
Un Palestinien libéré d'une prison israélienne salue sa famille à Ramallah, en Cisjordanie, le 13 octobre 2025. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour accueillir les prisonniers libérés dans le cadre de l'échange de prisonniers entre le Hamas et Israël. Environ 2000 prisonniers palestiniens ont été libérés et certains ont désormais besoin de soins médicaux en raison des tortures qu'ils ont subies dans les prisons israéliennes - Photo : Mosab Shawer / Activestills
Par Zeteo
La libération des captifs israéliens à Gaza a été largement couverte par la presse occidentale. Mais qu’en est-il des centaines d’otages palestiniens libérés, et de leurs récits de traumatismes et de souffrances ?
Lundi, le Hamas a rendu à Israël les 20 captifs encore en vie dans le cadre du nouvel accord de cessez-le-feu à Gaza.
Bien sûr, les médias ont largement couvert cette actualité, relatant la joie des familles réunies en Israël, ainsi que les souffrances endurées par ces captifs pendant leur captivité sous la responsabilité du Hamas.
Mais en ce qui concerne les quelque 2000 Palestiniens libérés par Israël dans le cadre de cet accord, dont plus de 1700 étaient détenus dans des prisons israéliennes sans avoir été inculpés, la plupart de nos grands médias ont gardé le silence.
C’est pourquoi, chez Zeteo, nous vous présentons cinq otages palestiniens dont vous devez connaître les histoires déchirantes.
1. Haitham Muaen Salem
Lorsque Haitham Muaen Salem a appris qu’il allait être libéré dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, il s’est empressé de fabriquer un bracelet pour sa fille afin de lui offrir pour son deuxième anniversaire.
Mais lorsqu’il est revenu à Gaza lundi, il a immédiatement fondu en larmes en apprenant que non seulement sa fille, mais aussi sa femme et ses autres enfants avaient été tués dans un raid aérien israélien quelques jours avant sa libération.
Le deuxième anniversaire de sa fille était dans cinq jours.
« Mes enfants sont morts », pleure Salem. « Mes êtres chers ont été tués. Aucun d’entre eux n’est resté en vie. »
2. Omar Yahya Al-Qarinawi
Omar Yahya Al-Qarinawi, âgé de 14 ans et atteint d’autisme, a été arrêté par l’armée israélienne après avoir été blessé par balle par un soldat près d’un site de distribution d’aide humanitaire dans le centre de Gaza.
La presse israélienne affirme qu’il a été soigné dans un hôpital israélien et que sa libération lundi n’avait aucun lien avec l’accord de cessez-le-feu.
Quoi qu’il en soit, Al-Qarinawi a été éloigné de son domicile à Gaza pendant plusieurs mois, après avoir été l’un des nombreux enfants blessé par balle sur un site d’aide humanitaire par la même armée qui a dévasté le système de santé de Gaza.
3. Naji al-Jaafrawi
Pendant la guerre menée par Israël contre Gaza, Naji al-Jaafrawi a été emmené de force par l’armée israélienne à l’hôpital al-Shifa.
Il est revenu à Gaza lundi après avoir été détenu en Israël, pour découvrir que son jeune frère, le photojournaliste Saleh al-Jaafrawi, avait été tué la veille par un groupe armé palestinien qui serait selon certaines sources soutenu par Israël.
Dans cette vidéo, Naji al-Jaafrawi s’effondre au sol après avoir appris la mort de son frère.
4. Jibril Al-Safadi
Jibril Al-Safadi a été libéré avec l’un des signes les plus visibles des abus israéliens : une jambe amputée, qu’il attribue à de graves tortures.
Al-Safadi a déclaré avoir été transféré à Sde Teiman, un centre de détention israélien tristement célèbre pour ses abus, notamment les meurtres, les viols et le refus de soins médicaux.
« Nous avons subi tout ce que vous pouvez imaginer, même le viol par des chiens », a déclaré Al-Safadi à propos de Sde Teiman lors de sa libération.
« Tuer des hommes est courant. Comme si c’était une chose normale. »
5. Shadi Abu Sido
Le photojournaliste Shadi Abu Sido a été kidnappé avec plusieurs autres Palestiniens lors d’un raid israélien sur l’hôpital Al-Shifa en mars 2024.
À sa libération, Abu Sido a décrit les graves tortures qu’il a subies pendant sa détention en Israël, affirmant que lui et d’autres avaient été suspendus nus et qu’un gardien de prison lui avait dit : « J’ai détruit ton appareil photo parce que je ne pouvais pas te tuer. Et tout comme j’ai détruit l’objectif de ton appareil photo, je veux détruire le cristallin de tes yeux. »
Il a également ajouté que les gardes israéliens lui répétaient sans cesse que sa famille avait été tuée par l’armée israélienne.
Heureusement, Abu Sido a été accueilli chez lui par les embrassades de sa femme et de ses enfants.
Auteur : Zeteo
* Zeteo a été fondé par Mehdi Hasan, journaliste primé, auteur à succès et provocateur en tout genre. Zeteo – qui vient du grec ancien signifiant « rechercher » et « s'efforcer » – est un nouveau média, sans filtre et indépendant, qui cherche des réponses aux questions qui comptent vraiment, tout en recherchant toujours la vérité.
15 octobre 2025 – Substack – Traduction : Chronique de Palestine
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