Le Hamas discute directement avec l’administration US et libère un captif israélo-américain

Photo : Basel Yazouri/Activestills.org

Supporters du mouvement Hamas, Gaza, mars 2014 - Photo : Basel Yazouri/Activestills.org

Par Al-Mayadeen

Le responsable du Hamas Khalil al-Hayya a annoncé dimanche la libération imminente du prisonnier israélo-américain Edan Alexander, liant cette décision aux efforts de médiation américains visant à réduire les tensions à Gaza et à ouvrir la voie à un règlement politique global.

« Alexander sera libéré dans le cadre des mesures visant à mettre fin à l’agression, à rouvrir les points de passage frontaliers et à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire et des secours à notre peuple dans la bande de Gaza », a déclaré al-Hayya.

Cette annonce fait suite à une pression croissante exercée sur toutes les parties pour qu’elles passent de la confrontation militaire à une résolution diplomatique. Al-Hayya a réaffirmé la volonté du Hamas de s’engager sérieusement dans un règlement plus large.

« Le Hamas réaffirme sa volonté de s’engager immédiatement dans des négociations intensives et de déployer des efforts sérieux pour parvenir à un accord global mettant fin à la guerre », a-t-il déclaré, appelant à « un échange de prisonniers mutuellement convenu et à l’administration de la bande de Gaza par un organisme professionnel et indépendant, garantissant un calme et une stabilité durables pour les années à venir, parallèlement aux efforts de reconstruction et à la levée du blocus ».

Cette décision intervient alors que les divergences entre les approches israélienne et américaine pour mettre fin à la guerre s’accentuent.

Alors que les responsables israéliens continuent de promouvoir une proposition qui exclut tout cessez-le-feu et menace d’une offensive terrestre plus large, le président américain Donald Trump cherche à conclure un accord qui serait axé sur la reconstruction à long terme, la gouvernance civile et le rôle des États-Unis dans l’avenir de Gaza après la guerre.

Selon Israel Hayom, le plan de Trump prévoit une participation minimale d’Israël et pourrait inclure l’intégration de la police actuelle de Gaza dans un cadre de sécurité palestinien plus large, accordant potentiellement au Hamas un rôle dans l’administration civile.

Ce plan devrait être présenté aux responsables israéliens comme un « fait accompli ».

Changement de cap diplomatique

Des sources proches d’Al Mayadeen ont confirmé que Trump devait annoncer personnellement la libération d’Alexander, après avoir teasé une déclaration importante sur Truth Social : « Ma prochaine VÉRITÉ sera l’une des plus importantes et des plus marquantes que j’ai jamais publiées. PROFITEZ-EN BIEN ! »

L’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, aurait informé la famille d’Alexander avant la déclaration publique du Hamas, ce qui reflète la coordination croissante entre Washington et les intermédiaires régionaux.

11 mai 2025 – Raï al-Yaoum – Le président américain Donald Trump a salué dimanche l’annonce par le Hamas de sa décision de libérer l’otage américano-israélien Eitan Alexander à Gaza, exprimant son espoir que tous les otages soient libérés et que les combats cessent.
« Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont contribué à cette nouvelle historique », a écrit M. Trump dans un message publié sur les réseaux sociaux, qualifiant la libération de l’otage de « geste de bonne volonté » et ajoutant : « Nous espérons que ce sera la première des dernières étapes nécessaires pour mettre fin à ce conflit brutal ».
Plus tôt dans la journée de dimanche, le mouvement Hamas a annoncé que « le soldat israélien et citoyen américain Eitan Alexander serait libéré dans le cadre des mesures prises pour mettre fin aux hostilités, ouvrir les points de passage et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire ».
Le mouvement a réaffirmé « sa volonté d’entamer immédiatement des négociations intensives et de déployer des efforts sérieux pour parvenir à un accord définitif visant à mettre fin à la guerre, à procéder à un échange de prisonniers selon les modalités convenues et à assurer la gestion de la bande de Gaza par une autorité professionnelle indépendante, afin de garantir le maintien de la paix et de la stabilité pendant de longues années, ainsi que la reconstruction et la levée du blocus ».
De son côté, la chaîne israélienne Channel 12 a indiqué qu’Israël n’était pas au courant des négociations entre les États-Unis et le Hamas concernant la libération d’Eitan Alexander.

Al-Hayya a également remercié le Qatar et l’Égypte pour leur médiation, ainsi que la Turquie pour son soutien indéfectible. « Nous remercions le Qatar et l’Égypte, ainsi que la Turquie pour son soutien continu tout au long de cette période critique », a-t-il déclaré.

Le président américain Donald Trump a salué dimanche l’annonce faite par le Hamas concernant la libération imminente du prisonnier américano-israélien Edan Alexander, qualifiant cette décision de « geste de bonne foi » et d’étape potentielle vers la fin de la guerre en cours à Gaza.

« Je suis reconnaissant à toutes les personnes qui ont contribué à cette nouvelle historique », a écrit M. Trump sur les réseaux sociaux. « Espérons que ce soit la première des dernières étapes nécessaires pour mettre fin à ce conflit brutal. »

Alexander, âgé de 21 ans, possède la double nationalité américaine et israélienne et servait dans la brigade Golani des forces d’occupation israéliennes lorsqu’il a été capturé lors de l’opération Al-Aqsa Flood menée par la résistance palestinienne le 7 octobre 2023.

L’administration Trump a pris l’initiative pour obtenir sa libération de manière indépendante, malgré les tractations précédentes menées par les autorités israéliennes, ce qui a suscité une controverse en « Israël ».

Les pourparlers directs entre les États-Unis et le Hamas permettent une avancée

La libération attendue d’Alexander fait suite à des négociations directes entre les États-Unis et le Hamas, facilitées par des médiateurs du Qatar et d’Égypte. Ces discussions visaient à relancer les pourparlers de cessez-le-feu au point mort et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

L’envoyé américain Steve Witkoff a confirmé l’accord, déclarant que la libération d’Alexander était prévue dans les 48 heures. Il est à noter qu’« Israël » n’a pas été informé à l’avance de ces négociations, ce qui a exacerbé les tensions entre les États-Unis et le gouvernement israélien.

Ce samedi 10 mai, Al-Qassam a annoncé que ses combattants avaient pris part à de violents affrontements en contact direct avec les soldats israéliens à Rafah, faisant plusieurs victimes parmi les forces d’occupation.

Le Hamas a indiqué que la libération d’Alexander était un geste de bonne volonté envers les États-Unis, qui coïncide avec la prochaine visite du président Trump au Moyen-Orient.

Le groupe s’est déclaré prêt à s’engager dans des négociations intensives visant à mettre fin à la guerre et à établir une administration civile à Gaza.

L’opposition israélienne vomit le gouvernement Netanyahu

La libération attendue d’Alexander a suscité des réactions dans tout le spectre politique israélien, plusieurs députés critiquant le rôle du gouvernement dans ce processus.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a qualifié cette évolution de « réconfortante », mais a averti qu’elle ne devait pas rester un cas isolé. « Cela devrait conduire à un accord plus large pour ramener tout le monde à la maison », a-t-il déclaré, ajoutant que les informations faisant état de négociations directes entre le Hamas et les États-Unis constituaient un « échec diplomatique honteux » du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le chef du parti de l’Unité nationale, Benny Gantz, s’est dit encouragé par cette nouvelle, mais a accusé le gouvernement d’inaction. « Le cœur se dilate », a-t-il déclaré, « mais l’estomac se retourne quand on voit un gouvernement qui manque d’initiative et de responsabilité ».

Il a souligné que les 59 captifs restants sont tous des citoyens israéliens et que le devoir de les ramener incombe au gouvernement.

« C’est profondément troublant », a déclaré le député Chili Tropper. « Un soldat en uniforme rentre chez lui grâce à un pays étranger, et non à son propre pays », a affirmé M. Tropper.

Le député Ohad Tal a ajouté que cette situation prouve qu’un passeport étranger est devenu une bouée de sauvetage.

Les familles des captifs israéliens réclament des mesures décisives

Les familles des captifs à la tête du mouvement de protestation Begin se sont dites satisfaites de la libération d’Alexander, mais s’inquiètent du fait qu’il ait fallu une pression étrangère pour y parvenir.

« À l’époque, c’était la pression de Trump qui obtenait des libérations, aujourd’hui, c’est pour Trump qu’on obtient des libérations », ont-elles déclaré.

Elles ont exhorté le gouvernement israélien à agir de manière décisive. « Il semble que le gouvernement n’ait aucun rôle ni aucun intérêt à rapatrier ses citoyens », ont-elles ajouté. « Il est temps de mettre fin à la guerre et de ramener tout le monde chez soi. »

Les Israéliens commettent un massacre dans une écolé servant de refuge

12 mai 2025 – Al-Jazeera – Israël bombarde Gaza, frappant une école transformée en refuge et tuant au moins 15 personnes, alors que son blocus total de la bande de Gaza entre dans son 71e jour.

L’attaque meurtrière menée par Israël contre l’école Fatima Bint Asad dans le camp de réfugiés de Jabalia tôt ce matin est la dernière d’une série d’attaques israéliennes contre des écoles abritant des Palestiniens déplacés à Gaza.

Voici un aperçu de certaines des attaques les plus meurtrières :

  • En novembre 2023, peu après le début de la guerre, des bombes et des tirs d’artillerie israéliens ont tué au moins 50 personnes, dont des enfants, à l’intérieur de l’école al-Buraq dans la ville de Gaza.
  • Lors de deux attaques perpétrées en novembre 2023 à deux semaines d’intervalle, l’armée israélienne a frappé l’école Al Fakhoura dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Gaza, tuant au moins 65 personnes.
  • En juillet 2024, l’armée israélienne a tué au moins 30 personnes lors d’une attaque contre l’école al-Awda située dans la ville méridionale d’Abasan, près de Khan Younis.
  • En août 2024, plus de 100 personnes ont été tuées lorsque les forces israéliennes ont bombardé l’école al-Tabin dans la ville de Gaza alors que les Palestiniens se rassemblaient pour leurs prières matinales.
  • En avril 2025, au moins 33 Palestiniens ont été tués et plus de 100 blessés lors d’attaques aériennes israéliennes contre trois écoles du quartier de Tuffah, dans la ville de Gaza.

Des experts de l’ONU ont déclaré que les attaques israéliennes contre des institutions civiles telles que des écoles et des hôpitaux peuvent constituer des crimes de guerre.

Selon les agences humanitaires, les forces israéliennes d’occupation ont détruit ou endommagé environ 95 % des écoles du territoire depuis octobre 2023.

11 mai 2025 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine

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