
Anasse Kazib, ouvrier, responsable syndical et porte-parole de Révolution Permanente, est poursuivi en justice par l'État français pour un tweet en soutien à la Palestine; une campagne internationale pour le défendrees maintenant nécessaire - Image : capture vidéo
Par Comité de soutien à Anasse Kazib
Plus de 1000 militants, intellectuels et écrivains ont signé une lettre contre la répression de la solidarité avec la Palestine en France, notamment contre les mesures prises à l’encontre du syndicaliste Anasse Kazib.
Le 18 juin, Anasse Kazib, cheminot, militant syndical et porte-parole de la publication/organisation politique Révolution Permanente, sera jugé pour des tweets en soutien à la Palestine.
Alors que Donald Trump mène une répression brutale contre les étudiants pro-palestiniens aux États-Unis, les attaques contre la solidarité avec la Palestine se poursuivent en France et dans le monde entier.
Le Comité de soutien à Anasse Kazib, initié par plusieurs dizaines d’organisations, et Révolution Permanente lancent une campagne de sensibilisation contre les attaques contre la solidarité avec la Palestine. Dans le cadre de cette campagne, ils diffusent une lettre qui a déjà été signée par plus de 1000 militants, intellectuels et écrivains.
Parmi les signataires figurent Angela Davis, Bhaskar Sunkara, Tariq Ali, Rashid Khalidi, Rima Hassan, Pablo Iglesias, Steven Donziger, Yanis Varoufakis, Brian Eno, Annie Ernaux, Adolfo Perez, Ken Loach et Chris Smalls. Parmi les autres signataires figurent des personnalités du mouvement palestinien telles que Mohammed el-Kurd, Noura Erakat, Ilan Pappé, Chris Hedges, Abby Martin, Norman Finkelstein, ainsi que des militants qui ont été victimes de répression aux États-Unis, notamment Grant Miner, leader syndical licencié de l’université Columbia, et Momodou Taal, militant expulsé.
Le texte intégral de la lettre est publié ci-dessous :
Relaxe pour Anasse Kazib et tous les soutiens de la Palestine !
Tandis que Trump s’attaque aux étudiants pro-palestiniens de Columbia, 18 activistes de Palestine Action sont emprisonnés au Royaume-Uni dans l’attente de leur procès. Des universitaires continuent d’être licenciés jusqu’en Suisse pour leurs prises de position politiques, alors que la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne compte durcir l’offensive en cours dans le pays.
En France, le collectif Palestine Vaincra vient d’être dissous et des manifestations féministes sont interdites en raison de la présence d’organisations pro-palestiniennes.
Dans ce contexte, l’État français a décidé de passer un cap dans la répression des opposants politiques. Le 18 juin prochain, deux militants de l’organisation Révolution Permanente seront jugés pour « apologie du terrorisme », dont son porte-parole, cheminot, militant syndical SUD Rail et ancien candidat à la présidentielle, Anasse Kazib.
En avril 2024, ils avaient été convoqués par la police anti-terroriste au même titre que l’eurodéputée Rima Hassan, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, et différentes personnalités.
Si l’utilisation de moyens anti-terroristes contre les soutiens de la Palestine se banalise, le délit d’« apologie du terrorisme » est une spécificité française. Entré dans le code pénal en 2014 au nom de la lutte contre le djihadisme, il permet de condamner à des peines de prison pour des opinions politiques.
Depuis le 7 octobre 2023, cette disposition, contestée jusque par la Cour européenne des droits de l’homme ou par d’anciens juges anti-terroristes comme Marc Trévidic, est mobilisée pour réprimer des étudiants, des militants, des élus locaux, des dirigeants syndicaux comme Jean-Paul Delescaut de la CGT ou des intellectuels, à l’image de François Burgat, jugé le 24 avril dernier, qui ont le tort de porter un discours différent de celui du gouvernement.
Cette politique pénale s’accompagne d’une véritable persécution, qui va jusqu’à appeler des mesures aussi lourdes que la déchéance de nationalité à l’encontre de personnalités comme Rima Hassan.
Poursuivre le porte-parole d’une organisation politique nationale est cependant sans précédent. Il s’agit d’un véritable test pour l’État : s’il aboutit à une condamnation, personne ne sera à l’abri de procédures qui permettent de condamner des opposants ou des intellectuels critiques, mais aussi de les associer au « terrorisme », de les ficher commetels ou de les rendre inéligibles.
Face à cette répression, et par-delà nos désaccords politiques, il est impératif de faire front avec Anasse Kazib, ses camarades, et l’ensemble des soutiens de la Palestine réprimés. Le combat contre l’oppression du peuple palestinien est indissociable de la lutte contre la criminalisation de ses soutiens, et les outils qui permettent d’instaurer un véritable délit d’opinion et d’associer lutte pour la Palestine et terrorisme.
Dans ce contexte, obtenir la relaxe d’Anasse Kazib et de son camarade est un enjeu vital pour le mouvement de solidarité. Le 18 juin prochain, faisons du procès des militants de RP l’occasion de dénoncer la répression d’Etat en France et à l’international.
Pour signer l’appel, suivez ce lien.
Auteur : Comité de soutien à Anasse Kazib
26 avril 2025 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine
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