L’anniversaire de la Grande Marche du Retour fait l’objet d’une abjecte propagande israélienne

Photo: Abdallah Aljamal, Palestine Chronicle
Gaza: Grande Marche du Retour - Photo: Abdallah Aljamal, Palestine Chronicle

Par Ramona Wadi

D’abord, c’était une roquette, a affirmé Israël qui a déclenché une nouvelle série de bombardements des civils dans la Bande de Gaza.

Après avoir endommagé 500 habitations palestiniennes, et alors qu’il est question que l’état sioniste renforce sa présence militaire le long de la frontière nominale de Gaza, la commémoration du premier anniversaire des manifestations de la Grande Marche du Retour le 30 mars est présentée comme la prochaine étape du bain de sang prémédité de l’entité coloniale.

L’ancien chef des Forces de défense israéliennes (IDF/Tsahal), Benny Gantz, prône toujours davantage de violence et a, une fois de plus, évoqué un retour aux assassinats ciblés de Palestiniens s’il est élu le mois prochain. Selon Gantz, la stratégie de l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne parvient pas à contrecarrer le Hamas à Gaza.

Cependant, depuis l’offensive militaire israélienne de 2014, baptisée Opération “Bordure protectrice”, Netanyahu s’est davantage concentré sur la normalisation des nombreuses formes de violence qu’Israël met en œuvre contre les Palestiniens. Durant les années de ” calme ” décrites par Gantz, Israël s’est constamment livré à des violations des droits de l’homme qui ont attiré beaucoup moins l’attention que les massacres qu’il a commis durant l’été 2014.

Quand les médias israéliens affirment qu'”Israël et le Hamas se préparent à en découdre” et utilisent les protestations de la Grande Marche du retour comme prémisse à de nouvelles violences de la part des Forces de défense israéliennes, il est clair que la dissuasion, excuse qu’Israël a utilisée pour justifier les atrocités passées, ne fait plus partie de la stratégie de Netanyahu.

L’objectif est de présenter la résistance palestinienne comme violente tout en faisant usage d’un éventail de violences meurtrières que la communauté internationale, complice qu’elle est, n’aura aucun scrupule à faire passer pour de la légitime “défense”, même si des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont commis.

Contrairement à ce qui s’est passé au début des manifestations de la Grande Marche du retour, le 30 mars de l’année dernière, lorsque même les médias grand public ont largement rendu compte des atrocités commises par Israël, cette fois il est fort probable que les attaques prévues contre les manifestants mobilisent un appui dû à la propagande de “légitime défense et de sécurité” car, de peur que quiconque ne l’oublie, une roquette lancée depuis Gaza a atterri au nord de Tel Aviv.

Israël seul manipule le contexte des manifestations pour promouvoir un “face-à-face”. Il gomme l’histoire d’une année entière de manifestations pacifiques pour faire aboutir des revendications légitimes et, par là, empêche également les Palestiniens de s’approprier leur propre histoire en présentant les manifestations comme des rassemblements irrationnels qui nécessitent l’utilisation d’une force mortelle pour les disperser.

Il convient de rappeler que tout au long de l’année dernière, l’ONU a tenu à présenter les protestations comme la réaction des Palestiniens au blocus imposé par Israël, plutôt que comme une revendication collective et très légitime de retour sur leur terre. Maintenant que l’ONU a docilement condamné le tir d’une seule roquette et s’est alignée sans équivoque sur Israël, il va de soi que l’institution tentera de suggérer qu’il existe une certaine équivalence entre une écrasante présence militaire du côté israélien de la frontière, et de l’autre le rassemblement pacifique des Palestiniens pour exiger leurs droits, sans armes et ne faisant pas le poids face à des chars, des missiles et des tireurs d’élite.

Prolonger la violence est la dernière tactique en date d’Israël. Le fait d’avoir des opposants à cette stratégie au sein de la société israélienne renforce l’objectif de normalisation de l’agression. Poursuivre son assaut contre Gaza n’est pas seulement un appendice à la campagne électorale de Netanyahu ; si les Palestiniens sont constamment privés d’opportunités politiques pour formuler leurs revendications, Israël peut aussi continuer à imposer son propre discours et la communauté internationale lui emboîtera le pas.

Très probablement, cette fois-ci, les Nations Unies prendront encore plus de distances vis-à-vis du droit au retour des Palestiniens et approuvera pleinement, bien qu’avec les mêmes manifestations hypocrites de “préoccupation”, le boniment israélien selon lequel tout civil palestinien tué par des tireurs d’élite et des bombes des Forces armées israéliennes était une cible légitime représentant une menace pour les soldats à des centaines de mètres de là. Nous devons rejeter une si abjecte propagande.

28 mars 2019 – Middle East Monitor – Traduction: Chronique de Palestine – MJB

1 Commentaire

  1. Au vu et au su du monde entier aucune réaction ou si peu, l’ONU qui prend le parti de Netanyahu c’est incroyable, aucune instance n’est capable de mettre un frein à ce génocide, à ces camp de concentration, à ce sadisme au quotidien depuis des décennies. Je suis dans mon fauteuil et je pleure ce peuple que j’aime. Je suis handicapé et je serai prêt à donner une jambe pour une minute d’écoute mais bien d’autres ont laissé plus que une jambe et personne n’écoute de toute façon. Il me manque le “Vieux”. Salam

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