz / Activestills
Les forces israéliennes ont intensifié leurs attaques directes et délibérées contre les civils palestiniens, visant de plus en plus les abris et les tentes des personnes déplacées. Cette escalade reflète une politique claire visant à poursuivre le crime de génocide dans la bande de Gaza, alors que la communauté internationale reste silencieuse, ce qui est juridiquement et moralement injustifiable.
Des avions de combat israéliens ont lancé une série de frappes aériennes intenses sur des zones résidentielles densément peuplées du quartier de Tuffah, à l’est de la ville de Gaza, massacrant plus de 23 civils, dont des femmes et des enfants, et blessant des dizaines d’autres.
Cette attaque s’inscrit dans le cadre d’une politique systématique visant à détruire le tissu social et les fondements de la vie à Gaza en prenant pour cible des civils dans leurs maisons et dans les camps de déplacés. Elle fait partie d’une campagne génocidaire visant à effacer la présence palestinienne, à dépeupler la bande de Gaza et à soumettre ceux qui restent à des conditions mortelles de famine, de terreur et de persécution constante.
Selon les informations recueillies par l’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor, de nouvelles frappes aériennes ont commencé vers 12h30 [le 29 juin 2025], visant un rassemblement de civils au carrefour de Snafour, dans le quartier. Trois civils, dont deux frères, ont été tués et plusieurs autres personnes blessés.
Vers 13 h 40, les avions israéliens ont repris leurs bombardements, visant un étal de marché dans la rue Yafa. L’attaque a causé un massacre horrible, tuant 11 civils, dont des femmes et des enfants, et en blessant 15 autres à des degrés divers.
Les prétendus centres de distribution d’aide israélo/US sont des pièges mortels pour les Gazaouis
Plus tard, vers 15 h 50, des avions ont bombardé les environs de l’école Abdul Fattah Hamoud dans le même quartier, visant un groupe de civils. L’attaque a tué neuf personnes, dont cinq enfants, et blessé plusieurs autres.
Dans un autre acte odieux remplissant tous les critères du génocide, des avions israéliens ont pris pour cible les tentes de Palestiniens déplacés près de l’école Sainte Famille, dans le quartier de Rimal, au nord-ouest de la ville de Gaza, utilisant une bombe lourde qui a enseveli sous les décombres et le sable des tentes entières et leurs occupants.
Les équipes de secours ont récupéré les corps de 11 membres de la famille Abu Amsha, dont neuf femmes et enfants, tandis que d’autres sont toujours portés disparus.
Dans un témoignage à Euro-Med Monitor, un survivant du bombardement du quartier de Rimal a déclaré : « Nous pensions que les tentes seraient plus sûres que nos maisons détruites, mais nous avons trouvé la mort ici aussi. Le bombardement a été soudain, ensevelissant les enfants de nos voisins sous le sable. Nous ne savons pas qui est encore en vie. »
Les attaques intenses menées par Israël ne sont ni fortuites ni isolées, mais s’inscrivent dans un schéma récurrent et systématique visant les personnes déplacées déjà privées de protection et de nourriture de base. Ces attaques reflètent une politique délibérée visant à provoquer le déplacement forcé et le dépeuplement.
À la suite du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran le 24 juin, l’armée israélienne a considérablement intensifié ses bombardements aériens et d’artillerie sur plusieurs zones du nord et du sud de la bande de Gaza.
La plupart des victimes ont été tuées dans leurs tentes et leurs abris ou alors qu’elles tentaient de se procurer de la nourriture ou de l’eau, que ce soit sur les marchés ou à proximité des centres de distribution d’aide, qui sont devenus de véritables instruments de mort et d’humiliation.
Israël intensifie sa campagne meurtrière dans le cadre d’une escalade plus large, adoptant une politique de terre brûlée et détruisant systématiquement les quartiers et les infrastructures restants dans la bande de Gaza.
Cette approche, qui se poursuit depuis plus de 20 mois, se caractérise par des massacres, la famine et le démantèlement délibéré des fondements de la vie, dans le but d’anéantir la société palestinienne à Gaza et d’éliminer toute perspective de reconstruction.
Ces crimes suivent un schéma constant consistant à prendre pour cible des civils rassemblés près des centres de distribution d’aide humanitaire mis en place par l’armée israélienne dans le centre et le sud de Gaza.
Les tueries ont lieu chaque fois que les habitants tentent d’accéder à des produits de première nécessité, en violation flagrante du droit international humanitaire, en particulier des principes de protection des civils et de garantie d’un accès sans entrave à l’aide humanitaire.
Il est essentiel d’assurer une protection spéciale aux abris et de mettre en place des couloirs humanitaires sûrs afin de garantir l’acheminement de l’aide et l’évacuation des blessés. La communauté internationale doit agir immédiatement pour mettre fin aux attaques israéliennes, mettre en œuvre des mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens et mettre fin à l’impunité politique et militaire qui permet à Israël de poursuivre ses crimes en toute impunité.
Gaza : les Israéliens distribuent la mort en lieu et place de nourriture
Les Nations unies et les organisations humanitaires internationales doivent prendre des mesures immédiates et collectives par tous les moyens légaux, diplomatiques, humanitaires et sur le terrain à leur disposition pour mettre fin aux crimes israéliens contre la population affamée de la bande de Gaza.
Israël doit mettre fin à son mécanisme inhumain de distribution de l’aide et faire pression de toute urgence pour le rétablissement de l’accès humanitaire et la levée du blocus illégal, car c’est le seul moyen d’arrêter la détérioration humanitaire qui s’accélère et de garantir l’entrée de l’aide, compte tenu de la menace imminente de famine généralisée.
La mise en place de couloirs humanitaires sûrs sous la supervision de l’ONU est essentielle pour garantir l’acheminement de la nourriture, des médicaments et du carburant vers toutes les zones de la bande de Gaza, avec le déploiement d’observateurs internationaux indépendants chargés de vérifier le respect de ces mesures.
Tous les États, tant individuellement que collectivement, doivent s’acquitter de leurs responsabilités juridiques en prenant des mesures urgentes pour mettre fin au génocide dans la bande de Gaza, en mettant en œuvre des mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens, en veillant au respect par Israël du droit international et des décisions de la Cour internationale de justice, en empêchant la mise en œuvre du plan de déplacement forcé américain-israélien et en tenant Israël et ses alliés plus puissants responsables de tous les crimes commis contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.
La Cour pénale internationale doit exécuter les mandats d’arrêt contre le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens dans les plus brefs délais, conformément au principe selon lequel il n’y a pas d’immunité pour les crimes internationaux.
La communauté internationale doit imposer des sanctions économiques, diplomatiques et militaires à Israël pour ces violations graves du droit international.
Ces sanctions devraient inclure des embargos sur les armes, une interdiction d’exporter et d’importer des pièces détachées, des logiciels et des biens à double usage, la fin de tout soutien politique, financier et militaire, le gel des avoirs des responsables impliqués dans des crimes contre les Palestiniens et l’interdiction de voyager pour ces responsables, la suspension des activités des entreprises militaires et de sécurité israéliennes sur les marchés internationaux et le gel de leurs avoirs, ainsi que la suspension des privilèges commerciaux et des accords bilatéraux qui procurent à Israël des avantages économiques lui permettant de poursuivre ses crimes contre le peuple palestinien.
Auteur : EuroMed Monitor
* L'Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme est une organisation indépendante à but non lucratif dirigée par des jeunes qui défend les droits humains de toutes les personnes à travers l'Europe et la région MENA, en particulier celles qui vivent sous occupation, en proie à la guerre ou à des troubles politiques et/ou ont été déplacés en raison de persécutions ou de conflits armés.
29 juin 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine
Soyez le premier à commenter