Entre 2000 et 2017, Israël a assassiné 3000 enfants palestiniens

Photo : Anne Paq/ActiveStills
Gaza sous les bombardements israéliens, juillet 2014 - Pendant les funérailles de la petite Afnan Tariq Shuhaibar, son frère cadet tient la main de sa mère dont la robe est tachée avec le sang de sa fille - Photo : Anne Paq/ActiveStills
Ma’an NewsÀ l’occasion ce jeudi de la Journée internationale pour la protection des enfants, l’Autorité palestinienne (PA) a dénoncé le préjudice permanent causé aux enfants palestiniens par Israël depuis la deuxième Intifada.

Selon le ministère palestinien de l’Information, les forces israéliennes ont tué 3 000 mineurs palestiniens entre 2000, date de la deuxième Intifada et avril 2017.

Au cours de la même période, le ministère a estimé que 13 000 autres enfants ont été blessés par les forces israéliennes.

Selon la documentation de Ma’an, 72 mineurs palestiniens ont été tués par des Israéliens depuis le début d’une vague de révolte dans les territoires palestiniens occupés en octobre 2015, la plus jeune victime étant un bébé de huit mois tué par une inhalation excessive de gaz lacrymogène au cours d’affrontements.

Le ministère de l’Information a ajouté que quelque 12 000 enfants palestiniens ont été détenus par Israël en l’espace de 17 ans, ajoutant que la majorité écrasante d’entre eux ont été battus ou torturés sous garde israélienne, menottés, les yeux bandés et forcés d’avouer les accusations en l’absence d’un avocat ou d’un tuteur.

Selon le groupe de défense des prisonniers palestiniens, Addameer, 6 300 Palestiniens, dont 300 mineurs, sont emprisonnés par Israël (chiffres d’avril 2017). Plus tôt cette année, le groupe a dénoncé le fait que des centaines d’enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes “sont torturés, maltraités, placés en isolement cellulaire et contraints de signer une confession en hébreu, une langue que la plupart des enfants palestiniens ne comprennent pas.”

L’Autorité palestinienne a estimé que chaque année, en moyenne 700 enfants ont été détenus par des forces israéliennes d’occupation sur l’ensemble du territoire palestinien occupé. Quelque 2 000 enfants ont été détenus depuis octobre 2015 sur des accusations de “perturbation de l’ordre public» en commettant des actes tels que le lancer de pierres”.

Israël emprisonne chaque année des centaines de Palestiniens pour avoir lancé des pierres, et le groupe de défense des droits de l’homme B’Tselem a signalé que de 2005 à 2010, “93% des mineurs condamnés pour le lancer de pierres ont été condamnés à une peine de prison allant de quelques jours À 20 mois.”

Les lanceurs de pierre palestiniens, dont beaucoup sont des mineurs, font face à des sanctions sévères par les autorités israéliennes, y compris jusqu’à 20 ans de prison si le mineur est accusé de jeter des pierres sur des véhicules, et une peine de prison minimale de trois ans pour jeter une pierre à un Israélien.

En plus de la violence infligée par les forces israéliennes, le ministère a déploré l’effet de la situation économique en décomposition dans le territoire palestinien occupé, en particulier dans la bande de Gaza assiégée, sur les enfants palestiniens, obligeant de nombreux enfants à abandonner leurs études et à rejoindre le marché du travail .

En citant un rapport de 2013 du Bureau central palestinien des statistiques, le ministère a déclaré que 4,1% des Palestiniens âgés de 10 à 17 ans travaillaient, alors qu’un rapport plus récent du ministère palestinien du Travail estimait que 102 000 mineurs palestiniens étaient travail.

Le Centre de développement de Ma’an – qui n’est pas lié à l’agence de presse Ma’an – a attribué le taux important de travail des enfants à de mauvaises conditions d’enseignement dans les écoles palestiniennes, en particulier dans les zones rurales de la Cisjordanie occupée, où sévit une grave pénurie de fournitures et de financement. Les longues distances que les enfants doivent parcourir pour assister à leurs cours, poussent beaucoup d’entre eux à abandonner.

Le ministère de l’Information a par ailleurs mentionné le cas des enfants palestiniens dans la Jérusalem-Est occupée, dont 85% vivent sous le seuil de pauvreté, qui font face à un taux de décrochage de 40% dans les écoles secondaires, notamment en raison d’une pénurie estimée à 1000 salles de classe dans la ville.

Les écoles palestiniennes ont également été ciblées par des démolitions et des raids de l’armée israélienne d’occupation, affectant sévèrement l’environnement éducatif des élèves et leur bien-être général.

1e juin 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine