Israël déporte tous les grévistes de la faim dans 3 prisons

Photo : Ahmad Al-Bazz/ActiveStills
Manifestation dans le centre-ville de la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, pour soutenir les prisonniers palestiniens en grève de la faim, le 3 mai 2012 - Photo : Ahmad Al-Bazz/ActiveStills
Ma’an News – Le responsable du Comité palestinien des affaires de prisonniers, Issa Qaraqe, a publié un communiqué mercredi soir en déclarant que tous les prisonniers palestiniens grévistes de la faim – estimés à environ 1300 – ont été déportés dans trois prisons israéliennes “en raison de leur proximité avec des hôpitaux israéliens”.

Qaraqe a déclaré que tous les prisonniers participant à la massive grève de la faim de la “Liberté et la Dignité”, qui est entré dans son 31ème jour mercredi, ont été transférés depuis plusieurs dizaines de prisons israéliennes et sont concentrés dans la prison de Beersheba, dans la prison de Shatta et dans celle de Ramla, respectivement au sud, nord et centre d’Israël [au sud d’Israël [Palestine de 1948]] – qui ont tous des hôpitaux de fortune installés dans les locaux des prisons et mis en place au début de la grève.

“Cette étape révèle la gravité de l’état de de santé des grévistes de la faim”, a déclaré Qaraqe.

Un porte-parole du Service pénitentiaire israélien (IPS) a cependant déclaré à Ma’an que seuls les prisonniers en grève de la faim dans les prisons de Ketziot et Nafha dans le désert du Néguev avaient été transférés dans la prison de Beersheba “afin d’être plus proches du centre d’Israël, dans le cas où ils doivent être traités dans un hôpital.”

Lorsqu’on leur a demandé si les prisonniers étaient traités dans des hôpitaux civils, le porte-parole a déclaré que les prisonniers étaient actuellement traités dans les hôpitaux de fortune à l’intérieur des prisons, mais qu’ils seraient transférés dans un hôpital civil si nécessaire et sur recommandation des médecins.

Depuis le début de la grève de la faim, les autorités israéliennes d’occupation ont mis en place des hôpitaux de fortune pour les prisonniers palestiniens, a confirmé le ministre israélien de la Sécurité publique.

Cette initiative a soulevé l’inquiétude que les grévistes de la faim, qui subissent ces derniers jours de graves détériorations de leur état de santé, seront soumis en masse à l’alimentation forcée – en violation des normes internationales de l’éthique médicale et du droit international qui considèrent cette pratique comme inhumaine et même une forme de torture.

Une déclaration publiée mardi par le Comité des médias créé pour appuyer la grève, a averti que les détenus en grève sont “entrés dans un état de santé critique”, marqués par des vomissements chroniques, une altération de la vision, des évanouissements et une perte de poids moyenne de 20 kilos.

Les prisonniers en grève de la faim se voient également interdire de recevoir des visites familiales et sont soumis à des transferts continuels et arbitraires entre les prisons dans le but de briser leur mouvement de protestation.

Lundi, l’IPS a déplacé 36 prisonniers en grève de la faim dans la prison d’Ofer vers un soi-disant hôpital de campagne dans la prison d’Hadarim, selon le Comité des médias.

Le comité a réitéré ses inquiétudes lundi sur les cliniques sur le terrain en disant que “dans ces cliniques, le rôle des médecins s’apparente au rôle des geôliers qui offrent toutes sortes d’aliments aux détenus malades et négocient un traitement médical en échange de la fin de leur mouvement”, a déclaré le Comité, dénonçant ces hôpitaux de terrain comme inaptes et mal équipés pour fournir des soins médicaux, et être simplement des moyens supplémentaires pour inciter les détenus à cesser leur grève.

Les participants à la grève ont refusé de prendre toute nourriture ainsi que des vitamines depuis le début de la grève le 17 avril, ne consommant qu’un mélange de sel et d’eau comme moyen de subsistance.

Les prisonniers frappant la faim appellent à la fin du refus de visites familiales, du droit de poursuivre des études supérieures, des soins et traitements médicaux appropriés, et la fin de l’isolement cellulaire et de la détention administrative – emprisonnement sans inculpation ni procès – parmi d’autres demandes Pour les droits fondamentaux.

17 mai 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine