Appel à la solidarité internationale avec le gréviste de la faim Bilal Kayed

Des Palestiniens prennent part à une manifestation en solidarité avec le prisonnier Bilal Khaled, dans le village d’Asira Ash Shamaliyah, en Cisjordanie occupée - Photo : Activestills

Par Samidoun

Dix-sept prisonniers palestiniens participant à la grève de la faim en solidarité avec Bilal Kayed, ont été transférés de la prison de Megiddo vers celle de Jalameh et dans d’autres prisons israéliennes dans le sud, dans une nouvelle campagne de transferts qui s’attaque aux protestations des prisonniers qui exigent la liberté pour Kayed.

L’appel à la libération de Bilal Kayed et à l’arrêt de la détention administrative, est disponible en français sur le site Coup pour Coup.

Dix autres prisonniers dans Megiddo ont été placés en isolement pour leur participation à la grève.

La peine de prison de 14,5 années de Kayed a pris fin le 13 juin, mais au lieu de retrouver sa famille au poste de contrôle de l’occupation israélienne où il était attendu, il a au contraire été placé en détention administrative pour une durée de six mois, sans inculpation ni jugement.

En réponse, Bilal s’est lancé dans une grève de la faim en même temps que démarrait une campagne de protestation collective, avec des grèves de la faim périodiques et d’autres manifestations à l’intérieur de la prison – où se trouvent des centaines de prisonniers – organisées par ses camarades du Front Populaire pour la Libération de la Palestine.

Parmi les dirigeants des prisonniers du FPLP, Wael Jaghoub et Salah Ali – organisateurs des actions collectives à l’intérieur des prisons israéliennes pour exiger la libération de Kayed – ont été transférés et isolés de la même façon.

Le cas de Kayed est considéré comme un précédent très menaçant pour tous les prisonniers palestiniens qui pourraient être libérés de longues peines pour se voir ensuite placés sous des ordres de détention administrative, pour des périodes indéfiniment renouvelables sans inculpation ni jugement.

Des centaines de prisonniers participent à une grève de la faim de deux jours les 24 et 25 juin – les mêmes jours de manifestations et d’actions internationales pour la liberté de Kayed, avec des événements prévus à New York, Den Haag, Athènes, Bruxelles, Vienne, Berlin, Amsterdam, Dublin, Edimbourg, Turin, Milan, et ailleurs.

Notant l’importance du rôle de la solidarité internationale dans le soutien à la lutte des prisonniers, les prisonniers du FPLP en grève de la faim ont publié la déclaration qui suit :

« Nous sommes conscients que le prix de la liberté peut être élevé, mais nous choisissons cette route en restant inébranlables, quels que soient les sacrifices nécessaires. Il n’y a pas de place pour se retirer des étapes annoncées précédemment de protestation, dans cette bataille continue pour la liberté, contre la détention administrative et la politique d’isolement. Nous annonçons que tous les prisonniers du Front (FPLP) dans les prisons d’occupation prendront part à une grève de la faim pendant deux jours, les 24 et 25 juin 2016 ….

Dans ce contexte, nous demandons à notre peuple de construire une solidarité plus large avec les prisonniers dans leur combat pour la liberté, par une participation active à des événements et des actions, tout au long de la Palestine occupée. Nous envoyons nos salutations à ceux qui en Palestine et dans le monde entier se joignent à notre bataille et organisent des événements en solidarité avec la cause de notre camarade Bilal Kayed, en protestant contre la politique de détention administrative et en mettant en évidence le rôle du réseau Samidoun de Solidarité avec les prisonniers palestiniens. »

Raafat Hamdouna du Centre d’études des prisonniers palestiniens, a déclaré le jeudi 23 juin que le cas de Kayed constitue une menace et risque de créer un dangereux précédent, tout en louant le rôle des prisonniers du FPLP dans la lutte à l’intérieur des prisons. Il a appelé toutes les organisations palestiniennes et internationales à agir pour soutenir les prisonniers dans leur lutte pour la liberté.