
21 juin 2025 - Les Palestiniens pleurent leurs proches, dont les corps ont été transportés au complexe médical Al-Nasser à Khan Yunis, dans la bande de Gaza, après avoir été tués par les forces coloniales israéliennes. Parmi eux se trouve Muhammad Zaarab, 14 ans, qui a été abattu d'une balle dans la tête par un char israélien alors qu'il marchait dans la rue en direction de Rafah. Son frère, Nabil, a également été tué il y a un mois après que leur tente a été bombardée - Photo : Doaa Albaz / Activestills
Par Chris Hedges
La guerre c’est du business, et ainsi en va-t-il du génocide.
Le dernier rapport présenté par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les territoires palestiniens occupés, dresse la liste de 48 entreprises et institutions, dont Palantir Technologies Inc., Lockheed Martin, Alphabet Inc., Amazon, International Business Machine Corporation (IBM), Caterpillar Inc., Microsoft Corporation et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des banques et des sociétés financières telles que Blackrock, des assureurs, des sociétés immobilières et des organisations caritatives, qui, en violation du droit international, tirent des milliards de dollars de l’occupation et du génocide des Palestiniens.
Le rapport, qui comprend une base de données de plus de 1000 entités collaborant avec Israël, exige que ces entreprises et institutions rompent leurs liens avec Israël ou soient tenues responsables de complicité dans des crimes de guerre.
Il décrit « l’occupation éternelle » d’Israël comme « le terrain d’essai idéal pour les fabricants d’armes et les géants de la technologie, qui bénéficient d’une offre et d’une demande importantes, d’un contrôle limité et d’une absence totale de responsabilité, tandis que les investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent librement profit ».
Les procès des industriels après l’Holocauste et la Commission vérité et réconciliation sud-africaine ont jeté les bases juridiques de la reconnaissance de la responsabilité pénale des institutions et des entreprises qui participent à des crimes internationaux.
Ce nouveau rapport indique clairement que les décisions rendues par la Cour internationale de justice imposent aux entités « de ne pas s’engager et/ou de se retirer totalement et sans condition de toute relation associée, et de veiller à ce que tout engagement avec les Palestiniens permette leur autodétermination ».
« Le génocide à Gaza n’a pas cessé parce qu’il est lucratif, il est profitable à beaucoup trop de gens », m’a expliqué Mme Albanese. « C’est un business. Il existe des entités commerciales, y compris dans des États favorables à la Palestine, qui, depuis des décennies, font des affaires et tirent profit de l’économie de l’occupation. Israël a toujours exploité les terres, les ressources et la vie des Palestiniens. Les profits ont continué et ont même augmenté à mesure que l’économie de l’occupation s’est transformée en une économie du génocide ».
En outre, a-t-elle ajouté, les Palestiniens ont fourni « des terrains d’entraînement illimités pour tester les technologies, tester les armes, tester les techniques de surveillance qui sont aujourd’hui utilisées contre les populations partout dans le monde, du Sud au Nord ».
Vous pouvez suivre mon interview avec Albanese ici.
Le rapport fustige les entreprises qui « fournissent à Israël les armes et les machines nécessaires pour détruire des maisons, des écoles, des hôpitaux, des lieux de loisirs et de culte, des moyens de subsistance et des actifs productifs, tels que les oliveraies et les vergers ».
Le territoire palestinien, note le rapport, est un « marché captif » en raison des restrictions imposées par Israël sur le commerce et les investissements, la plantation d’arbres, la pêche et l’eau pour les colonies.
Le rôle de l’Intelligence artificielle dans la campagne génocidaire israélienne
Les entreprises ont tiré profit de ce « marché captif » en « exploitant la main-d’œuvre et les ressources palestiniennes, en dégradant et en détournant les ressources naturelles, en construisant et en alimentant des colonies et en vendant et commercialisant des biens et services dérivés en Israël, dans les territoires palestiniens occupés et dans le monde entier ».
« Israël tire profit de cette exploitation, qui coûte à l’économie palestinienne au moins 35 % de son PIB », note le rapport.
Les banques, les sociétés de gestion d’actifs, les fonds de pension et les assureurs ont « canalisé des financements vers l’occupation illégale », accuse le rapport.
En outre, « les universités, centres de croissance intellectuelle et de pouvoir, ont soutenu l’idéologie politique qui sous-tend la colonisation des terres palestiniennes, développé des armes et fermé les yeux, voire approuvé, la violence systémique, tandis que les collaborations mondiales en matière de recherche ont occulté l’effacement des Palestiniens derrière un voile de neutralité académique ».
Les technologies de surveillance et d’incarcération « sont devenues des outils permettant de cibler sans discernement la population palestinienne », note le rapport.
« Les engins lourds précédemment utilisés pour démolir des maisons, détruire des infrastructures et saisir des ressources en Cisjordanie ont été réutilisés pour raser le paysage urbain de Gaza, empêchant les populations déplacées de retourner chez elles et de reconstituer une communauté ».
L’assaut militaire contre les Palestiniens a également « servi de terrain d’essai pour des capacités militaires de pointe : plates-formes de défense aérienne, drones, outils de ciblage alimentés par l’intelligence artificielle et même le programme F-35 mené par les États-Unis d’Amérique. Ces technologies sont ensuite commercialisées comme « éprouvées au combat ».
Depuis 2020, Israël est le huitième exportateur d’armes au monde. Ses deux plus grandes entreprises d’armement sont Elbit Systems Ltd et l’entreprise publique Israel Aerospace Industries Ltd (IAI). Elle a conclu une série de partenariats internationaux avec des entreprises d’armement étrangères, notamment « pour l’avion de combat F-35, dirigé par l’entreprise américaine Lockheed Martin ».
« Des composants et des pièces fabriqués dans le monde entier contribuent à la flotte israélienne de F-35, qu’Israël personnalise et entretient en partenariat avec Lockheed Martin et des entreprises nationales », indique le rapport. Depuis octobre 2023, les avions F-35 et F-16 « font partie intégrante de l’armement aérien sans précédent d’Israël, qui lui permet de larguer environ 85 000 tonnes de bombes, dont la plupart non guidées, tuant et blessant plus de 179 411 Palestiniens et détruisant Gaza ».
« Les drones, hexacoptères et quadricoptères ont également été des machines à tuer omniprésentes dans le ciel de Gaza », indique le rapport. « Les drones, largement développés et fournis par Elbit Systems et Israel Aerospace Industries, volent depuis longtemps aux côtés des avions de combat, surveillant les Palestiniens et fournissant des renseignements sur les cibles.
Au cours des deux dernières décennies, grâce au soutien de ces entreprises et à la collaboration d’institutions telles que le Massachusetts Institute of Technology, les drones utilisés par Israël ont été équipés de systèmes d’armes automatisés et ont acquis la capacité de voler en formation d’essaim. »
Les entreprises japonaises FANUC vendent des produits d’automatisation et « fournissent des machines robotiques pour les chaînes de production d’armes, notamment à IAI, Elbit Systems et Lockheed Martin ».
« Des compagnies maritimes telles que la danoise A.P. Moller — Maersk A/S transportent des composants, des pièces, des armes et des matières premières, assurant ainsi un flux constant d’équipements militaires fournis par les États-Unis après octobre 2023 ».
Il y a eu une « augmentation de 65 % des dépenses militaires israéliennes entre 2023 et 2024, pour atteindre 46,5 milliards de dollars, l’un des niveaux les plus élevés par habitant au monde ». Cela « a entraîné une forte augmentation de leurs bénéfices annuels », tandis que « les entreprises d’armement étrangères, en particulier les fabricants de munitions et d’armes, en ont également profité ».
Dans le même temps, les entreprises technologiques ont tiré profit du génocide en « fournissant des infrastructures à double usage pour intégrer la collecte et la surveillance de données de masse, tout en profitant du terrain d’essai unique pour les technologies militaires qu’offrent les territoires palestiniens occupés ».
Elles améliorent « les services carcéraux et de surveillance, depuis les réseaux de télévision en circuit fermé (CCTV), la surveillance biométrique, les réseaux de points de contrôle à la pointe de la technologie, les « murs intelligents » et la surveillance par drones, jusqu’au cloud computing, à l’intelligence artificielle et à l’analyse de données qui soutiennent le personnel militaire sur le terrain ».
« Les entreprises technologiques israéliennes se développent souvent à partir d’infrastructures et de stratégies militaires », indique le rapport, « comme l’a fait le groupe NSO, fondé par d’anciens membres de l’unité 8200. Son logiciel espion Pegasus, conçu pour la surveillance secrète des smartphones, a été utilisé contre des militants palestiniens et vendu sous licence dans le monde entier pour cibler des dirigeants, des journalistes et des défenseurs des droits humains. Exportée en vertu de la loi sur le contrôle des exportations de défense, la technologie de surveillance du groupe NSO permet une « diplomatie des logiciels espions » tout en renforçant l’impunité des États. »
IBM, dont la technologie a facilité la production et le traitement par l’Allemagne nazie de cartes perforées pour les données du recensement national, la logistique militaire, les statistiques sur les ghettos, la gestion du trafic ferroviaire et la capacité des camps de concentration, est une fois de plus partenaire du génocide actuel.
Elle est présente en Israël depuis 1972. Elle dispense des formations aux agences militaires et de renseignement israéliennes, en particulier à l’unité 8200, qui est chargée des opérations clandestines, de la collecte de renseignements sur les communications et du décryptage de codes, ainsi que du contre-espionnage, de la cyberguerre, du renseignement militaire et de la surveillance.
« Depuis 2019, IBM Israël exploite et met à niveau la base de données centrale de l’Autorité de la population et de l’immigration, permettant la collecte, le stockage et l’utilisation par le gouvernement des données biométriques sur les Palestiniens, et soutenant le régime discriminatoire des permis d’Israël », note le rapport.
La Palestine, un univers cauchemardesque de surveillance technologique made in Israël
Microsoft, présent en Israël depuis 1989, est « intégré dans les services pénitentiaires, la police, les universités et les écoles, y compris dans les colonies. Microsoft intègre ses systèmes et ses technologies civiles dans l’armée israélienne depuis 2003, tout en acquérant des start-ups israéliennes spécialisées dans la cybersécurité et la surveillance ».
« À mesure que l’apartheid israélien, l’armée et les systèmes de contrôle de la population génèrent des volumes de données de plus en plus importants, le recours au stockage et à l’informatique dans le cloud s’est accru », indique le rapport. « En 2021, Israël a attribué à Alphabet Inc. (Google) et Amazon.com, Inc. un contrat de 1,2 milliard de dollars (projet Nimbus), financé en grande partie par le ministère de la Défense, pour fournir une infrastructure technologique de base. »
Microsoft, Alphabet Inc. et Amazon « accordent à Israël un accès quasi-général à leurs technologies de cloud computing et d’intelligence artificielle, améliorant ainsi les capacités de traitement des données, de prise de décision, de surveillance et d’analyse. »
L’armée israélienne, souligne le rapport, « a développé des systèmes d’intelligence artificielle tels que « Lavender », « Gospel » et « Where’s Daddy ? » pour traiter les données et générer des listes de cibles, redéfinissant ainsi la guerre moderne et illustrant la double nature de l’intelligence artificielle ».
Selon le rapport, il existe des « motifs raisonnables » de croire que Palantir Technology Inc., qui entretient des relations de longue date avec Israël, « a fourni une technologie de police prédictive automatique, une infrastructure de défense essentielle pour la construction et le déploiement rapides et à grande échelle de logiciels militaires, ainsi que sa plateforme d’intelligence artificielle, qui permet l’intégration en temps réel des données du champ de bataille pour une prise de décision automatisée ».
Le PDG de Palantir a répondu en avril 2025 aux accusations selon lesquelles Palantir tue des Palestiniens à Gaza en déclarant : « Il s’agit principalement de terroristes, c’est vrai. »
« Les technologies civiles servent depuis longtemps d’outils à double usage pour l’occupation coloniale », indique le rapport. « Les opérations militaires israéliennes s’appuient fortement sur des équipements provenant des principaux fabricants mondiaux pour « déraciner » les Palestiniens de leurs terres, démolir leurs maisons, leurs bâtiments publics, leurs terres agricoles, leurs routes et d’autres infrastructures vitales. Depuis octobre 2023, ces machines ont joué un rôle essentiel dans la destruction de 70 % des structures et de 81 % des terres agricoles à Gaza. »
Caterpillar Inc. fournit depuis des décennies à l’armée israélienne des équipements utilisés pour démolir des maisons, des mosquées et des hôpitaux palestiniens, ainsi que pour « enterrer vivants des Palestiniens blessés » et tuer des militants, comme Rachel Corrie.
« Israël a transformé le bulldozer D9 de Caterpillar en une arme automatisée et télécommandée, qui est devenue l’arme principale de l’armée israélienne. Elle est utilisée dans presque toutes les opérations militaires depuis 2000 pour dégager les lignes d’incursion, « neutraliser » le territoire et tuer des Palestiniens », indique le rapport. Cette année, Caterpillar « a obtenu un nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec Israël ».
« La société coréenne HD Hyundai et sa filiale partielle Doosan, aux côtés du groupe suédois Volvo et d’autres grands fabricants de machines lourdes, sont depuis longtemps liées à la destruction de biens palestiniens, chacun fournissant des équipements par l’intermédiaire de concessionnaires israéliens sous licence exclusive », indique le rapport.
« En contribuant à la destruction de la vie palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, les entreprises ont également aidé à construire ce qui la remplace : des colonies et leurs infrastructures, l’extraction et le commerce de matières premières, d’énergie et de produits agricoles, et l’afflux de visiteurs dans les colonies comme s’il s’agissait d’une destination de vacances ordinaire. »
« Plus de 371 colonies et avant-postes illégaux ont été construits, alimentés et commercialisés par des entreprises facilitant le remplacement par Israël de la population indigène dans les territoires palestiniens occupés », conclut le rapport.
Ces projets de construction ont utilisé des excavatrices et des équipements lourds Caterpillar, HD Hyundai et Volvo. Hanson Israel, une filiale de la société allemande Heidelberg Materials AG, « a contribué au pillage de millions de tonnes de roche dolomitique dans la carrière de Nahal Raba, sur des terres saisies à des villages palestiniens en Cisjordanie ». La dolomite extraite est utilisée pour construire des colonies juives en Cisjordanie.
Les entreprises étrangères ont également « contribué au développement des routes et des infrastructures de transport public essentielles à l’établissement et à l’expansion des colonies, et à leur connexion avec Israël, tout en excluant et en ségréguant les Palestiniens ».
Des sociétés immobilières mondiales vendent des propriétés dans les colonies à des acheteurs israéliens et internationaux. Parmi ces sociétés immobilières figure Keller Williams Realty LLC, qui « possède des succursales dans les colonies » par l’intermédiaire de sa franchise israélienne KW Israel. L’année dernière, par l’intermédiaire d’une autre franchise appelée Home in Israel, Keller Williams « a organisé une tournée de présentation immobilière au Canada et aux États-Unis, parrainée conjointement par plusieurs sociétés qui développent et commercialisent des milliers d’appartements dans les colonies ».
Des plateformes de location, notamment Booking.com et Airbnb, proposent des biens immobiliers et des chambres d’hôtel dans des colonies juives illégales en Cisjordanie.
La société chinoise Bright Dairy & Food est l’actionnaire majoritaire de Tnuva, le plus grand conglomérat alimentaire israélien, qui exploite des terres confisquées aux Palestiniens en Cisjordanie.
Dans le secteur de l’énergie, « Chevron Corporation, en consortium avec l’israélien NewMedEnergy (une filiale du groupe Delek, répertorié dans la base de données du HCDH), extrait du gaz naturel des gisements de Leviathan et Tamar ; elle a versé 453 millions de dollars de redevances et de taxes au gouvernement israélien en 2023. Le consortium de Chevron fournit plus de 70 % de la consommation énergétique israélienne. Chevron tire également profit de sa participation dans le gazoduc East Mediterranean Gas, qui traverse le territoire maritime palestinien, et de ses ventes de gaz à l’Égypte et à la Jordanie. »
BP et Chevron sont également « les principaux contributeurs aux importations israéliennes de pétrole brut, en tant que propriétaires majeurs, respectivement, de l’oléoduc stratégique Azeri Baku-Tbilissi-Ceyhan et du Kazakh Caspian Pipeline Consortium, ainsi que des champs pétrolifères associés. Chaque conglomérat a effectivement fourni 8 % du pétrole brut israélien entre octobre 2023 et juillet 2024, complété par des livraisons de pétrole brut provenant des champs pétroliers brésiliens, dans lesquels Petrobras détient les plus grandes participations, et de carburant pour avions militaires. Le pétrole de ces sociétés alimente deux raffineries en Israël. »
« En fournissant à Israël du charbon, du gaz, du pétrole et du carburant, ces entreprises contribuent aux infrastructures civiles qu’Israël utilise pour consolider son annexion permanente et qu’il utilise désormais comme arme pour détruire la vie des Palestiniens à Gaza », indique le rapport. « Les infrastructures auxquelles ces entreprises fournissent des ressources ont servi l’armée israélienne et sa destruction technologique et énergivore de Gaza. »
Les banques et les sociétés financières internationales ont également soutenu le génocide en achetant des bons du Trésor israéliens.
« En tant que principale source de financement du budget de l’État israélien, les bons du Trésor ont joué un rôle essentiel dans le financement de l’offensive en cours contre Gaza », indique le rapport. « De 2022 à 2024, le budget militaire israélien est passé de 4,2 % à 8,3 % du PIB, entraînant un déficit budgétaire de 6,8 %. Israël a financé cette explosion budgétaire en augmentant ses émissions d’obligations, notamment 8 milliards de dollars en mars 2024 et 5 milliards de dollars en février 2025, parallèlement à des émissions sur son marché intérieur du nouveau shekel. »
Le rapport note que certaines des plus grandes banques mondiales, dont BNP Paribas et Barclays, « sont intervenues pour renforcer la confiance des marchés en souscrivant ces obligations d’État internationales et nationales, permettant ainsi à Israël de contenir la prime de taux d’intérêt, malgré une dégradation de sa note de crédit.
Des sociétés de gestion d’actifs, dont Blackrock (68 millions de dollars), Vanguard (546 millions de dollars) et PIMCO, la filiale de gestion d’actifs d’Allianz (960 millions de dollars), figuraient parmi les quelque 400 investisseurs de 36 pays qui les ont achetées.
Les organisations caritatives confessionnelles sont « également devenues des facilitateurs financiers clés de projets illégaux, notamment dans les territoires palestiniens occupés, bénéficiant souvent de déductions fiscales à l’étranger malgré des cadres réglementaires stricts en matière de charité », indique le rapport.
« Le Fonds national juif (KKL-JNF) et ses plus de 20 filiales financent l’expansion des colonies et des projets liés à l’armée », indique le rapport. « Depuis octobre 2023, des plateformes telles que Israel Gives ont permis de collecter des fonds déductibles des impôts dans 32 pays pour des unités militaires et des colons israéliens. L’organisation américaine Christian Friends of Israeli Communities, Dutch Christians for Israel et ses filiales mondiales ont envoyé plus de 12,25 millions de dollars en 2023 à divers projets qui soutiennent les colonies, y compris certains qui forment des colons extrémistes. »
Le rapport critique les universités qui s’associent à des universités et institutions israéliennes. Il note que des laboratoires du MIT « mènent des recherches sur les armes et la surveillance financées par le ministère israélien de la Défense ». Ces projets comprennent « le contrôle des essaims de drones — une caractéristique distincte de l’assaut israélien sur Gaza depuis octobre 2023 —, des algorithmes de poursuite et la surveillance sous-marine ».
Vous pouvez voir mon interview avec les étudiants du MIT qui ont révélé la collaboration entre l’université et l’armée israélienne ici.
Un génocide nécessite un vaste réseau et des milliards de dollars pour se maintenir. Israël ne pourrait pas mener à bien son massacre massif des Palestiniens sans cet écosystème.
Ces entités, qui tirent profit de la violence industrielle contre les Palestiniens et des déplacements massifs, sont tout aussi coupables de génocide que les unités militaires israéliennes qui déciment la population de Gaza. Elles aussi sont des criminelles de guerre. Elles aussi doivent être tenues responsables.
Auteur : Chris Hedges
* Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Ancien correspondant de guerre, il est reconnu pour son analyse de la politique américaine ainsi que de celle du Moyen-Orient. Il a publié plusieurs livres, dont le plus connu est War Is a Force That Gives Us Meaning (2002).
2 juillet 2025 – Substack – Traduction : Chronique de Palestine
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