Israël veut la mort de Gaza et de ses deux millions d’habitants

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Scènes de douleur lors des funérailles de Razan Ashraf al-Najjar, jeune infirmière palestinienne assassinée par l'armée d'occupation - Photo : réseaux sociaux
Al-JazeeraIsraël renforce encore son blocus sur la bande de Gaza, alors que les groupes de défense des droits de l’homme dénoncent la mesure comme “moralement dépravée”.

Israël a encore renforcé son blocus sur la bande de Gaza, empêchant les livraisons de gaz et de carburant par son seul passage commercial avec l’enclave palestinienne assiégée, une semaine après que les autorités israéliennes d’occupation ont annoncé la fermeture du passage.

Le passage de Kerem Shalom, connu sous son véritable nom de Karem Abu Salem par les Palestiniens, a été fermé le 9 juillet et initialement seuls les articles jugés “humanitaires” seraient autorisés à entrer à Gaza, tels que la nourriture, les produits pour l’hygiène et les fournitures médicales, le carburant, les aliments pour animaux et bétail.

Cependant, le ministère de la Défense israélien a annoncé lundi que les livraisons de carburant et de gaz seront également suspendues, et que le passage restera ouvert seulement pour la nourriture et les médicaments au cas par cas.

En outre, la zone limitée de pêche, imposée par Israël dans les eaux au large de la bande de Gaza sera également réduite de six milles marins à trois – après qu’elle ait déjà été réduite la semaine dernière de 12 milles marins à six.

L’ONU et Gisha, le Centre juridique pour la liberté de mouvement, ont qualifié la dernière mesure israélienne d’acte de “punition collective”.

“Il n’y a pas d’autre moyen de décrire cette mesure qu’une punition collective : faire semblant de savoir ce dont Gaza a besoin et essayer de “gérer la situation” en allant encore plus loin dans le blocus, est moralement dépravé et constitue un acte volontaire d’arrogance, dans une situation volatile”, a déclaré un porte-parole de Gisha.

Le Hamas, le groupe palestinien qui dirige Gaza, a qualifié la fermeture de “crime contre l’humanité”.

Cerfs-volants incendiaires

Israël prétend qu’il n’a aucun intérêt à s’engager dans une autre guerre avec le Hamas, mais affirme qu’il ne tolérera plus le vol de cerfs-volants incendiaires et de ballons sur Israël [Palestine de 1948]

Les Palestiniens de Gaza considèrent les ballons et les cerfs-volants comme une résistance légitime contre le blocus de plus de dix ans imposé par Israël, qui a provoqué des difficultés économiques généralisées.

Même après que le Hamas ait accepté un cessez-le-feu samedi dernier, des cerfs-volants incendiaires et des ballons ont continué à flotter de Gaza vers Israël en déclenchant des incendies dans des terres agricoles.

L’Égypte a également maintenu le blocus avec Israël sur la bande, dans le but d’affaiblir le Hamas.

Le resserrement du blocus intervient après l’échange de tirs les plus meurtrier ce samedi entre Israël et les groupes palestiniens à Gaza depuis l’assaut militaire israélien de 51 jours contre Gaza en 2014.

Israël a effectué des frappes aériennes partiellement en réponse aux mois d’incendies déclenchés par les bombes incendiaires de cerfs-volants, mais aussi à la suite des manifestations le long de la clôture de Gaza.

Israël a frappé samedi des douzaines de sites dans la bande de Gaza, tuant deux adolescents palestiniens.

Le même jour, le Hamas a déclaré avoir tiré des roquettes et des obus de mortiers en réponse aux raids aériens israéliens qui ont blessé 30 Palestiniens. Quatre Israéliens ont été légèrement blessés dans la ville israélienne voisine de Sderot.

La violence du week-end est survenue après des mois de manifestations frontalières quasi hebdomadaires visant en partie à protester contre le blocus israélo-égyptien de Gaza. Au moins 137 Palestiniens ont été assassinés par les tirs israéliens depuis le début des manifestations le 30 mars.

17 juillet 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine