Les hôpitaux de Gaza tentent de traiter au mieux l’énorme afflux de blessés

Photo : Alyona Synenko/ICRC
"C'est la première fois que je travaille dans une situation comme celle-ci. Au début, j'avais peur, puis vous arrêtez d'y penser, vous continuez tout simplement", a déclaré Reem, une étudiante bénévole - Photo : Alyona Synenko/ICRC
Alyona SynenkoAvec des ressources minimales et des coupures de courant constantes, les hôpitaux de Gaza continuent d’offrir des soins et des opérations qui sauvent des vies.

Bande de Gaza – En pleine opération, le bloc opératoire est devenu noir pendant quelques minutes. Seuls deux minuscules moniteurs montrant les signes vitaux du patient étaient visibles. Lorsque la lumière est revenue, alimentée par un générateur, les médecins ont continué leur travail.

Près de 2000 personnes ont été blessées et ont dû recevoir des soins médicaux d’urgence alors que la violence s’intensifiait dans la zone frontalière de Gaza au cours des dernières semaines.

Les médecins et les infirmières ont déclaré que la crise actuelle avait éveillé en eux le traumatisme de la guerre de l’été 2014, plusieurs d’entre eux exprimant leur frustration de ne pouvoir en faire plus pour leurs patients.

Affaiblie par une pénurie de médicaments et de fournitures médicales, de sévères restrictions de mouvement, une crise énergétique chronique et une situation économique qui s’aggrave, le secteur de la santé de Gaza a du mal à faire face à l’afflux de blessés.

Le personnel de l’hôpital fait face à des dilemmes dans les priorités. “Chaque jour, je dois prendre une décision, renvoyer un patient ou le garder. Beaucoup d’entre eux vivent dans la pauvreté et je sais que si je les renvoie, ils ne recevront pas chez eux les soins dont ils ont besoin”, explique le Dr Ahmad, un chirurgien à l’hôpital indonésien de Gaza.

“Si je les garde ici, nous n’aurons peut-être pas assez de lits d’hôpital”, ajoute encore Ahmad.

Le personnel hospitalier sait ce que cela signifie de se battre contre les conditions économiques, car certains ne peuvent même pas supporter le coût du transport pour se rendre à leur travail.

Pourtant, tous les vendredis, le jour le plus chargé de la semaine, ils sont là : prêts, calme et avec le contrôle d’eux-mêmes. Ils évaluent rapidement chaque patient, réconfortent les parents fous d’inquiétude et continuent leur travail, contre toute attente.

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Durant une minute l’atmosphère à l’hôpital est paisible, mais la minute suivante les ambulances commencent à arriver et l’endroit se transforme. Les blessés sont souvent suivis par des amis et des parents. Les émotions sont terriblement élevées – Photo : Alyona Synenko/ICRC
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Il y a un sentiment d’urgence qui domine mais tout le monde sait quoi faire. Des plans d’urgence ont été préparés à l’avance – Photo : Alyona Synenko
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Parce que chaque coup de main compte, les étudiants en médecine font du bénévolat dans les hôpitaux – Photo :Alyona Synenko
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Les patients blessés par des tirs à balles réelles ont souvent besoin d’un traitement extensif. Quand le corps est guéri, le traumatisme psychologique reste – Photo : Alyona Synenko
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Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) soutient les hôpitaux de Gaza avec des fournitures médicales d’urgence, des dispositifs de mobilité, des compétences techniques et des formations – Photo : Alyona Synenko
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L’un des principaux défis est de répondre à la crise tout en maintenant les services de santé habituels. Toutes les chirurgies non-vitales ont dû être annulées. – Photo : Alyona Synenko

22 avril 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine